Edgar Julius Jung (1894-1934), « conservateur révolutionnaire » et opposant à Hitler
Engagé volontaire en 1914 dans les rangs de l’armée du Reich à l’âge de 20 ans, Edgar Julius Jung avait le grade de lieutenant quand l’Allemagne déposa les armes en 1918. Opposé d’emblée à la République, il participa à la répression qui s’abattait au printemps de 1919 à Munich sur les communistes et leurs alliés après l’effondrement de la « république des conseils » bavaroise. À partir du début de la phase de stabilisation de la République de Weimar, il abandonna définitivement l’action violente et mit sa plume au service d’un projet de Reich autoritaire, grand-allemand et d’organisation corporatiste. Après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, il entra dans la « garde rapprochée » du vice-chancelier Franz von Papen dont il devint la plume. Dissimulant de moins en moins son opposition à Hitler à partir du début de 1934, il rédigea le discours très critique envers les nationaux-socialistes que F. von Papen prononça le 17 juin 1934 à l’université de Marbourg, marquant ainsi son désaccord avec la radicalisation sans cesse accrue du régime mis en place le 30 janvier 1933. Le pouvoir national-socialiste ne pardonna pas à E. J. Jung son rôle auprès de F. von Papen et le fit assassiner lors de la purge du 30 juin 1934.
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