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Couverture Une profession, des architectes (Edul, 2024) Show/hide cover

Profession ou champ architectural ? Entre tension et pression

Quels enseignements pour le futur ?

Les approches et les notions pour analyser le métier d’architecte ne manquent pas : « compétence », « profession », « diversification », « déprofessionnalisation », « hybridation »… Je propose ici de contourner le piège de la définition préalable du groupe professionnel en adoptant une attitude « constructiviste1 ». Si effectivement l’absence d’une forme professionnelle établie, unifiée et stable, est un élément constaté de façon récurrente chez les architectes, comme pour de nombreuses occupations professionnelles, et que c’est dans le jeu des commandes et des concurrences interprofessionnelles que se définissent ses contours, il faut alors se donner les moyens de l’approcher sous cet angle. Il s’agit de s’interroger non plus seulement sur l’identité de ces professionnels mais aussi sur leurs pratiques ; pas seulement des pratiques de travail mais aussi des pratiques qui permettent de se définir comme professionnel. En effet, si l’idée de profession n’est plus qu’une « fiction utile2 » présente dans les présentations de soi comme architecte, il faut saisir l’état de cette profession à partir de l’analyse de ce qu’elle fait et non plus de ce qu’elle devrait être. En ce sens, on peut suivre Everett C. Hugues lorsqu’il dit que poser la question « ces hommes sont-ils des professionnels ? », c’est finalement poser « une fausse question, car le concept de “profession” dans notre société n’est pas tant un terme descriptif qu’un jugement de valeur et de prestige. […] En conséquence le terme de profession est un symbole de la conception du travail qui est revendiquée, et par suite un symbole du moi » (1996, p. 76-77). C’est cette optique, définie par le terme de « travail professionnel » qui est présentée maintenant.

Comment dans leurs pratiques les architectes parviennent-il à maintenir, voire à adapter, leur métier à la concurrence des autres métiers concourant également à la production du « cadre bâti » ? C’est ce regard sur « la profession en action » que je nomme « analyse du travail professionnel » (Chadoin, 2007 et 2021), et que je propose de développer ici en insistant en particulier sur les jeux sociaux au sein de « l’espace de la maîtrise d’œuvre ». Il s’agit finalement de montrer comment le fait professionnel n’est pas donné a priori mais bel et bien le fruit d’un travail de construction permanente mobilisant des ressources spécifiques de la part des architectes. L’analyse du « travail professionnel », qui en découle débouche nécessairement sur une réévaluation de la question de l’identité professionnelle ; à saisir l’identité professionnelle non pas comme donnée a priori mais plutôt comme le résultat d’un travail de « construction sociale » qu’opèrent les architectes à travers leurs discours et leurs pratiques.

Interprofessionnalité et action en commun

Les architectes ne produisent pas seuls. Certes, un projet est conçu pour être réalisé mais entre la commande et la réception d’une production architecturale de nombreux professionnels d’horizons disciplinaires divers interviennent et en modifient la réalisation finale. De plus, s’agissant de la production « par projet » d’un objet non reproductible, la division du travail n’est jamais donnée une fois pour toutes. Faire un projet d’architecture c’est en effet toujours produire un objet original en inventant parallèlement le système d’acteurs qui permettra d’aller jusqu’à sa réalisation concrète. On l’a dit, et toutes les analyses insistent sur ce fait, il n’y a pas dans les processus de projet de légitimité ou de hiérarchie qui s’impose à tout coup. La figure du chef d’orchestre qui, sur la base d’un « savoir savant », pouvait s’imposer à la tête des processus est incomplète, si ce n’est moribonde.

Pour rendre compte de ce changement de fond affectant la division du travail de production architecturale, de nombreuses approches parlent du passage d’un modèle de processus de projet dit « séquentiel » à un modèle nommé « concourant », ou encore, du passage d’un modèle « hiérarchique » à un modèle « négocié ». Dans les deux cas, il s’agit de désigner le passage d’une organisation des processus de production fondés sur une division des tâches claire et précise permettant de définir les limites des territoires d’intervention de chaque profession, à une organisation plus souple, ouverte, et moins linéaire dans son déroulement. Celle-ci associe par exemple, dès les phases de création, en amont de la construction, des acteurs de la réalisation, de l’aval. Ainsi, Michel Callon (1997), à qui l’on doit d’avoir modélisé l’opposition entre un modèle « hiérarchique » et un modèle « négocié », affirme que dans l’organisation dite « hiérarchique », « les domaines d’expertises et de compétences sont parfaitement établis et ni le maître d’ouvrage ni le maître d’œuvre ne rentrent dans les boites noires techniques qui restent le monopole des spécialistes. On coordonne des compétences données et fragmentées en fonction du projet qui a été établi » (ibid., p. 170). À l’inverse dans le modèle dit « négocié » :

c’est la matière sociale elle-même qui est mise en forme progressivement : ce n’est qu’en bout de course que les acteurs finissent par savoir ce qu’ils veulent, qui ils sont et qui sont les autres, avec qui ils interagissent. Dans cette forme d’organisation, il n’y a pas que les experts techniques qui comptent, et s’agissant des experts techniques, leurs compétences ne sont pas établies une fois pour toutes […] des tâches habituellement conduites de manière séquentielle sont réalisées en même temps de manière à profiter des apprentissages. La conception négociée permet ainsi de gagner beaucoup de temps. Elle favorise également la flexibilité et la réactivité puisqu’à tout moment des informations nouvelles peuvent être intégrées [ibid., p. 171].

Réaliser une sociologie de l’architecture « telle qu’elle se fait » ou des pratiques des architectes dans les dispositifs de projet, c’est donc tenir compte à la fois de la spécificité de ce travail qui vise à produire un objet non reproductible avec des acteurs aux métiers différents mais complémentaires (décrire un travail par projet). Mais c’est également rendre compte de ce qui fait tenir ensemble les acteurs dans le temps du projet, donc faire à la fois une sociologie de la division du travail et une sociologie de l’action en commun. Saisir les processus en action et ne pas dissocier les identités professionnelles du cadre contextuel et relationnel des pratiques, voilà ce qu’il faut tenter de construire.

Pour ce faire, il faut articuler trois niveaux d’analyse : celui du travail « par projet » et de ses conditions, celui de la division du travail et enfin, celui de l’action en commun. Une des hypothèses de base de cette attitude consiste à penser que dans chaque contexte, les systèmes de coopérations qui se mettent en place pour la production d’objets architecturaux ou urbains sont déterminants pour comprendre les différentes figures professionnelles de la production du cadre bâti. Les recherches que j’ai conduites se sont ainsi souvent appuyées sur une collecte d’informations de type biographiques et monographiques et sont, autant que faire se peut, confrontées et discutées avec les acteurs des opérations étudiées. Ainsi, la singularité d’une situation ne l’enferme pas dans le particulier, et elle peut révéler des processus sociaux plus vastes. Comme l’exprime Georges Canguilhem (1970) « le singulier acquiert une valeur scientifique quand il cesse d’être tenu pour une variété spectaculaire et qu’il accède au statut de variation exemplaire ».

Les dispositifs de travail par projet dans lesquels sont engagés les architectes posent grosso modo toujours la même question : comment mettre en place une organisation qui soit la plus efficace possible pour produire un objet inédit avec des acteurs qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler ensemble ? Pour répondre à l’incertitude de cette situation typique, on sait que les maîtres d’ouvrages ont trois possibilités : soit s’appuyer sur des viviers d’architectes connus pour leur spécialisation sur certains produits (usine, bureaux, logements…) ; soit avoir recours à la standardisation et la reproductibilité des constructions ; soit enfin, préférer la stabilisation des relations entre les acteurs et la continuité dans la poursuite des objectifs tout au long de l’opération, lesquelles peuvent être assurées par des intermédiaires ou des instruments de « traduction » des objectifs (documents, chartes, contrats…) qui préservent la coordination des différentes actions.

Autrement dit, en fonction du type d’objet produit (plus ou moins standardisé et reproductible) et du degré d’interconnaissance des acteurs, les dispositifs de projet voient leurs formes varier. Ainsi, là où la présence d’acteurs intermédiaires et de fonctions de coordination est moins fréquente, les acteurs sont encore peu spécialisés (notamment les architectes qui restent des généralistes), et c’est la « confiance », le « crédit » qu’apportent la réputation professionnelle et la reconduction des mêmes partenaires qui est privilégiée. Au contraire, là où la spécialisation des acteurs devient une garantie face au risque, elle augmente en contrepartie les exigences de coordination et de traduction entre des acteurs dont la continuité et l’intercompréhension professionnelle sont rendues moins évidentes.

D’emblée, l’analyse croisée des propos des acteurs en référence au déroulement réel d’un projet, permet de faire émerger la dimension collective de la production architecturale et aide par-là à rompre avec l’idéologie créatrice de l’unicité de l’œuvre pour ouvrir la « boîte noire » sur laquelle est souvent apposée une seule et même signature. Il s’agit de considérer non plus seulement la dimension professionnelle de l’action sur la ville et l’architecture mais de porter l’attention sur sa dimension interprofessionnelle ; à la nécessité relationnelle dans laquelle toute profession du monde de la construction se définit. L’analyse engage alors à travailler sur la question de l’interaction, ou mieux de l’interprofessionnalité, comme étant au cœur de la définition des rôles professionnels (Hugues, 1995).

Cette notion d’interprofessionnalité incarne de multiples aspects, niveaux et enjeux, des modes de coopération et présente l’avantage de porter l’attention sur la question de l’ajustement des rôles professionnels. Elle traduit un des enjeux clés pour les clients et les professionnels : la productivité et la performance des processus de production. Dans ce contexte, les modes de coopération, de coordination et de gestion existent dans des formes et à des niveaux variables. Ils sont censés résoudre des questions pratiques : attribution du leadership, définition et orientation d’un projet, solutions envisagées et mises en œuvre, rémunérations qui leur correspondent. Dans cette logique, j’ai misé sur une analyse des métiers et des activités qui se situent à l’interface de l’action de plusieurs opérateurs ou acteurs en traçant ce qui relève de l’émergence de nouveaux métiers ou du reformatage de compétences traditionnelles du secteur. La question de la direction des dispositifs se pose alors comme un enjeu majeur en référence aux spécificités du secteur de la maîtrise d’œuvre.

Dans la grande majorité des situations de production, les professionnels de la maîtrise d’œuvre, appartenant fréquemment à des entreprises différentes, coopèrent sur la base de la complémentarité de leurs expertises. Cette situation de travail partagé n’est pas récente. On a assisté au cours des deux dernières décennies, à un réaménagement des processus de production qui pèse de plus en plus sur les stratégies de chaque professionnel comme on l’a précédemment vu. Dans de nombreux projets, des configurations d’acteurs plus complexes ont émergé entraînant des conséquences sur la coopération. Les exigences de « qualité du service » et du « produit » émises par les clients et les maîtres d’ouvrage, ont progressivement favorisé des segmentations de commandes et des spécialisations concomitantes. En même temps, elles obligent à rechercher des combinaisons nouvelles pour obtenir les coopérations nécessaires. L’élargissement permanent des compétences et des savoirs mobilisés a créé de nouveaux besoins en matière de gestion de compétences et de régulation des concurrences entre professionnels. Ceci, au point que, les activités de coordination et de gestion de projet se sont rapidement développées. De fait, la plupart des commanditaires d’opérations plus ou moins complexes y ont maintenant recours. Sur un autre plan, ces spécialisations ont produit des glissements entre fonctions et métiers qui questionnent la correspondance titre – fonction – métier – statut, traditionnellement présente dans la maîtrise d’œuvre. Tous les acteurs de la chaîne de conception relèvent ce type de déplacements et mettent en avant l’identification malaisée des territoires de chacun et les ajustements de comportement en cours de projets plus difficiles et plus coûteux.

En définitive, chaque professionnel est tributaire de ce que fait, de ce que pense, de ce qu’entreprend l’autre. Cette interdépendance se construit et se vit dans les relations quotidiennes de travail comme dans les relations professionnelles qui régissent ce secteur de production  ; elle se gère autant par les contrats que par les relations interpersonnelles  ; elle est encore l’expression de relations de pouvoir, reflétant la prééminence de l’une ou l’autre des professions. Elle conditionne donc les stratégies de la maîtrise d’œuvre et l’évolution des profils professionnels. Dans un tel contexte, les problématiques de l’interaction et de la gestion du collectif de travail deviennent des enjeux incontournables.

Finalement, l’étude des dispositifs de projet montre que se mettent en place des modes d’action relativement distincts de la direction hiérarchique confiée à l’architecte « chef d’orchestre ». Désormais, diriger un projet c’est pour l’architecte non seulement trouver les moyens d’y faire valoir son expertise mais c’est aussi inventer les moyens de s’imposer comme étant capable d’en assurer la direction par rapport à d’autres professions. On observe que dans bien des cas les systèmes tiennent autant du fait de leur sophistication institutionnelle que du fait d’une coordination informelle entre des acteurs qui se « comprennent naturellement » pour avoir, à un moment donné, partagé les mêmes idées ou fréquenté les mêmes lieux.

L’observation des pratiques dans les projets montre que la place de l’architecte, comme sa légitimité, ne sont pas données pour tous les projets et tous les acteurs. Ils sont sans cesse réinventés et, pour tout dire, bricolés. Sous ce regard, le travail architectural apparaît double : à la fois construction matérielle et relationnelle. Observer et rendre compte de l’activité de l’architecte dans ce contexte, c’est donc prendre la voie d’une sociologie « configurationnelle » : « dire que les individus entrent dans des configurations, c’est dire que le point de départ de toute enquête sociologique est une pluralité d’individus qui, d’une manière ou d’une autre, sont interdépendants. Dire que les configurations sont irréductibles, c’est dire qu’on ne saurait les expliquer ni en des termes supposant qu’elles existent, d’une certaine façon indépendamment des individus, ni en des termes impliquant que les individus existent en dehors d’elles » (Elias, 1990). C’est en ce sens, en référence au propos de Norbert Elias, que je parle de « dispositifs » de projet et « d’interprofessionnalité ».

L’espace de la maîtrise d’œuvre comme champ

Néanmoins, le seul examen de la place des architectes dans les situations de travail ne rend pas totalement compte de la manière dont ceux-ci se positionnent par rapport aux autres professions concurrentes. Aussi faut-il comprendre également comment ils parviennent à développer des stratégies en dehors des situations de travail, qui les différencient des autres métiers intervenant dans les processus de construction. C’est en ce sens que l’étude de l’espace de la maîtrise d’œuvre et ses dynamiques sont essentielles. Comme dans l’espace du projet, les professions, métiers ou compétences n’existent pas indépendamment de cadres plus généraux. Leurs stratégies, leurs positions, leur rôle, leur identité comme leurs activités concrètes en sont empreints. Aucune profession ne peut effectivement se penser en dehors de sa relation à la société qui lui octroie une légitimité d’inervention (Becker, 2002), ni en dehors d’un système professionnel plus vaste. Comme l’expriment Claude Dubar et Pierre Tripier (1998), il n’existe pas de « profession séparée ». Ainsi, comme le travail médical gagne à être replacé dans le système de santé, le travail architectural doit être replacé dans l’espace des professions de la maîtrise d’œuvre ou « champ » qu’il partage avec d’autres (ingénieurs, économistes de la construction, professionnels de l’ordonnancement et de la coordination).

Dans cet espace la place de chacune des professions est référée à la division du travail de l’acte de bâtir et à la reconnaissance de cette place ; laquelle est notamment juridiquement instituée. Aussi, cet espace est-il un lieu soumis à des luttes ou des « tensions » permanentes entre des professions « tenantes » et des professions prétendantes qui veulent soient y étendre leurs missions, soit y imposer une nouvelle mission. Ainsi, par exemple, les paysagistes se sont-ils imposés comme une profession de maîtrise d’œuvre, mordant ainsi sur le territoire des architectes et urbanistes, en faisant du « paysage » un remède aux maux de la construction moderne de la fin des années soixante (Planchon, 1999 ; Dubost 1985). De ce point de vue, l’espace de la maîtrise d’œuvre est le produit d’un enregistrement des relations entre professions de la maîtrise d’œuvre telles qu’elles ont pu être stabilisées à un moment donné. Cependant, cet état des relations est également soumis à des changements, des « pressions », dont la source est externe : rythmes et cycles des marchés de la construction, émergence des préoccupations environnementales, professionnalisation des maîtrises d’ouvrage, entre autres éléments. Les exigences nouvelles des commanditaires, la réorganisation de leurs relations avec la maîtrise d’œuvre, la complexité des systèmes décisionnels, la révision de réglementations (notamment au niveau européen), contribuent en fait à alimenter la question du positionnement et des stratégies de ces professions. S’il y a quelques métiers et professions « historiques » dans cet espace de la maîtrise d’œuvre, il n’en est pas moins parcouru par divers mouvements reconfigurant les formes et les contenus de la division du travail, les règles d’attribution des tâches, les stratégies professionnelles et organisationnelles. Ce constat conduit à se poser la question des relations entre profession, métier, compétence, d’une part et, fonction, emploi, activités, d’autre part.

De fait, les positions de chacune des professions considérées vis-à-vis des fonctions, des missions et des marchés de maîtrise d’œuvre ne sont pas identiques, d’autant que les compétences qui les fondent et les valeurs qui les orientent sont en même temps complémentaires et concurrentes, c’est-à-dire interdépendantes (Elias, 1990). Dans cet espace de la maîtrise d’œuvre, l’opposition la plus constituée est celle entre architectes et ingénieurs même si, plus récemment, les économistes de la construction ont engagé, à leur tour, un repositionnement pour devenir un pôle mieux reconnu et plus autonome. Ici, les conflits de position se mêlent à des représentations différentes de l’action ou à des luttes de pouvoir fondées sur des savoirs distincts et distinctifs. La structure des entreprises de maîtrise d’œuvre (taille, spécialisation, organisation, appartenance à un groupe…), reflète également ces différences. Enfin, il faut aussi souligner l’implication d’autres professionnels, aux activités autonomes dans les fonctions de maîtrise d’œuvre (paysagistes, architectes d’intérieurs, maîtres d’œuvre, géomètres, urbanistes, consultants…) ou d’autres profils intégrés à l’organisation des clients ou des fournisseurs. Les changements qui actuellement affectent les métiers et professions du cadre bâti se manifestent donc à plusieurs niveaux qui, à mon sens, nécessitent une réflexion sur, et au niveau, de la compétence des individus. Pour exemple, ce qui marque actuellement la montée de la division du travail et du salariat en architecture ce n’est pas seulement l’éclatement d’une mission globale en missions partielles, c’est également l’invention de nouveaux postes sur la base de la formation générale et généraliste d’architecte. L’espace de la maîtrise d’œuvre, est en fait ouvert à de multiples métiers, et il est de ce fait sujet à de nombreux mouvements. Son partage fait l’objet d’une négociation interprofessionnelle permanente qu’il convient de décrire pour comprendre comment les architectes s’y positionnent. Plus simplement, c’est le lien entre la prise en charge d’une fonction dans le processus de production et un métier identifié qui y est questionné. On assiste ainsi à une fragmentation des missions dans l’espace de la maîtrise d’œuvre qui se réalise sur fond de leur renégociation permanente.

Dans cet espace se joue finalement une lutte entre professions pour la définition du partage des tâches, ou de la division du travail, de l’acte de bâtir. Chaque profession cherche à y faire valoir le lien le plus adéquat entre des contenus de formation, dont atteste la qualification, et l’appropriation d’un certain nombre de fonctions au sein des processus de production. Ainsi donc, c’est bien le problème de la compréhension de la recomposition du territoire d’intervention du métier d’architecte qu’engage l’examen de cet espace de la maîtrise d’œuvre. Dans cet espace, la place de l’architecte pourrait également apparaître bien plus souvent négociée que définitivement acquise. Pourtant, là encore, l’architecte y déploie des stratégies d’investissement qui reposent plus sur la mobilisation du capital symbolique attaché à son titre et sur une représentation généraliste de son activité, qui montrent sa capacité à faire face à la concurrence des autres professions tout en continuant à se référer au modèle de la « profession ».

Un « travail professionnel »

De ce point de vue la profession n’est pas inexistante. Simplement, elle est un modèle, une forme symbolique, que se donnent et revendiquent les architectes pour définir et penser leur activité ; une conception idéale de l’activité. Considérer la profession en ces termes c’est donc d’une part comprendre les situations de travail comme des lieux où se joue la définition de ce modèle, et non pas seulement des jeux d’acteurs animés par des stratégies relatives à un contexte, et d’autre part abandonner l’idée d’une définition préalable de ce groupe professionnel, laquelle peut conduire le chercheur à juger ce dernier en référence à d’autres groupes professionnels et conclure à sa « déprofessionnalisation » ou son « insuffisante professionnalisation » ; constats qui traversent l’ensemble des commentaires sur la profession d’architecte au moins depuis le début des années 1970. A l’inverse, envisager la mobilisation de la notion de profession, et du titre d’architecte, avec toute l’épaisseur symbolique qui lui est attachée, conduit à montrer que les architectes sont bien actifs dans la défense de leur position dans le monde de la construction. Plus exactement, décrire le travail qu’ils font pour maintenir celle-ci, c’est être amené à porter un regard descriptif et compréhensif sur les pratiques des architectes face aux pressions externes et tensions internes qui s’exercent sur leur groupe. Enfin, c’est aussi mettre à jour les effets symboliques du titre d’architecte et montrer comment l’illusion de l’autonomie d’un groupe peut être au principe de ses pratiques et de ses discours.

L’analyse de la profession d’architecte en termes de « travail professionnel » montre en fait l’image d’une profession qui réalise un travail social continu d’entretien de la croyance en ses « compétences » pour poursuivre son existence sur le modèle d’une profession et conserver les ressources sociales qui sont attachées à cette dénomination.

Pour autant, la volonté de saisir la profession comme une construction permanente permet de se défaire d’une volonté, sans doute vaine, de caractériser la « compétence » ou la « professionnalité » des architectes, pour envisager ces professionnels autrement que « menacés » ou « soumis » à des « adaptations » qui engendreraient des « mutations » ou « métamorphoses » de leur métier. Dans le modèle d’analyse proposé ici, la profession n’est pas seulement soumise à des « pressions » ou des forces externes qui s’exercent sur elle. Elle est également travaillée par des « tensions » internes comme la féminisation ou la croissance de ses effectifs. C’est en fait dans ce jeu de « tensions » et de « pressions » que se réalise ce que j’ai proposé d’appeler le « travail professionnel » qui consiste en un effort pour préserver la définition de l’architecture comme « profession » et entretenir la croyance en sa valeur ou « compétence ».

Saisie en ces termes, la profession d’architecte n’apparaît finalement pas démunie, mais bien active, dans la défense de son statut. L’observation de ce corps professionnel montre une étonnante permanence et capacité d’adaptation aux changements qui affectent son univers. Alors même que le monde de la construction est l’objet de logiques de concentration, de rationalisation, et de spécialisations, ce corps professionnel fait montre d’une surprenante faculté à conserver la croyance au modèle pré-capitaliste de la « profession libérale » et à ses valeurs de création et désintéressement. Ainsi, par exemple, non seulement on observe une dénégation des logiques de spécialisation pourtant à l’œuvre au niveau des agences, mais la logique du développement de réseaux apparaît chez les architectes comme un moyen d’éviter la concentration. Plus encore, ce qui frappe l’observateur c’est la capacité de « multipositionnalité » (Boltanski, 1973) de ces professionnels dans un contexte de croissance de la division du travail des processus de construction. Comme on l’a vu, ceux-ci conservent en effet toujours le titre « architecte » qu’ils font suivre d’un autre terme : architecte-coordonnateur, architecte-urbaniste, architecte-concepteur, architecte-communicant, et même parfois architecte-sociologue. Ainsi, le titre « architecte » demeure-t-il dominant et peut se voir associer un autre terme, construisant par-là un « double profil » propre à assurer des « double profits ». En fait, quelles que soient les missions ou fonctions prises en charge par ces derniers, elles restent référées au titre d’architecte auquel ces professionnels sont attachés. Comme si finalement la stabilité de l’architecture, c’était l’instabilité des architectes.

On est donc loin de l’idée du « paradoxe de l’architecte » (Champy, 2001) désignée comme une insuffisance de compétences techniques menaçant la place de ces professionnels dans le monde de la construction. En effet, c’est sans doute dans cette affirmation d’une aptitude et d’une compétence généraliste et « tout-terrain » que réside la force de repositionnement de cette profession, non seulement en fonction des cycles des marchés mais aussi en fonction de la concurrence des autres professions de la maîtrise d’œuvre. Cette vertu d’indétermination attachée au titre d’architecte est, sans aucun doute, liée au capital symbolique auquel il renvoie. Néanmoins, une telle réponse ne rend pas totalement compte du travail fait pour entretenir la croyance nécessaire au fonctionnement de ce capital qui n’est finalement qu’un « crédit », le fruit d’une croyance collectivement entretenue. Ainsi, la force du titre ne peut réussir et être efficace qu’à la condition que ceux qui reçoivent ces discours reconnaissent ceux qui les tiennent comme fondés à les tenir, comme c’est le cas pour le discours rituel (Bourdieu, 1975, p. 183-190).

A cet égard, l’idéal de la profession, peut être saisie comme une « fiction utile » (Dubet, 2003), ou encore une « forme symbolique », c’est-à-dire comme la mise en avant d’une représentation de la profession idéalisée à travers des figures prestigieuses de grands architectes (« l’élite symbolique », Biau, 1997 et 2001), qui fonctionne selon un double intérêt : d’abord en produisant du capital symbolique utile à l’ensemble de la profession (y compris aux positions les plus dominées) pour son positionnement face à la concurrence des autres métiers, ensuite en offrant aux architectes une représentation capable de maintenir la croyance en une cohésion interne préservée et une foi en la dimension artistique et culturelle de leur activité. Ainsi, le maintien d’une « élite symbolique » ou d’un « vedettariat » alimente un « imaginaire de réussite par délégation » (Menger, 2002).

En ce sens, le maintien de l’identité de la profession apparaît bien une fois encore comme le fruit d’une activité sociale ou d’un « travail professionnel ». Comme l’exprime Eliot Freidson (1994, p. 118-135) « les travailleurs ne peuvent contrôler leur propre activité que s’ils sont capables en quelque sorte de s’accaparer son contenu, c’est-à-dire de définir ce qu’elle doit-être ». Finalement il n’y a pas d’identité professionnelle stable mais un travail à faire à chaque projet et en continu dans l’espace de la maîtrise d’œuvre. Le travail professionnel lui-même devient un travail identitaire et un travail d’entretien de la croyance en la valeur du titre.

En cela on peut dire que tout le « travail professionnel » qu’ont à réaliser les architectes vise à entretenir une croyance. La croyance en la compétence généraliste des architectes et en ses vertus, seule à même d’entretenir une « indétermination » permettant une diversité de positionnements face à la concurrence des professions prétendantes à l’entrée dans le monde de la construction. Sous ce regard, il n’y a ni effondrement, ni mutation, de ce groupe professionnel, mais, comme pour d’autres groupes sociaux, une combinaison de changements et de fragilités sur fond de permanence historique d’une forme symbolique : celle de la profession.

Et après ?

Répondre à la question de l’avenir et donc de la formation des architectes de demain passe donc, à mes yeux, par une réelle prise de conscience de ces jeux professionnels de concurrence et interaction… avec les nouvelles formes professionnelles aujourd’hui présentes dans le champ de la maîtrise d’œuvre et donc se défaire d’une vision simpliste qui s’organiserait selon un triptyque simple « élus, experts et techniciens, habitants ». Cela engage sur une réflexion sur les nouvelles pressions externes qui travaillent cette profession.

En effet, beaucoup des facteurs de changement se sont développés dès le tournant de la fin des années 1990/2000 qui nous placent aujourd’hui devant, soit une « fin de cycle », soit une « accélération » qu’il faut affronter pour la formation des architectes « de l’après ». D’abord, ce sont les cadres de perception et d’action du technique et du politique qui sont aujourd’hui mis en cause par l’accélération (Rosa, 2010). Le sentiment d’un emballement et une dérégulation capitaliste sans pilote dominerait nos existences et nos villes…

On peut en recenser assez facilement et rapidement les manifestations.

D’abord il y a ce qu’on peut nommer par facilité le « virage néolibéral », c’est-à-dire ce moment où les politiques urbaines ont laissé une place croissante aux acteurs privés dans la gouvernance des villes. Avec pour corollaire des phénomènes de concentration et de concurrence généralisée des villes pour leur attractivité, le développement du marketing territorial, d’offres culturelles et d’évènements, de fragmentation socio-spatiale, qui forment aujourd’hui comme une standardisation de l’action urbaine globalisée. A telle enseigne qu’on s’interroge sur la possibilité d’existence de modèles autres de développement urbain que le néolibéralisme urbain… Mais surtout ce qui marque ce tournant ce sont les nouveaux rapports de force technico-économiques qui placent aujourd’hui les professionnels de la ville et de l’architecture face à des opérateurs urbains privés, très puissants, présents à tous les niveaux de la production urbaine : de l’aménagement à la gestion immobilière faisant d’ailleurs progressivement glisser la définition du bâti vers un modèle financier intégrant des services voire devenant un support de prestations de service, entre autres… Pour exemple : aujourd’hui 56 % de la production HLM de l’Île de France est réalisé en VEFA par des acteurs privés, et on pourrait multiplier les exemples encore à l’échelle des nouvelles opérations dans toutes les métropoles.

Ensuite il y a un facteur évident et partagé, qui est celui de la transition environnementale. La notion de développement durable est tardivement arrivée dans l’agenda de politiques urbaines (fin des années 1980, début 1990) mais elle a été le terreau de la naissance de nouvelles figures professionnelles maintenant présentes dans les champs de la production urbaine et architecturale (un univers professionnel de conseil et études environnementalistes, de chercheurs…). Du fait de sa définition très large la notion de développement durable conduit finalement à décloisonner les savoirs disciplinaires. Va-t-on alors voir se développer un monde de professionnels spécialistes de ces questions environnementales qui s’impose dans les processus de fabrication de la ville déjà finalement bien éclatés en expertises diverses ? Ou bien doit-on penser que la question environnementale doit désormais être au cœur de toutes les pratiques professionnelles (ingénieurs, architectes, paysagistes, urbanistes…) ? L’enjeu est de savoir comment former des professionnels à des savoirs savants, spécifiques, demandant de longues études, en incorporant encore de nouveaux contenus… Là aussi, c’est un enjeu de choix entre spécialisation des savoirs au risque de l’émiettement des expertises ou enseignement généraliste au risque de l’incomplétude…

Le troisième élément qui imprime une nouvelle exigence aux métiers de la ville c’est ce qu’on nomme, là encore par facilité, le « tournant participatif ». Il implique un nouveau rapport aux usagers dans lequel la division entre savant et profane est questionnée. Cette nouvelle exigence brouille la lecture classique d’un triptyque « maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, entreprise ». Entre ces acteurs un nouveau monde d’expertise s’est développé : programmation urbaine et architecturale, conseiller et spécialiste en concertation, activités de conseil et assistance à la maîtrise d’ouvrage ; c’est même aujourd’hui la définition des limites entre étude, recherche et expérimentation qui est questionnée… Mais surtout, ce qui est brouillé c’est aussi, les liens entre démocratie représentative et expertise technique. C’est ce qu’on a appelé la « démocratie technique » (Callon, et al., 2001) qui est questionnée. Il est rare aujourd’hui que le propos des experts conjugué à celui des élus soit suffisant pour assurer la légitimité d’un projet. De Notre Dame des Landes à Sivens… au fond c’est un modèle de construction de la légitimité des décisions qui ne tient plus. La confiance au couple savant/élu ne suffit plus pour assurer la légitimité des décisions. La notion d’intérêt général elle-même est aujourd’hui questionnée par des auteurs comme Habermas qui parlent de « démocratie procédurale » au sens où ce n’est plus la seule croyance et adhésion a priori à l’expertise et à la représentation politique qui assure la légitimité des décisions mais la mise en place des bonnes procédures…

Enfin, le dernier facteur est tellement devenu évident qu’il est aujourd’hui banal de le répéter mais toujours nécessaire : il s’agit de la globalisation. On sait en effet, au-delà de son analyse économique, que cette globalisation a conduit à une circulation internationale des modèles et des idées, à la formation d’une « starchitecture » en lien avec les dynamiques des « villes globales » et des grandes métropoles. Cette dynamique est aujourd’hui aussi d’ailleurs critiquée… Pour certains chercheurs les métropoles seraient « barbares » (Faburel, 2018) car anti-écologiques et inégalitaires (sujet d’ailleurs relancé à l’occasion de la crise sanitaire qui nourrit un mouvement anti-urbain et décroissant bien réel par ailleurs). On peut d’ailleurs s’interroger aujourd’hui sur l’avenir de ce cycle de « métropolisation » qui a maintenant près de 30 ans lorsqu’on constate qu’en France les habitants des territoires défilent en gilets jaunes et que le gouvernement découvre la dévitalisation et la pauvreté de ce qu’on nomme de façon convenue « les territoires », petites et moyennes villes, et finalement un équilibre territorial rompu. De même, lorsqu’on voit le nombre d’initiatives critiques et de mobilisations pour des modèles alter-urbain, alter-métropole on est en droit de se demander d’où viendront les nouvelles façons de penser l’aménagement. Aujourd’hui se développent de nombreuses initiatives de renouvellement contestataires et/ou innovantes de l’habiter hors métropole, sans savant ni politique. On pressent que se dessine quelque chose, de nouvelles modalités d’aménager et d’habiter. Cela même si pour l’instant la plupart des initiatives en restent à relater des pratiques et des expériences comme autant de « bonnes pratiques alternatives » sans pour autant qu’on parvienne à identifier un récit commun de fond.

Autrement dit, nous formons nos professionnels avec une référence quasi-évidente et centrale à la métropolisation… mais on peut aussi légitimement penser que le moment des métropoles arrive à la fin de son cycle et que la question de la définition de nouveaux équilibres territoriaux et des nouveaux lieux de l’innovation et de la justice environnementale devra occuper les futurs architectes.

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