Les vérités d’une fausse victime La Mythomane du Bataclan d’Alexandre Kauffmann
En juillet 2016, sont identifiées les premières escroqueries à propos des attentats terroristes qui ont touché Paris puis Nice en 2015 et 2016. Les affaires font grand bruit et interrogent le rapport qu’une société entretient avec la cause victimaire. En 2021, le journaliste indépendant Alexandre Kauffmann publie La Mythomane du Bataclan qui relate l’enquête qu’il a conduite sur Florence M., une fausse victime jugée et condamnée pour escroquerie. Membre de l’association Life for Paris, celle-ci avait œuvré pendant plusieurs mois à la protection des victimes des attentats. En étudiant la réception du récit de cette fausse victime dans les médias généralistes et sur les réseaux sociaux, l’autrice distingue deux modes de réception : l’un fondé sur une adhésion à une cause victimaire, l’autre exprimant une forme de rupture sociale à laquelle fait écho l’itinéraire de Florence M. En creux de ces différences, l’autrice montre que, dans ce mouvement, le statut de victime se voit reconfigurer, la fausse victime étant parée d’un statut proche de celui de son double positif. Plus largement, est émise l’hypothèse selon laquelle le récit portant sur Florence M. et sa réception sont un analyseur du rapport entretenu à la victime.

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