Les termes de couleur et leurs représentations en kogui, Sierra Nevada de Santa Marta – Colombie
Il est question ici de décrire et d’analyser la morphologie et la sémantique des termes de couleur et de ceux apparentés, recueillis depuis plus de trente ans lors de mes enquêtes de terrain. L’exposé commence par le mot correspondant à « couleur » (et ses dérivés « coloré » et « colorié ») avant d’entrer avec précision dans l’étude des quatre termes de couleurs de base de la langue kogui : caractéristiques grammaticales et classes de mots auxquelles ils appartiennent, portions du spectre des couleurs qu’ils désignent, extension sémantique, et toutes les dérivations attestées de la racine lexicale de ces quatre termes qui ne sont pas des noms.
Ces quatre termes de couleurs, en tant que déterminants du nom, font partie d’une petite classe de mots dont le paradigme comprend très peu d’autres termes, et qui se caractérisent sémantiquement par le fait d’exprimer des qualités essentielles des référents auxquels ils s’appliquent. Ils dérivent de formes de base, sans marque, lesquelles sont des noms, mais pas des termes de couleur proprement dits.
Sont également abordés les noms métaphoriques pour « couleur », « jaune », « marron » et « violet », qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques sémantico-grammaticales que les couleurs de base. Ils désignent des substances créées par l’homme (teintures extraites de plantes) et ne sont pour cette raison pas considérées comme essentielles par les Kogui.
Sont enfin traités d’autres termes qui ont à voir avec la couleur dans une ample gamme sémantiquement proche, comme la « pâleur », ou avec la nuance, teinte ou pigment, ainsi que des adjectifs en rapport comme « clair », « obscur », « taché », etc.
Les croyances et symboles liés à la couleur sont aussi brièvement mentionnés.

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