L’ambition de la seconde partie de cet ouvrage, organisée en trois chapitres, est véritablement d’apporter (enfin) des réponses à la question que se sont posée les collégiens co-chercheurs, commanditaires de la démarche de recherche participative menée : comment se forment les groupes d’amis au collège, en milieu rural ? Pour tenter d’apporter de telles réponses, nous avons donc mis en place une méthodologie particulière dont les clefs de voûte sont les deux outils co-construits : le guide d’entretien composé de six thèmes et la consigne pour le dessin d’un arbre d’amitiés.
Il nous restait alors à constituer un échantillon de collégiens scolarisés en milieu rural auprès duquel effectuer la passation de ces deux outils, à analyser ensuite les données ainsi recueillies. C’est ce que nous avons réalisé et que nous proposons maintenant de présenter dans cette partie de l’ouvrage. Si le travail ici a principalement été mené et effectué par Gaëlle, nous choisissons de poursuivre l’utilisation d’un « nous » dans la rédaction des chapitres à venir tant le travail a toujours été effectué en concertation et en information entre Gaëlle et Claire, le projet restant ainsi collectif, Gaëlle, en tant que chercheure professionnelle en sciences humaines et sociales, travaillant alors pour ce collectif en général et les collégiens commanditaires en particulier. Toutefois, dans cette partie de la recherche, Gaëlle a pu compter sur l’aide précieuse d’un collègue, comme elle, enseignant-chercheur en sciences de l’éducation et de la formation à l’Université de Lorraine. Il s’agit de Benoit Dejaiffe : sa présence et son investissement seront centraux dans la réalisation de l’échantillonnage des collégiens auprès desquels la passation des deux outils a été réalisée, dans la possibilité d’effectuer ces passations en Territoire de Belfort, mais également en Meuse, à Vaubécourt, autre territoire rural, dans le début d’analyse des entretiens menés ensemble pour une première publication des données recueillies dans le cadre d’un chapitre d’ouvrage (Dejaiffe et Espinosa, 2021).
Les affinités et les amitiés — comme, parfois, les inimitiés — sont ainsi au centre des données récoltées et de leurs analyses menées. Si une analyse de contenu, qualitative et thématique, des entretiens est effectuée, l’analyse, qualitative et descriptive, des dessins des arbres d’amitiés nous permet bien souvent d’illustrer et d’enrichir l’analyse des entretiens. Nous faisons donc le choix, dans cette partie d’aborder, en premier lieu, des considérations méthodologiques ; puis de présenter, en deuxième lieu, l’analyse menée des arbres d’amitiés, ces derniers ouvrant la passation de chaque entretien ; enfin, en dernier lieu, de présenter l’analyse menée des entretiens effectués. Cette dernière est, à certains moments, complétée par le rappel des arbres d’amitiés dessinés venant souligner le discours des collégiens entretenus. Nous choisissons donc de présenter nos analyses des données récoltées en restant dans la logique de passation des outils, respectant en outre la logique chronologique de cette passation.