En finir avec le populisme ? Pourquoi un bien de la compétition politique ne peut servir d’outil analytique
En réexaminant les différents travaux sur le populisme, cet article s’interroge sur le fait de savoir si ce concept a encore un sens pour comprendre le phénomène. En passant en revue les débats (souvent normatifs) sur le sujet, il discute de la pertinence de la notion en soulignant la nécessité de penser le populisme dans une approche relationnelle de la compétition politique, en se plaçant du côté de l’offre politique, et en considérant la manière dont les partis se positionnent dans la compétition nationale. L’offre politique du « populisme » est moins à concevoir comme catégorie analytique de typologie des partis politiques ou comme un type de démocratie espérée ou pervertie, que comme une offre contingente et (à bien des égards) conjoncturelle de démarcation des partis les uns par rapport aux autres. Cet article appelle à désencastrer l’analyse du populisme de la question démocratique pour le penser comme un bien symbolique, permettant de se positionner au sein de l’espace politique. Sa généralisation à tous les partis français est le signe à la fois de son succès politique et de sa limite comme concept scientifique classificatoire.

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