Rythmes et agenda de la recherche
Dans la livraison 40 de Questions de communication, avec le Covid-19 à l’agenda, Lionel Obadia explore plusieurs facettes de la notion d’urgence en sciences, mettant en évidence la variabilité de celle-ci selon les disciplines et pointant aussi l’impact des moments critiques sur la recherche et son financement. Quatre chercheuses et chercheurs lui répondent ici. Tous traitent de la question de l’urgence, mais pour mieux la dépasser. Ce faisant, ils développent des arguments en lien avec leurs parcours et leurs spécialités. Geoffrey Williams analyse la façon dont L. Obadia lui-même traite de cette question, identifiant ainsi les rapprochements linguistiques et thématiques opérés par ce dernier ; en outre, il insiste sur la dimension internationale de l’organisation de la recherche. Pour leur part, Enka Blanchard et Zacharie Boubli interrogent la notion de productivité scientifique qui serait imposée par les pouvoirs publics et s’avérerait contre-productive. Quant à Kari De Pryck, elle transpose à la crise climatique les préalables énoncés par L. Obadia, montrant l’impréparation de la société civile à ce problème, les immenses retards pris en la matière et les effets pervers de la rhétorique de l’urgence. L’ensemble des contributions manifeste des convergences, tout en déplaçant la problématique de départ : d’autres modèles ou façons de penser sont à envisager pour éviter de faire de l’urgence le commun dénominateur des programmes de recherche et permettre, en particulier aux sciences humaines et sociales, de jouer pleinement leur rôle avec d’autres rythmes.
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