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Couverture de Les Amitiés en milieu rural (Gaëlle Espinosa et Claire Ribrault, 2024) Show/hide cover

Méthodologie de recherche : échantillonnage, modalités de passation et méthodologies d’analyse

Ce chapitre consiste en la présentation de la méthodologie de recherche mise en œuvre pour la récolte des données au moyen des deux outils co-construits. Il décrit : premièrement, l’échantillonnage opéré et les terrains sur lesquels nous avons effectué la récolte des données ; deuxièmement, les modalités de passation des deux outils ; et, troisièmement, les méthodologies d’analyse adoptées des données récoltées.

Constitution de l’échantillon de population, au sein de deux collèges en milieu rural

Afin d’effectuer la passation des deux outils, qualitatifs et co-construits avec les collégiens-commanditaires, comme annoncé en introduction de cette partie, nous sollicitons l’aide d’un collègue de Gaëlle, Benoit Dejaiffe : ils sont habitués à travailler ensemble, notamment sur des travaux de recherche portant sur les socialisations et sociabilités enfantines et juvéniles (et notamment au sein de GITS-Terrain école). Benoit est en outre meusien, territoire rural en Lorraine. Son aide est précieuse et importante pour parvenir à mener à bien cette recherche. Nous identifions alors deux terrains ruraux dans le but de mener une étude comparative : le collège de Montreux-Château, en Territoire de Belfort, et le collège de Vaubécourt, situé en Meuse.

Les collèges et territoires sur lesquels sont implantés ces établissements sont toutefois différents. En Territoire de Belfort, le collège se situe sur une commune de 1158 habitants1, à équidistance (15 kilomètres) de Belfort et de la Suisse. Ce collège accueille des élèves provenant de 18 communes et scolarisés dans cinq écoles primaires. 30 professeurs composent l’équipe enseignante du collège. À la rentrée 2018, 390 élèves sont accueillis (et répartis dans 15 classes) dans le collège. Ils étaient 385 en 2017 et 393 en 2016. Les professions et catégories sociales (PCS) des parents des élèves scolarisés dans l’établissement sont hétérogènes et variées. En Meuse, le collège est établi sur une commune de 318 habitants2. Nancy est à 107 kilomètres, Metz à 111. La ville la plus proche, Bar-le-Duc, est située à 22 kilomètres. Ce collège est donc un établissement rural particulièrement isolé. Il accueille des élèves provenant de 52 communes et scolarisés dans quatre écoles primaires. 19 professeurs composent l’équipe enseignante. À la rentrée 2018, 173 élèves constituent le public de ce collège (répartis dans huit classes). Ils étaient 180 en 2017, 215 en 2016 et 235 en 2015. La proportion d’élèves d’origines sociales défavorisées est inférieure aux moyennes académique et nationale3. Le constat portant sur les élèves issus de milieux favorisés est le même, conférant ainsi une coloration particulière au public accueilli en termes d’hétérogénéité : la plupart des élèves sont ainsi issus de milieux ouvriers et employés.

Comme défini collaborativement avec les commanditaires, ce sont auprès de collégiens en classes de sixième et de troisième que les passations sont organisées. Nous faisons le choix de les effectuer auprès d’un échantillon diversifié et significatif, donc non représentatif. Ce type d’échantillon offre en effet un spectre, aussi large que possible, de différences dans la façon dont les enfants et adolescents rencontrés vivent et analysent leurs vies, parcours et expériences scolaires. Ce type d’échantillon permet ainsi de choisir une diversité d’enfants et d’adolescents tout en respectant un certain nombre d’équilibres quant à diverses variables. Dans un tel échantillon, les individus ne sont pas considérés comme des cas particuliers relevant de lois générales, mais comme des singularités à partir desquelles il est possible d’appréhender des variations de l’expérience selon diverses dimensions, évolutives en fonction des recherches menées.

L’échantillon est donc constitué à partir de critères de diversification en fonction des variables qui, par hypothèse, sont stratégiques, pour obtenir des exemples de la plus grande diversité possible des attitudes supposées à l’égard du thème de l’étude. Par variables stratégiques nous entendons celles dont, en fonction des réflexions théoriques et des études antérieures, on peut estimer qu’elles jouent le rôle le plus important dans le champ du problème étudié [Michelat, 1975, p. 236].

Dans le cadre des recherches menées au moyen d’outils qualitatifs, comme c’est le cas dans celle mise en œuvre ici, nous utilisons le terme « dimension ». Quatre dimensions sous-tendent, de façon récurrente, la constitution des échantillons de population dans les travaux de recherche menés par Gaëlle : le niveau de résultats scolaires (difficulté-réussite4), le sexe (fille-garçon), l’âge et l’origine sociale (favorisée-défavorisée ; au regard, majoritairement, de la nomenclature des professions et catégories sociales [PCS] de l’Institut national de la statistique et des études économiques [INSEE], ou profession des parents) des enfants et adolescents. Ainsi, au prisme de ces quatre dimensions, il est possible de construire des échantillons d’enfants et d’adolescents diversifiés permettant le recueil de leur voix que nous espérons diversifiée. Et c’est également au prisme de ces quatre dimensions qu’il importe d’analyser ensuite leur voix recueillie. Toutefois, précisons d’ores et déjà que les aléas de la constitution des échantillons de population en situation d’enquête font qu’il n’est pas systématiquement possible de constituer les échantillons comme imaginés, certaines des analyses de données ne peuvent donc être menées qu’au regard de certaines de ces quatre dimensions. Comme mentionné dans l’un des paragraphes suivants, cette mésaventure arrivera dans le cadre de cette recherche…

Ainsi, à partir des listes des noms des élèves répartis dans les classes de sixième et de troisième des deux collèges enquêtés, nous sélectionnons 24 élèves dans chaque établissement scolaire. Notre échantillon doit ainsi comprendre, à parts égales, des élèves de ces deux niveaux de classe (idéalement 12 en classe de sixième et 12 en classe de troisièmedans chaque collège), des filles et des garçons (idéalement 12 pour chaque sexe), des élèves aux résultats scolaires contrastés (idéalement 12 élèves plutôt en réussite scolaire et 12 élèves plutôt en difficulté scolaire, au regard des moyennes obtenues par les élèves lors de l’année scolaire en cours) et des élèves dont les PCS des parents sont favorisées et défavorisées (idéalement 12 pour chacune de ces deux grandes catégories). Concernant la définition du niveau de résultats scolaires des élèves, nous opérons une différenciation, entre les élèves, au regard de la moyenne obtenue par l’ensemble des élèves de classes de sixième d’une part et de classes de troisième d’autre part. Ce sont ainsi ces moyennes générales qui doivent nous permettre d’opérer notre dichotomie : par exemple, un élève ayant obtenu une moyenne générale de 11/20 alors que la moyenne générale de l’ensemble des élèves de classes de sixième est de 12/20 sera alors, dans notre échantillon, considéré comme plutôt en difficulté scolaire.

Cependant, au gré des autorisations parentales non obtenues, des désistements et absences d’élèves le moment venu, nous effectuons nos passations auprès de 42 élèves : 19 dans le collège terrifortain et 23 dans le collège meusien. L’échantillon diversifié et significatif que nous avions planifié est ainsi modifié. Dans le collège terrifortain, si nous conservons un échantillon relativement équilibré aux niveaux du sexe (10 filles versus 9 garçons) et de la classe (8 élèves de sixième versus 11 élèves de troisième), cela n’est pas le cas pour des dimensions plus fines comme le milieu social d’origine (15 sont issus de milieux sociaux favorisés versus 4 de milieux sociaux défavorisés) ou le niveau de résultats scolaires des élèves (nous rencontrons majoritairement des élèves plutôt en réussite scolaire). Dans le collège meusien, c’est uniquement au niveau de la classe (11 élèves de sixième versus 12 élèves de troisième) que notre échantillon reste équilibré, menant en effet plus d’entretiens avec des filles (14) qu’avec des garçons (9), avec des élèves plutôt en réussite (15) qu’avec des élèves plutôt en difficulté scolaire (8). En outre, le collège ne nous laissant pas avoir accès aux PCS des parents, nous avons dû faire confiance et accepter les élèves que le collège nous a ciblés quant à cette donnée.

Pour information, nous avons ainsi en main 42 entretiens et dessins, ou arbres d’amitiés, se répartissant ainsi :

Montreux-ChâteauVaubécourtTotaux
6e3e6e3e
FillesGarçonsFillesGarçonsFillesGarçonsFillesGarçons
Effectifs4465747542
811111242
192342
Total42

Au début de la passation de l’entretien, et avant le dessin de son arbre d’amitiés, il est proposé à chaque collégien rencontré de se choisir un pseudonyme. La majorité d’entre eux (22 des 42 collégiens rencontrés) le fait. Tout âge et sexe confondus, les pseudonymes choisis sont ainsi : à Montreux-Château, Alex, Angèle, Dark, Batman, Bob, Mimi, Princesse, Harry Potter, Cavalière, Fireman et Azog ; à Vaubécourt, Mélissa, Iron Man, Allan, Juliette, Pierre, Eva, Loulou, Lulu, France, Louise et Larousse. Néanmoins, une minorité des collégiens rencontrés (20), n’ayant pas d’idée ou n’osant pas se prononcer, nous laisse lui octroyer un pseudonyme lors de la phase de préparation à l’analyse des données récoltées. Tout âge et sexe confondus, ces pseudonymes attribués, en résonance avec le prénom des collégiens rencontrés, sont : à Montreux-Château, Maëlle, Niko, Martin, Théa, Elsa, Shirley, Mike et Drôme ; à Vaubécourt, Marty, Gaston, Louis-Marie, Julie, Théo, Lou, Luc, Jade, Léa, Mélanie, Mathis et Emma. Ce sont exclusivement ces pseudonymes qui sont utilisés dans l’ensemble des analyses menées et présentées dans les deux chapitres suivants de notre ouvrage.

Modalités de passation des deux outils de récolte des données

En préparation de cette récolte des données, en septembre 2017, Gaëlle et Benoit effectuent une dernière reprise et une nouvelle finalisation des deux outils co-construits (voir. Infra, « Annexe 3 »), s’attachant à rester fidèles au travail mené avec les commanditaires puis effectué par Audrey sur ces outils.

Dans les deux collèges, Gaëlle et Benoit passent une à deux journées afin d’effectuer la récolte des données. Le premier temps de récolte a lieu au cours de deux journées, à l’automne 2017, dans le collège de Montreux-Château. Le second temps de récolte a lieu au cours d’une journée, au printemps 2018, dans le collège de Vaubécourt. Gaëlle et Benoit reçoivent l’aide précieuse des principaux respectifs de ces deux établissements scolaires leur permettant de bénéficier de conditions favorables à la passation des deux outils. Les autorisations parentales ont ainsi été distribuées par les principaux, professeurs ou assistants d’éducation de ces collèges aux élèves faisant partie, dans chaque établissement, de l’échantillon. Ces autorisations ont ensuite été récupérées par ces personnels, les remettant à Gaëlle et Benoit lors de leur venue dans les établissements scolaires pour la réalisation de la passation. En outre, pour effectuer cette dernière, il a été possible de trouver, dans chaque établissement et pour chaque chercheur, une salle permettant d’effectuer la passation dans le calme. Lors des trois journées de passation, les élèves se sont ainsi succédé, selon une programmation pensée en concertation entre les chercheurs et les principaux des deux collèges, chaque heure, dans l’une ou l’autre des deux salles occupées par Gaëlle ou Benoit.

Pour chaque collégien rencontré, la passation des deux outils est effectuée en trois temps :

  1. L’entretien débute par une invitation faite aux collégiens entretenus à se présenter et à présenter leurs amis ;

  2. Au regard de ces présentations, il est proposé aux collégiens entretenus de dessiner leur arbre d’amitiés, la consigne donnée étant : « Dessine un arbre d’amitiés de tes amis » ;

  3. L’entretien est poursuivi. Les six thèmes composant le guide d’entretien sont alors successivement abordés : la solitude, le fait d’être seul ; les activités extrascolaires ; les centres d’intérêt ; la façon de se vêtir, se coiffer ; le maintien et la temporalité de l’amitié ; l’image de l’établissement.

L’entretien se termine sur un dernier thème proposé, celui des ajouts éventuels, et la proposition faite aux élèves d’exprimer la façon dont ils ont vécu cette expérience de passation.

Méthodologies d’analyse des données récoltées

Les entretiens de recherche

Préparation des données : transcriptions et découpage thématique

La transcription des 42 entretiens effectués a été réalisée, en deux temps, par deux étudiants en master sciences de l’éducation et de la formation, dans le cadre de vacations de recherche rémunérées. Le premier temps de transcription a lieu à l’issue de la première passation des 19 entretiens à Montreux-Château. Le second temps de transcription a lieu à l’issue de la seconde passation des 23 entretiens à Vaubécourt. Les mêmes consignes de transcription ont, bien sûr, été préalablement données à ces deux étudiants. Ces consignes demandent notamment aux étudiants de respecter une certaine mise en page afin de faciliter ensuite le report de ces transcriptions dans le logiciel d’aide à l’analyse qualitative NVivo que nous souhaitons utiliser pour le découpage thématique de ces transcriptions. Voici ces consignes :

Document 7. Consignes pour la transcription d’entretiens — 2017-2018.

Consignes transcription d’entretiens

Recherche Socialisation au collège (Montreux-Château & Vaubécourt)

Afin de vous aiguiller dans ces transcriptions, voici :

  1. Le guide d’entretien que nous avons utilisé lors de ces passations ;

  2. Au bout de ce lien (https://www.youtube.com/watch?v=BbKyzpHXVOc&list=PLNjHMRgHS4Fc6A0HrNmrMPi6iW90XspFR&index=5)5, un court film vous montrant le format que nous souhaitons pour la transcription de ces entretiens, afin que nous puissions ensuite les analyser avec l’aide du logiciel NVivo.

Regardez juste la présentation de la transcription prise en ensemble, cela vous donnera une idée de ce que nous attendons pour pouvoir travailler sur NVivo ensuite :

  • Un entretien transcrit par fichier Word ;

  • Annoncez le prénom de celui ou celle qui prend la parole chaque fois qu’il ou elle le fait (en gras par exemple) ;

  • Différenciez la police utilisée pour chaque personne qui parle (le chercheur en italiques, les enfants en normal par exemple) ;

  • Écrivez toute ponctuation qui vous semble nécessaire, ainsi que toute note nécessaire (quelqu’un qui entre et interrompt l’entretien, quelqu’un qui tousse, etc. par exemple) ;

  • Ajoutez la numérotation automatiquement des lignes dans chacune des transcriptions faites (dans Word, onglet « Mise en page », puis « Numérotation de lignes »).

En exemple, ces consignes donnent ceci :

« Prénom 1 (le.la chercheur. e par exemple)

Bla bla bla bla…

Prénom 2 (le collégien entretenu par exemple)

Bla bla bla bla… »

Merci,

C’est bien sûr au prisme des six thèmes constitutifs du guide d’entretien que le découpage thématique des 42 transcriptions est effectué.

Méthodologie de l’analyse qualitative mise en œuvre

Dans un premier temps, à l’aune des thèmes constitutifs du guide d’entretien, un découpage thématique des transcriptions est opéré (avec l’aide du logiciel NVivo). Dans un second temps, au sein de chaque thème ainsi constitué des extraits d’entretien, une analyse inductive est effectuée afin de faire émerger les sous-thèmes, créant ainsi une grille d’analyse des entretiens et un plan de rédaction de cette analyse. L’ambition est alors de mettre au jour des éléments de contenu de ces extraits qui se révèleraient semblables, proches ou différents au regard de dimensions telles que, principalement, le lieu de scolarisation (Montreux-Château versus Vaubécourt) des collégiens entretenus, leurs âge et niveau de classe fréquentés (sixième versus troisième), leur sexe (fille versus garçon).

Lors de la rédaction de notre analyse, présentée dans le dernier chapitre de cet ouvrage, par souci de clarté et de précision, nous faisons le choix de quantifier le nombre de collégiens entretenus déclarant ceci ou cela afin d’indiquer et d’accompagner d’un ordre de grandeur les locutions utilisées, mais imprécises que sont, par exemple, « la majorité », « beaucoup », « peu » (voir. Infra, « Chapitre 7 — Parler de ses amitiés, les présenter, les expliquer : analyse thématique de contenu des entretiens et poursuite de l’analyse des arbres d’amitiés »).

Les dessins ou « arbres d’amitiés »

Ambition de l’analyse

De ces dessins produits, nous ne souhaitons pas effectuer une évaluation psychologique de chaque préadolescent et adolescent dessinateur. Nous souhaitons plutôt mener une analyse de la façon dont chacun d’entre eux raconte, par le biais du dessin, ses amitiés, notamment au collège, et se raconte lui-même (Couronné, 2016). Il s’agit alors d’observer minutieusement la forme du dessin, sa place occupée sur la feuille, les couleurs utilisées, mais également le nombre d’individus y apparaissant (par l’écriture d’un simple prénom ou une représentation visuelle), la disposition de ces individus entre eux comme en lien avec le préadolescent ou l’adolescent auteur du dessin. Il s’agit également de prendre en compte le commentaire de son dessin effectué par le préadolescent ou l’adolescent à notre demande. Il nous importe ensuite d’examiner si, en fonction de certaines dimensions des préadolescents et adolescents dessinateurs (niveau de résultats scolaires ; sexe ; âge ; origine sociale), des similitudes apparaissent entre les dessins. Il s’agit enfin de considérer ces dessins comme des productions apportant des données complémentaires à celles obtenues par le biais des entretiens effectués.

Méthodologie d’analyse mise en œuvre

Cette analyse est menée avec l’accompagnement de deux étudiants et d’une doctorante en sciences de l’éducation et de la formation, intéressés par cette façon, originale, de récolter des données en sciences humaines et sociales et curieux de ce qu’il pouvait en ressortir en termes de dessins et d’éléments de réflexion, voire de résultats. Ces deux étudiants, Quentin Diemunsch et Mélanie Fonteneau, sont alors, au printemps 2022, en stage auprès de Gaëlle, dans le cadre de leur première année de master en sciences de l’éducation, à la découverte du métier d’enseignant-chercheur et de ses diverses activités. Amandine Grand’Haye est doctorante en fin de deuxième année de thèse, sous la direction de Gaëlle et apprécie, régulièrement, de partager des moments de recherche autre que sa thèse. C’est donc elle qui a demandé à participer à ce moment d’analyse. L’ensemble de ces points de vue, dont trois sont extérieurs à la recherche participative dont sont issus les dessins, a ainsi permis de mener une analyse des arbres d’amitié avec un regard multiple sur les dessins et critique sur les éventuelles observations ou interprétations émises par les uns et les autres au cours de l’analyse.

Ainsi, pour chaque dessin, ou arbre d’amitiés, nous avons :

  1. Extrait des transcriptions des entretiens les moments où le collégien rencontré explique son arbre ;

  2. Associé ces extraits avec chaque arbre ;

  3. Mis en plat l’ensemble des 42 dessins et des extraits de transcription explicatifs sur une grande table d’une salle de réunion, rangés par :

  4. Lieu de scolarisation (Montreux-Château versus Vaubécourt) : 19 arbres d’amitiés réalisés à Montreux-Château sont ainsi exposés sur la partie gauche de la table et 23 arbres d’amitiés réalisés à Vaubécourt le sont sur la partie droite de la table ;

  5. Âge et niveau de classe (sixième versus troisième) : parmi les dessins des collégiens de Montreux-Château, puis parmi ceux des collégiens de Vaubécourt, nous classons ceux des collégiens en classe de sixième à gauche et ceux en classe de troisième à droite. Au total, nous avons 19 arbres d’amitiés de collégiens en classe de sixième et 23 arbres d’amitiés de collégiens en classe de troisième ;

  6. Sexe (fille versus garçon) : parmi les dessins des collégiens de Montreux-Château, en classes de sixième et de troisième, puis parmi les dessins des collégiens de Vaubécourt, en classes de sixième et de troisième, nous positionnons ceux des filles en premier et ceux des garçons ensuite. Au total, nous avons 24 arbres d’amitiés réalisés par des filles et 18 arbres d’amitiés réalisés par des garçons.

Sans idées préconçues, axes ou thèmes préalables, nous avons ensuite observé, à quatre, minutieusement ces dessins en silence, puis confronté nos constatations, idées, pistes descriptives. Nous avons pris des notes de ces échanges, notes que nous avons ensuite rédigées et étoffées. Elles constituent l’analyse menée de ces arbres d’amitiés (voir. Infra, notamment « Chapitre 6 — Dessiner ses amitiés : description et première analyse des arbres d’amitiés »).

Conclusion

Ce chapitre 5 nous a permis de présenter la méthodologie de recherche mise en œuvre, décrivant, successivement, l’échantillonnage réalisé, les terrains enquêtés, les modalités de passation des deux outils co-construits et les méthodologies d’analyse adoptées des données récoltées. Les deux chapitres à suivre sont dédiés à la présentation des analyses ainsi menées de ces données.

  • 1 INSEE, Recensement de la population 2015.
  • 2 INSEE, Recensement de la population 2016.
  • 3 Éléments d’information issus du Contrat d’objectif de l’établissement.
  • 4 Le niveau de résultats scolaires est à comprendre comme une sorte de continuum dont les deux pôles sont, d’un côté, la difficulté scolaire et, de l’autre, la réussite scolaire. Il ne s’agit donc ici de comprendre ces difficultés et réussite de façon dichotomique comme, par exemple, simplement deux types ou catégories du niveau de résultats scolaires.
  • 5 La vidéo au bout de ce lien n’est toutefois plus disponible aujourd’hui.