Mabel E. Elliott, l'héroïne de Marach Émergence et éclipse du témoin
En 1919-1920, l’Américaine Mabel E. Elliott témoigne de sa première expérience personnelle et professionnelle en tant que médecin et travailleuse humanitaire auprès des réfugiés arméniens de Marach dans l’Empire ottoman occupé par les Alliés. Plongée au coeur du conflit qui oppose l’armée française déployée en Cilicie et les troupes nationalistes turques, elle organise le travail humanitaire et socio-sanitaire auprès des survivants du génocide de 1915. En février 1920, dans des conditions hivernales éprouvantes, elle doit évacuer l’hôpital (le personnel et les patients) et suivre les troupes françaises en compagnie de milliers d’Arméniens terrorisés à l’idée de tomber aux mains des soldats turcs. En s’inspirant des travaux de Jacques Walter et Béatrice Fleury mis en oeuvre dans le cadre du programme de recherche « Carrières testimoniales. Les devenirs-témoins de conflits des XXe et XXIe siècles », l’autrice cherche à comprendre les facteurs qui ont permis à Mabel E. Elliott d’acquérir « le statut de bon témoin ». Autrement dit, quel est le contexte historique et sociologique qui favorise l’émergence de ce témoin et de son témoignage ?
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