Faut-il croire aux métaphores ? À propos du statut des créatures dans l’exégèse, la métaphysique et la théologie mystique de saint Bonaventure
Bonaventure, appelé le « Docteur séraphique », déploie une logique de la ressemblance dans laquelle le sens littéral est le lieu de transfert vers le sens spirituel. La métaphore, comme celle du « fleuve », de « l’huile » ou de « la vigne », est la figure de style par laquelle s’opère ce passage. L’exégèse se présente comme un exercice de décèlement de ce qui se trouve déjà là, mais de manière cachée. Le monde est un premier livre dont le livre des Écritures révèle le sens, tout en guérissant celui à qui il ouvre les yeux. Bonaventure prend son lecteur par la main, dans une « manuduction ». C’est à travers la puissance affective de la métaphore qu’est revisitée chez lui la translatio in divinis.
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