S’il a été possible de passer assez vite sur une période de transition, durant laquelle l’appellation de « grand hôtel » est incertaine et les établissements relevant de cette expression assez rares, la situation, durant quelque six décennies, évolue sensiblement1. Non seulement les pays concernés sont plus nombreux et les caractéristiques de ces établissements se précisent, mais les usages et les singularités s’ancrent dans la durée, en relation avec certains aspects de la prospérité dont bénéficient les plus fortunés. De surcroît, on voit, durant la période traitée dans cette première partie, le modèle du grand hôtel – qui, selon certains auteurs, vient sous sa forme dite moderne des États-Unis3 – commencer à être transposé dans des espaces extérieurs au « monde occidental », si l’on peut employer cette formule un peu anachronique. Nous nous proposons donc, dans le premier chapitre, d’étudier l’essor des grands hôtels dans les centres urbains d’Europe et des États-Unis, avant d’examiner celui des établissements relevant de lieux de villégiature, principalement montagnards et balnéaires, puis d’aborder les débuts des implantations coloniales et extra-occidentales.