Catalogue

Le mythe antique de Perséphone, jeune déesse enlevée par Hadès, devenue reine des Enfers et des mondes souterrains, continue de fasciner. Au fil des siècles, cette histoire de rapt, de viol et d’inceste a souvent été interprétée à l’aune d’un patriarcat triomphant. C’est à travers la description et l’étude d’œuvres consacrées à la déesse, qu’elles soient picturales ou littéraires, que l’auteur revient sur cette tradition qui se perpétue puis nous donne à voir une autre lecture possible. Héroïne de livres pour enfants, de romance ou de bande dessinée, Perséphone peut devenir actrice de ses aventures infernales dans une vision plus féministe et ouverte de son histoire.

Le Dossier spécial de cette livraison revient sur des attentats terroristes du xxie siècle, survenus dans différents pays, afin de saisir comment se vit, se construit, se manifeste, se perpétue et se transforme la mémoire d’événements traumatiques. Plusieurs articles étudient les mécanismes de mémorialisation autour de monuments, musées et discours médiatiques... D’autres replacent les victimes au cœur de la mémoire individuelle ou collective, réelle ou fictive. En somme, ces analyses révèlent les enjeux, les conflits et les difficultés en arrière-fond du voile des souvenirs et de la façade des commémorations nationales comme internationales. Pour sa part, comme à son habitude, la rubrique Notes de lecture rend compte de plus de 50 publications.

De nombreux monastères cisterciens se sont établis depuis le 12^e siècle dans l’Est de la France au cœur d’un territoire marqué par la frontière entre le royaume de France et celui de Germanie. Les abbayes de Clairvaux (Aube) et celle de Morimond (Haute-Marne) se partagent l’espace à la tête de leur filiation. Les communautés cisterciennes participent à l’origine au renouvellement des aspirations religieuses. Elles transforment l’architecture de leur établissement jusqu’à la Révolution française.
Issu d’un colloque organisé dans le cadre du projet collectif de recherche porté actuellement par une trentaine de chercheurs, cet ouvrage présente l’évolution de 18 sites monastiques de la région Grand Est et des régions voisines. Centré sur les paysages, l’organisation spatiale et l’architecture, il propose un éclairage nouveau sur les critères ayant contribué à leur implantation et à leur édification dans un espace s’étendant entre Seine et Rhin.

Cet ouvrage regroupe des contributions en l’honneur de Roger Pouivet, professeur émérite de philosophie (Université de Lorraine) et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Après avoir défini le « style Pouivet », les contributeurs discutent ses thèses, parfois provocatrices, regroupées autour des principaux thèmes qui traversent son travail : la métaphysique, la philosophie de la connaissance, l’esthétique et la religion. Les regards croisés d’étudiants, amis et chercheurs, parfois d’envergure internationale, permettent de redécouvrir l’originalité et la richesse de l’œuvre de Roger Pouivet.  

Cet ouvrage analyse l'impact du romantisme allemand sur l'œuvre d'artistes contemporains dans une perspective transmédiale (littérature, théâtre, opéra, danse…). La première partie définit le romantisme allemand comme un espace marqué par les re-créations, les singularités et les re-médiations, dans une volonté de réenchantement du monde. La deuxième partie compare la transposition d'un médium à un autre à l'acte de traduction, par lequel le traducteur se positionne comme co-créateur de l'œuvre traduite. Enfin, la troisième partie explore l'engagement des œuvres contemporaines prenant leur source dans le romantisme allemand, notamment au niveau écologique, en redéfinissant la place de l'individu, de la nature et de l'altérité dans la société.

Catégorie destinée à l’origine à protéger les personnes en situation de fragilité, la vulnérabilité a tellement investi les discours politiques, sociaux et scientifiques qu’elle court le risque de perdre sa valeur opératoire. Il était donc nécessaire d’en préciser les enjeux sociaux et langagiers, en enquêtant dans des lieux regroupant des publics considérés comme vulnérables (prison, hôpital, établissement médico-social…).
Les contributions de cet ouvrage ont étudié les situations dans lesquelles des personnes rencontrent des difficultés liées à la maladie, la dépendance, l’exclusion, l’invisibilité sociale ou la précarité. Ont été scrutées les modalités discursives par lesquelles se crée, se transforme ou s’exacerbe la vulnérabilité dans nos relations sociales – en espérant ainsi contribuer à faire exister d’autres formes de lien social ou de solidarité.

À travers une sélection d’une centaine d’objets mais aussi de créations artistiques ou d’œuvres mémorielles, cet ouvrage invite à découvrir la diversité et les usages du patrimoine de l'Université de Lorraine.
Âgée d’une décennie, la jeune Université de Lorraine est riche d’un patrimoine mobilier pluriséculaire hérité de l’Université de Pont-à-Mousson créée en 1572. Ces objets, utilisés pour l’enseignement, la recherche et les cérémonies protocolaires, constituent un important corpus réuni par les institutions qui se sont succédé depuis la fin du 16^e siècle. Mémoire de l’Université, ils témoignent de la diversité des disciplines enseignées, de l’évolution des méthodes pédagogiques, des innovations scientifiques et techniques comme des mutations institutionnelles et des liens entre l’université et la vie politique, sociale et économique du territoire.

Cet ouvrage collectif éclaire l’histoire et les enjeux actuels de la profession d’architecte avec une attention spécifique sur la façon dont celle-ci ne cesse de se recomposer et de se redéfinir en relations avec l’ensemble des acteurs investis dans l’acte de bâtir. Les contributions interrogent les pratiques émergentes, qui redéfinissent le cadre d’action des architectes ou plus largement leur positionnement social ou éthique, et montrent comment la profession s'adapte à un contexte mouvant. Au-delà des enjeux de la définition de l’identité professionnelle des architectes aujourd’hui ou par le passé, l’architecture est abordée comme champ, mais aussi comme discipline de recherche et d’innovation sur laquelle se fondent des espoirs pour alimenter les pensées et les actions dans un monde en profonde transformation environnementale, sociale et économique. Ainsi, cet ouvrage invite à explorer les pistes qui s’ouvrent à une profession d’architecte, qui tend à se (re)positionner à travers la diversité de ses pratiques contemporaines. 

Le champ de la philosophie de l’éducation doit beaucoup à Eirick Prairat, tant par le rayonnement de ses travaux que par ses actions après sa nomination à la chaire « Sciences et philosophie de l’éducation » de l’Institut universitaire de France. En 2007, Eirick Prairat créait l’équipe « Normes et valeurs » du Laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication (Lisec – Université de Strasbourg, Université de Lorraine, Université de Haute-Alsace), qui s’est dès lors affirmée dans le champ de l’éducation et de la formation, en faisant dialoguer histoire, philosophie, pédagogie, didactique et psychanalyse. Au sein de ce collectif, Eirick Prairat a su inscrire ses recherches en interrogeant les pratiques qui font l’école : la discipline et l’expérience punitive, les propriétés spécifiques qui singularisent l’espace scolaire, les pratiques qui font de cet espace un lieu d’accueil et induisent une déontologie et une éthique enseignante propices à la mission de former des citoyennes et des citoyens capables d'émancipation.
Ces mélanges s’inscrivent comme des contributions à la fois soucieuses de développer un propos original à partir d’un regard historique ou philosophique sur l’école, mais aussi de se construire en dialogue avec Eirick Prairat, à la manière des complicités intellectuelles qui alimentèrent en d’autres temps de féconds échanges épistolaires, selon l’idée d’un texte qui s’offre comme un témoignage d’amitié.