Métaphysique du roman noir
En partant d’une définition de la métaphysique comme « science qui consiste à progresser de la connaissance du monde sensible à celle du suprasensible » (Kant), cette étude vise à montrer : 1) que le roman policier en général, en ce qu’il se fonde sur la question du meurtre, est un genre « métaphysique » ; 2) que le roman noir en particulier incarne cette progression « du monde sensible » vers le « suprasensible », débouchant sur deux grandes questions : le mal, la mort. L’analyse est développée à partir d'exemples empruntés au roman noir du 20e siècle : Dashiell Hammett, W. R. Burnett, William Faulkner, Raymond Chandler, Horace McCoy, David Goodis, ou encore William Hjortsberg. Elle dégage deux courants dans le genre : d’un côté, une « métaphysique de l'absurde » de l’autre, une « métaphysique de la chute ». On suggère en fin de compte que les interrogations de ces auteurs reprennent et prolongent, par le médium du polar, celles des grands auteurs classiques américains, Poe, Melville, Dickinson ou Henry James.
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