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Couverture de Les Grands Hôtels à l’épreuve du temps (Jean El Gammal, Édul, 2024) Show/hide cover

Les lieux huppés de villégiature

Au bord des lacs, le long des côtes maritimes ou dans des bourgs ou villages de montagne, durant les mêmes décennies, des édifices parfois impressionnants commencent à apparaître. La typologie n’est pas facile à établir, si l’on prend en compte, non pas seulement les traits distinctifs du luxe ou tout au moins du grand confort, mais les lieux très divers où ces établissements sont édifiés. Néanmoins, on peut distinguer sommairement ce qui relève des cures thermales et des lacs, des rives maritimes et des sports d’altitude1.

Stations thermales et sites lacustres

Même s’il existe des villes d’eau2 situées à quelque distance de lacs (Baden, où de nombreux hôtels sont apparus dès la première moitié du siècle, certains sites vosgiens, suisses3 et austro-hongrois), certains rivages lacustres se révèlent accueillants.

En Suisse4, quelques hôtels de prestige, ou qui le devinrent par la suite, commencent à apparaître en dehors de Genève. C’est le cas à Vevey, dès 1842, avec les Trois Couronnes, lieu de séjour de l’héroïne d’un court roman – ou d’une longue nouvelle – d’Henry James, Daisy Miller, paru en 1878.

L’écrivain évoque la diversité des hôtels de la station « depuis le « grand hôtel » à la dernière mode, avec sa façade d’un blanc étincelant, sa centaine de balcons et sa douzaine de drapeaux flottant sur le toit, jusqu’à la petite pension suisse d’autrefois ». Le personnel et la clientèle du grand hôtel retiennent aussi son attention, avec des « Allemands impeccables aux allures de secrétaires de légation, des princesses russes installées dans le jardin, des petits garçons polonais qui se promènent en tenant la main de leur percepteur et, pour ce qui est de la vue, la crête neigeuse de la dent du Midi et les tours pittoresques du château de Chillon »5.

Dans la même station, Le Grand Hôtel du Lac date de 1868. En 1861, le Beau Rivage d’Ouchy, très proche de Lausanne6, débute sa longue histoire et, en 1870, le Grand Hôtel National, où César Ritz commença à s’illustrer, à Lucerne7. À Lugano, le Grand Hotel Eden apparaît sensiblement à la même date. À l’est du pays, dans le canton de Saint-Gall, à Bad Ragaz, le Grand Hotel Quellenhof ouvre ses portes en 1869.

Les lacs italiens font assez rapidement une certaine place au tourisme de luxe8, avec le premier Grand Hôtel des îles Borromées, en 18639 et la Villa Serbelloni à Bellagio, en 1873, année de l’ouverture sous forme d’hôtel d’un autre établissement prestigieux, le Grand Hotel Villa d’Este de Cernobbio.

En France, le Second Empire représente une période importante pour le développement des villes d’eaux, favorisé par Napoléon III, notamment à Evian, Vichy et Aix-les-Bains10, où de grands hôtels, peu implantés auparavant, sont édifiés11. Il faut aussi tenir compte d’une chronologie plus longue et de situations locales.

Si la première apparition de l’Hôtel des Bains d’Evian date de 1839, un des meilleurs exemples français, pour la période considérée, est celui d’Aix-Les-Bains, où, bien après les thermes romains – dont il subsiste quelques vestiges - le roi de Sardaigne Victor-Amédée III avait relancé le thermalisme dans les années 1770-178012. C’est peu avant le rattachement à la France qu’ouvre le Grand Hôtel Royal, qui changea à plusieurs reprises de nom par la suite. L’entrepreneur Gaudens-Antoine Rossignoli parvient à faire construire et inaugurer quelque trente ans après, en 1884, le premier véritable palace – avant la lettre - d’Aix-Les-Bains, le Splendide, la liste s’étoffant, on le verra, pendant la Belle Époque13.

Dans les Vosges, avec le développement du thermalisme, des hôtels assez luxueux ont commencé à apparaître, comme le Grand Hôtel de l’Établissement à Vittel (un autre ainsi dénommé existe à Contrexéville)14. Dans la première de ces deux stations, on peut aussi mentionner l’hôtel Continental, le bâtiment initial étant construit en 188015.

À Vichy, le développement des activités thermales se fait progressivement. Des hôtels initialement désignés par le nom de leurs propriétaires sont transformés. Certains sont appelés de manière moins personnalisée, comme l’hôtel du Parc, à compter de 1862 et l’hôtel Roubeau-Place, devenu Grand Hôtel des Ambassadeurs et Continental en 188016. En Auvergne aussi, à Châtel-Guyon, le Splendid construit en 1881, accueillit Maupassant, qui évoque ce grand hôtel – et quelques autres – dans l’un de ses romans, Mont-Oriol, publié en 188717. À Royat, le Grand Hôtel a ouvert ses portes en 1865. Comme d’autres établissements datant du Second Empire, il a connu bien des transformations par la suite, devenant un palace en 191218.

Dans les Hautes-Pyrénées, la station de Cauterets, déjà réputée durant la première moitié du siècle, est dotée de deux établissements luxueux, l’Hôtel d’Angleterre en 1879 et le Continental trois ans plus tard.

Ailleurs en Europe, les fastes thermaux sont bien présents, notamment à partir du milieu du siècle, dans des stations allemandes – moins fréquentées par des Français après 1871 – et en Bohême19, ainsi que dans des sites plus isolés. Le célèbre Brenner’s Park de Baden-Baden est inauguré en 1872 et la station de Wiesbaden – où le Nassauer Hof déjà cité est bien antérieur – se développe considérablement à la fin du siècle et au début du suivant20.

D’autres adresses européennes sont plus dispersées. En Hollande, le Kurhaus de Scheveningen, près de la Haye, est ouvert en 1885 : il donne sur le rivage de la mer du Nord. On peut signaler aussi l’une des étapes des transformations du Grandhotel Pupp de Karlovy Vary, dans l’empire austro-hongrois, située en 189421.

Le goût croissant des rivages maritimes

Pendant la seconde moitié du 19e siècle et au début du suivant, le tourisme d’hiver éclipse largement celui des autres saisons sur les rivages maritimes22 de l’Ouest et du Sud de l’Europe. Parallèlement, bien des hôtels destinés à de riches visiteurs commencent à essaimer.

Du Nord au Sud de l’Europe, on dispose d’assez peu d’éléments sur les pays septentrionaux. On peut néanmoins citer le fameux hôtel écossais Inverlochy Castle de Fort William, en 1863 et, parmi les hôtels des stations anglaises situées le long de la Manche, le Grand de Brighton, qui date de l’année suivante, ainsi que deux hôtels de Torquay, station qui devint plus tard chère à Agatha Christie23, l’Imperial (1866) et le Grand Hôtel (1881).

Appelée à un essor du tourisme de luxe allemand bien plus tardivement, l’île de Sylt, proche de la frontière, est marquée, dans le village de Westerland, par l’ouverture de l’hôtel Stadt Hamburg, en 1869.

Sur les côtes françaises24, en Bretagne, le Grand Hôtel de Dinard – récemment rénové25- a ouvert en 1858 et le Grand Hôtel de la Plage, à Saint-Lunaire, en 1882. Plus tard, en 1896, sur la côte sud, l’Hermitage de La Baule se rapproche plus encore du modèle, alors en gestation, du palace contemporain.

En Normandie, pour cette période, les exemples sont plus nombreux. L’un des premiers grands établissements, l’Hôtel Frascati du Havre, date de 1839. Outre des voyageurs en villégiature, il accueillit par la suite des « passagers des transatlantiques »26. À Trouville, le passage au luxe, comme dans beaucoup de stations, est progressif. Toujours est-il que l’Hôtel de la Plage, qui date de 1840, devint, sous le nom d’hôtel de Paris, le premier hôtel considéré comme confortable27 de la localité, où le premier édifice des Roches Noires date de 1869. L’historien du logement Roger-Henri Guerrand en donne la description suivante :

L’Hôtel des Roches noires […] sera longtemps le plus beau palace de la station malgré son aspect un peu rébarbatif. Planté sur un roc et défendu des morsures de la vague et des colères des flots par un rempart solide, c’est une véritable citadelle. Elle protège un cadre luxueux où la salle à manger de 300 mètres carrés ne le cède en rien à un salon grandiose pouvant accueillir les manifestations les plus raffinées. Un ascenseur dessert les quatre étages de l’hôtel qui, en 1880, après quelques remaniements, offrira 300 chambres et 20 salons à sa clientèle cosmopolite.28

Sous le Second Empire, l’établissement le plus prestigieux de Deauville, station lancée par le duc de Morny, est le vaste Grand Hôtel, construit en 1864, qui compte deux cents chambres et peut accueillir trois cents convives. Cet établissement est à la fois de style néo-classique et décoré de brique polychrome29. Plus à l’ouest, à Cabourg, le Grand Hôtel, relativement modeste à son ouverture, en 1861, précède si l’on peut dire de dix ans la naissance de Marcel Proust, qui, du reste, séjourne avec sa mère à l’hôtel des Roches Noires de Trouville en septembre 1893 et 189430.

Avant la première décennie du 20e siècle, la « Côte d’Argent », de Royan à Biarritz, n’est pas encore dénommée, mais quelques pôles commencent à apparaître à compter du Second Empire. À Arcachon, peu après le lancement de la « Ville d’hiver »31, le Grand Hôtel est créé en 1866, avant l’hôtel de la Forêt et d’Angleterre en 188132. L’hôtellerie de luxe au Pays basque est encore peu représentée, même si Biarritz a accueilli des personnalités, dont Bismarck, avant 1870. Mais, après que la station a été lancée par le couple impérial, la Villa Eugénie offerte à son épouse par Napoléon III33 est, après sa vente à la Banque de l’Union parisienne, transformée – il y aura d’autres métamorphoses par la suite – en un Hôtel-Casino, puis en un grand établissement, l’hôtel du Palais, qui ouvre ses portes en 1893.

Sur les rives françaises de la Méditerranée, l’expression « Côte d’Azur » est introduite par Stephen Liégeard en 1887, se superposant en partie à celle de « Riviera », avant de l’éclipser – du moins en France34. Il convient de signaler plusieurs caractéristiques antérieures. Tout d’abord, le rôle joué, notamment à Nice, non seulement par des précurseurs comme Auguste Chauvain35, mais par des hôteliers suisses dans l’apparition d’une hôtellerie de qualité pendant les années 1850-186036.

En second lieu, quelques ouvertures emblématiques ou groupées, s’inscrivent dans le cadre de l’essor du tourisme d’hiver. Certes, après 1870, année de son inauguration37, le Grand Hôtel du Cap d’Antibes (sans l’Eden Roc, qui date de 1914) ne connaît d’ailleurs pas d’emblée un grand succès38. Mais plusieurs villes se signalent à l’attention. À Nice, dont le caractère cosmopolite apparaît progressivement39, le Westminster, en tant qu’hôtel en 188140 , est sans doute l’un des tout premiers établissements renommés de la ville, avant le Splendid, en 1883.

À Menton41, le Winter Palace et le Riviera Palace sont lancés à quelques années de distance, en 1880 et 1883. Claude Monet séjourne brièvement en mars 1884 dans une ancienne caserne de pompiers, le Pavillon du Prince de Galles, futur Prince de Galles, choisi pour sa proximité avec le Cap Martin42. Ses préoccupations n’ont rien de mondain. En revanche, de nombreuses personnalités internationales commencent à séjourner dans cette partie de la Riviera.

À Monte-Carlo, qui se développe autour du casino construit par Charles Garnier43 à partir de 1878, l’hôtel de Paris, maintes fois remanié par la suite, avait ouvert en 186444, et le Métropole suit en 1886. À Roquebrune, l’ex-Impératrice Eugénie, qui avait découvert le site du Cap Martin en 1869, l’empereur François-Joseph et son épouse Élisabeth d’Autriche (Sissi), contribuent au lancement du Grand Hôtel du Cap-Martin, bâti sous la direction de l’architecte danois Hans-Georg Tersling à partir de 189145.

Figure 1. Charles Garnier, Projet pour l'Hôtel de Paris [de Monte-Carlo], 1880 (source : Gallica, domaine public)

Dessin d'architecte de la façade de l'Hôtel de Paris de Monte Carlo.

D’une certaine manière au-delà des limites souvent assignées à la Côte d’Azur, à Saint-Raphaël et à Valescure, plusieurs grands hôtels destinés à la clientèle britannique ouvrent leurs portes. À Hyères, après la création précoce du Grand Hôtel des Îles d’Or, en 185046, trois hôtels (Excelsior, Hôtel d’Albion, Grand Hôtel Costebelle) sont connus sous le nom de « The Costebelle Hotels » à partir du début des années 1880 ; Ils sont suivis par le Grand Hôtel des Palmiers en 1884 et le Grand Hôtel Chateaubriand en 188947.

Sans doute alors le cœur de la Côte d’Azur, Cannes est peut-être l’un des pôles les plus précoces et les plus importants, bien avant la Belle Époque. Après le lancement de la station sous l’impulsion de Lord Henry Brougham, à partir du milieu des années 183048, plusieurs hôtels ont été créés, notamment à l’usage des touristes britanniques, que Prosper Mérimée, qui séjourne l’hiver à Cannes de 1856 à sa mort en 1870, décrit dans sa correspondance49. Parmi les hôtels créés, se trouvent le Beau Site en 1843, le Gonnet et de la Reine, premier sur la Croisette, en 1858, le Gray d’Albion, fréquenté par le prince de Galles dès 187250, le Grand Hôtel en 1864, le Splendid en 1871 – il existe toujours sous une forme extérieurement peu modifiée – et, dans le quartier de la Californie, en 1876, les luxueux hôtels Californie et Mont-Fleuri51.

Durant cette période, au sujet de cette aire méditerranéenne où séjournent de riches voyageurs, il existe un écho assez inattendu, par son auteur plus que par son contenu, il est vrai. C’est celui de Karl Marx, qui, souffrant, après avoir passé plusieurs semaines en Algérie, se rend à Monte Carlo et, bien plus brièvement, à Cannes. Dans une lettre à Friedrich Engels, il écrit :

J’ai passé tout un mois à végéter dans ce repaire des oisifs élégants et des adventurers. La nature est splendide, parce qu’il n’y a que des hôtels ; il n’y a ici aucune « masse » plébéienne, en dehors des garçons d’hôtel, de café etc. et des domestiques, qui appartiennent au lumpenprolétariat.52

Sur la côte ligure, un des premiers grands hôtels de luxe est le Grand Hotel Royal de San Remo, en 1872. Plus au sud, l’un des premiers établissements de ce type est apparu fort tôt par rapport à d’autres hôtels balnéaires, bien avant l’unification italienne : il s’agit du Grand Hotel e Vittoria (puis Excelsior Vittoria) à Sorrente, qui date de 1834. L’un des futurs pôles du tourisme en Italie, Capri, voit la construction du Royal Quissinana, en 1868. Non loin de là, le Grand Hotel Vesuvio de Naples a ouvert ses portes en 1882. Plus au Nord (et à l’Est), l’un des noms célèbres – jusqu’à nos jours – de l’hôtellerie vénitienne, le Bauer Grünwald, apparaît en 1880.

En Sicile, le Grand Hotel et des Palmes est édifié à Palerme en 1874, et transformé par la suite en hôtel. Guy de Maupassant l’évoque dans un long article publié en 1886, en relation avec le souvenir de Richard Wagner, disparu plus de trois ans lors ces lignes paraissent. L’écrivain, dont le souci de la chronologie est d’ailleurs un peu incertain, a voulu voir l’appartement où a résidé « ce musicien génial ». Il n’y remarque d’emblée rien d’original. Puis il se produit une découverte, révélée en style « fin de siècle » :

Mais j’ouvris la porte de l’armoire à glace.
Un parfum délicieux et puissant s’envola comme la caresse d’une brise qui aurait passé sur un champ de rosiers.
Le maître d’hôtel qui me guidait me dit :
— C’est là-dedans qu’il serrait son linge après l’avoir mouillé d’essences de roses. Cette odeur ne s’en ira jamais maintenant.
Je respirais cette haleine de fleurs, enfermée en ce meuble, oubliée là, captive ; et, il me semblait y retrouver, en effet, quelque chose de Wagner, dans ce souffle qu’il aimait, un peu de lui, un peu de son désir, un peu de son âme, dans ce rien des habitudes secrètes qui font la vie intime d’un homme.53

Dans une situation un peu périphérique par rapport à l’Europe, un an après l’ouverture de l’hôtel Santa Catalina à Las Palmas, dans les Canaries, possession espagnole, l’un des établissements de luxe caractéristiques d’une forme de villégiature insulaire, le Reid’s de Madère – possession portugaise – apparaît en 1891, s’ancrant dans le paysage des grands hôtels54.

Les sports de montagne et les grands hôtels alpins

D’un point de vue touristique, l’exploration des Alpes prend de l’ampleur dès la fin de la première moitié du siècle à Chamonix55 et surtout à compter des années 186056. Certains établissements encore isolés ouvrent en Italie, comme le Royal et Golf de Courmayeur en 1854 ou en Bavière, avec le Grand Hôtel Sonnenbuhl de Garmisch-Partenkirchen à la charnière des années 1890.

Quant au développement des sports d’hiver, prisé notamment par des touristes britanniques57 - tous les hôtes des nouveaux établissements ne s’y adonnent pas, bien évidemment - il est très progressif, à partir des années 1880. Les stations des Grisons, où le tourisme de cure est aussi pratiqué, commencent à attirer l’attention.

Un hôtelier, Johannes Badrutt58, a joué pendant plusieurs décennies un rôle important à Saint-Moritz. Dans le village (Dorf), il a créé l’Engadiner Kulm59 en 1856 Le Grand Hôtel des Bains ouvre en 1864 dans une autre partie (Bad) de la station. Le plus célèbre des établissements familiaux de Saint-Moritz, le Badrutt’s Palace – un des premiers à porter ce nom – est lancé au seuil de la Belle Époque, en 1896. Les autres hôtels notoires sont, comme ceux de Saint-Moritz, suisses. Citons, au sujet de Zermatt, le Mont-Cervin Palace en 185260 et le plus modeste Monte Rosa en 1855, ainsi que le Belvédère de Davos en 187561 et l’Arosa Kulm de 1882.

Il reste que les données, au sujet de ces grands hôtels de montagne, sont comparativement moins abondantes que pour les abords des lacs et les rivages maritimes, où les localisations sont plus diverses et le goût du luxe plus marqué à la fin du siècle.

  • 1Certains travaux peuvent réunir deux de ces catégories : voir par exemple Toulier Bernard, Villes d’eaux. Stations rhermales et balnéaires, Paris, Imprimerie nationale, 2002, p. 121-151 sur les grands hôtels et palaces.
  • 2Concernant la France, voir Wallon Armand, La vie quotidienne dans les villes d’eaux 1850-1914, Paris, Hachette, 1981, chapitre 3 de la deuxième partie.
  • 3Dans la station de Leukerbad (Loèche-les-Bains), l’hôtel Les Sources des Alpes, certes d’assez petite taille, ouvert en 1834, passe pour le premier encore en activité dans le pays : voir le Guide Michelin Suisse 2020, p. 194. Cet établissement fait partie des Relais et Châteaux, dont le guide de 2019 évoque une « offre thermale hors du commun », p. 397.
  • 4Voir notamment l’utile chronologie de Ott Thierry, Palaces, op. cit., p. 30.
  • 5James Henry, Nouvelles complètes, tome II, 1877-1888, édition et traduction de E. Labbé, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 2003, p. 57-58.
  • 6Maillard Nadja (dir.), Beau-Rivage Palace : histoire(s), Infolio, 2008 et le documentaire de Troquereau Florence, « Beau-Rivage Palace : l’hospitalité suisse par excellence », France 2, janvier 2023.
  • 7Pinol Jean-Luc et Walter François, La ville contemporaine jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Paris, réédition Points-Seuil, 2012, p. 82 : « À Lucerne, l’âge des grands hôtels et des aménagements de loisir, qui transforme la ville en métropole du tourisme mondial, commence dans les années 1860 ». Parmi les hôtels de la ville, on peut aussi mentionner le Schweizerhof, bâtir à partir de 1844 et acquis par la famille Hauser en 1861 : voir Tessier Alexandre, Le Grand Hôtel, op. cit., p .227.
  • 8Sur les établissements en vue, voir Pacciarotti Giuseppe, Grand Hotel : luoghi e miti della vilegiatura in Italia, Busto Arizi, Nomos, 2006 (également utile pour le littoral).
  • 9Une trentaine d’années plus tard, dans un des textes recueillis dans Du sang, de la volupté et de la mort, paru en 1894, Maurice Barrès évoque les îles Borromées : il prévoit qu’« un jour, par le jeu inéluctable du Code civil qui morcelle toutes les fortunes, nous verrons l’Isola Bella aux mains d’un Américain ou bien, c’est plus probable, transformée en Palace-Hôtel » (réédition Paris, Omnia Poche, présentée par Leymarie, 2019, p. 190-191). Cette prévision ne s’est pas réalisée.
  • 10De plus, à Uriage-les-Bains, près de Grenoble, le Grand Hôtel, qui existe toujours, date de 1864, voir Boëlle, Jean-Marie, Au bonheur des thermes, Grenoble, Glénat, 2009, p. 154-155.
  • 11Bravard Alice, La vie mondaine à la Belle Époque, Paris, Nouveau Monde, 2022, p. 168-169.
  • 12LeGuide vert Michelin Savoie Mont Blanc. Savoie et Haute-Savoie, Clermont-Ferrand, 2019, p. 36. L’entrepreneur Gaudens-Antoine Rossignoli est à l’origine du Splendide, inauguré en 1884.
  • 13Rieh-Giraud Geneviève, Aix-les-Bains. Ville d’Eaux de la Belle Époque, Grenoble, Le Dauphiné, 2012, p. 20-21.
  • 14Outre la synthèse de Martin Philippe, Le thermalisme en Lorraine. Des eaux de soins au tourisme, Woippy, Le Républicain lorrain, 2010, voir Des sources au thermalisme. Vittel-Contrexéville, Cercle d’études locales de Contrexéville-Cercle d’études de Vittel, 2002, notamment Guillaume Jean-Pierre, « Fréquentation de Vittel et vie mondaine de 1854 à 1939 », p. 220 et Salvini Pierre, « Contrexéville : du village à la Station thermale », p. 275, ainsi que Munier, Bertrand, Le thermalisme en Lorraine : au fil de l’eau, Strasbourg, Vademecum, 2017 (par localités).
  • 15Voir la chronologie (non paginée) de la brochure du musée du patrimoine et du thermalisme de Vittel.
  • 16Cousseau Jacques, Palaces et Grands hôtels de Vichy. Trois siècles de vie hôtelière dans la reine des villes d’eaux, Champetières, Éditions des Monts d’Auvergne, 2019, notamment p. 45 et 136-137 (nombreux documents).
  • 17Voir la réédition du Livre de Poche, Paris, 2017, notamment p. 20, 59 sq. et 191-192 (le Grand Hôtel du Mont-Oriol est fictionnel).
  • 18Voir l’article détaillé et illustré de nombreux documents de Picot Johan, « Le Grand Hôtel et Majestic Palace (1865-2020) -Un témoin privilégié de l’histoire thermale de Royat-les-Bains », Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, janvier-juin 2017, p. 67-84.
  • 19Bravard Alice, op. cit., p. 176-177.
  • 20Pinol Jean-Luc et Walter François, La ville contemporaine jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Histoire de l’Europe urbaine – 4, Paris, Seuil, 2012, p. 81-82.
  • 21Voir l’intéressant site de l’hôtel, www.pupp.cz [consulté le 15 mars 2024].
  • 22Sur les origines et les manifestations antérieures de ce goût du rivage, voir Corbin Alain, Le Territoire du vide, op. cit.
  • 23Baylac Marie-Hélène, Agatha Christie, Paris, Perrin, réédition Tempus, 2022, p. 11.
  • 24Voir le répertoire de Kosinski Sophie et Micheletti Éric, Grands hôtels du bord de mer, Paris, Histoire et collections, 1996.
  • 25Assor Constance, « Un balcon sur l’océan », Le Point, 17 avril 2019, p. 108-110.
  • 26Rérolle Raphaëlle, « À Sainte-Adresse, les scènes maritimes de Claude Monet », Le Monde, 4 aôut 2020, p. 17.
  • 27Delorme Franck, « Du grand hôtel au village-club, l’hébergement collectif en bord de mer », dans Toulier Bernard (dir.), Tous à la plage !, op. cit., p. 167.
  • 28Guerrand Roger-Henri, « Trouville, l’invention de la ville balnéaire (1830-1940) », dans Mœurs citadines, Paris, Quai Voltaire, 1992, p. 73. Voir aussi Aublet Yves, Henriet Jean-Paul, Lerossignol Michel et Moisy Marie-Françoise, Grands hôtels de la Côte Fleurie, Rouen et Paris, Editions des Falaises, 2022 (p. 22-29 sur les Roches Noires, dues à Moisy, Marie-Françoise ; sur le Grand Hôtel de Houlgate, ouvert dès 1859, et fréquenté l’année suivante par la famille Caillebotte, Henriet, Jean-Paul, p. 97-99).
  • 29Hébert Didier, « L’architecture de la villégiature à Deauville sous le Second Empire, dans Barjot Dominique, Anceau Éric, Stoskopf Nicolas (dir.), Morny et l’invention de Deauville, Paris, Colin, 2010, p. 90.
  • 30Damblant Michel, Voyages géographiques et littéraires avec Marcel Proust, Lanildut, Géorama, 2023, p. 52-54.
  • 31Dont un hôtel actuel raffiné, aménagé dans un ancien bâtiment de la Compagnie générale des eaux, porte le nom : voir Brunet-Rivaillon Hélène, « Ville d’Hiver, Oasis d’été », M-Le Magazine du Monde, 18 Juillet 2020, p. 49-51.
  • 32Daney Charles, Petite histoire du tourisme sur la Côte d’Argent, Morlaàs, Cairn, 2020, p. 44.
  • 33Une exposition a été organisée par le musée historique de la ville en 2020 (« Et Eugénie créa Biarritz, Ville Impériale »). Le sujet est traité de manière approfondie dans Lecat Marie-France et Leniaud Jean-Michel, Biarritz : L’Eugénie, L’Impératrice architecte, Paris-Bruxelles, AAM Éditions, 2021.
  • 34Bousenna Youssef, « Côte d’Azur - Histoire d’une notion », Le Monde, 13 juillet 2023, p. 26. L’auteur considère qu’il s’agit d’une « bande côtière approximativement comprise entre Cassis (Bouches-du-Rhône) » et San Remo (Italie) ».
  • 35Dont le Grand Hôtel était vanté par le géographe Elisée Reclus, en 1864, comme le plus vaste du continent : voir Thuin-Chaudron Véronique, « Des pensions aux hôtels et grands hôtels » dans Hôtels et Palaces-Nice-Une histoire du tourisme de 1780 à nos jours, op. cit., p. 38-39. Dans la seconde moitié du siècle, le Grand Hôtel du quai Saint-Jean Baptiste comptait environ 600 chambres (ibid., p. 42).
  • 36Pisano Jean-Baptiste, « Du temps perdu au temps retrouvé. L’hôtellerie niçoise entre 1850 et 1930 », p. 24-32 et Thuin-Chaudron Véronique, « L’influence de la Suisse sur la naissance et l’essor de l’hôtellerie niçoise », dans « Tradition et grandeur de l’hôtellerie de luxe sur la Côte d’Azur », p. 33-45 Recherches régionales. Alpes-Maritimes et contrées limitrophes, 2013, n° 203, Conseil général des Alpes-Maritimes.
  • 37Campbell Alexandra, Hôtel du Cap. Eden Roc. La légende éternelle de la Riviera, Paris, Flammarion, 2020, p. 60-61 et 65 (menu du dîner de l’inauguration, le 26 février 1870).
  • 38Transformé en 1873, il attire surtout la clientèle fortunée à compter de la Belle Époque : voir Kosinski Sophie et Micheletti Éric, op. cit., p. 112-113.
  • 39Schor Ralph, Mourlane Stéphane et Gastaut, Yvan, Nice cosmopolite 1860-2010, Paris, Autrement, 2010.
  • 40Steve Michel, Histoire de l’architecture à Nice de 1830 à nos jours, Nice, Institut d’études niçoises, 2018, p. 107. L’auteur y voit une construction assez modeste en regard des palaces de la période suivante.
  • 41Voir un ouvrage collectif, Menton-Une ville de palaces-Les palais d’hiver de l’aristocratie internationale 1860-1914, Arles, Honoré Clair, 2019.
  • 42Ehrère Christiane, Monet et la Riviera, Paris, Citadelles et Mazenod, 2006, p. 102-105.
  • 43Actif sur la Riviera, notamment à Bordighera – où Monet peignit, du reste – mais pas dans le domaine de l’hôtellerie de luxe : voir Steve Michel, La Riviera de Charles Gounod, Nice, Demaistre, 1898.
  • 44Toulier Bernard, Villes d’eaux…, op. cit., p. 127.
  • 45Voir dans Recherches régionales, loc. cit.,Callais Alain « Quelques pages sur l’histoire des grands hôtels de la principauté », p. 82-87 et Volpi Jean-Claude « Le Cap-Martin Hôtel », p. 93-96, ainsi que le documentaire de Conscience Nathalie et Jovillard Sophie, « Les trésors de la Riviera », France 5, décembre 2021.
  • 46Moncorger Thibault, Hyères-Les-Palmiers 1850-1830. Architectures, Bruxelles, AAM, 2022, p. 73. Boyer Marc, dans L’invention de la Côte d’Azur-L’hiver dans le Midi, Éditions de l’Aube, 2002, p. 69, date l’hôtel de 1852 ; voir aussi son chapitre « Hyères, première place de santé », p. 55-89.
  • 47Moncorger Thibault, op. cit., p. 76, et, dans Recherches régionales,Benoist et Amic Charles, « Vie et mort des grands hôtels de luxe à Hyères, station d’hivernants, des années 1850 à 1950 », p. 54-63.
  • 48Miles, Jonathan, Once upon a Time World-The Dark and Sparkling Story of the French Riviera, Londres, Atlantic Books, 2023, p. 41-42.
  • 49Boyer Marc, L’invention de la Côte d’Azur, op. cit., p. 106-109.
  • 50Cooper-Richet Diana, La France anglaise de la Révolution à nos jours, Paris, Fayard, 2018, p. 169.
  • 51Bachemont Andrée, « Hôtels et Palaces de Cannes à la Belle Époque », Recherches…, p. 70-75.
  • 52Lettre du 5 juin 1882, citée par Musto Marcello, Les dernières années de Karl Marx-Une biographie intellectuelle 1881-1883, 2016, traduction de l’italien de Burlaud Antony, Paris, Presses universitaires de France, 2023, p. 222. Quelques mois après, de passage en Suisse, à Vevey, il évoque un « pays de Cocagne » (lettre à Engels, 4 septembre 1882, p. 326). Marx est mort le 14 mars 1883.
  • 53« La Sicile », article paru dans la Nouvelle Revue du 15 novembre 1886, cité d’après une réédition (par Mitterand, Henri), En Sicile, Bruxelles, Complexe, 1993, p. 53.
  • 54Chahine Vicky, « Madère en mode végétal », Les Échos-Week-End, 9 décembre 2022, p. 79.
  • 55Où les Guides Murray recommandent l’Hôtel de Londres et d’Angleterre : voir Cooper-Richet Diana, La France anglaise, op. cit., p. 171-172, et où le Grand Hôtel des Alpes date de 1840 (ce dernier est encore présent dans le Guide Michelin France 2023, en tant que « classique contemporain […] merveilleusement restauré » (p. 346).
  • 56L’aulnoit Beatrix de et Alexandre Philippe, Thomas Cook 1808-1892, l’inventeur des voyages, Paris, Laffont, 2018, p. 141-158, notamment p. 148.
  • 57Porter Roy, « Les Anglais et les loisirs », dans Corbin Alain (dir.), L’avènement des loisirs 1850-1860, op. cit., notamment p. 55-59 et, plus récemment, Lethbridge Lucy, Tourists. How the British Went Abroad to Find Themselves, London, Bloomsbury Publishing, 2023, notamment p. 23-48 pour les voyages et les guides lors de cette période.
  • 58Sur ses débuts et ses succès (il est mort en 1889), voir Seger Cordula, Grand Hotel Schauplatz der Literatur, Köln, Böhlau Verlag, 2005, p. 82-89 et Lardelli Dora, St-Moritz Chic, Paris, Assouline, 2019, p. 18-23, ainsi que Almeida Fabrice d’, Histoire mondiale des riches, Paris, Plon, 2022, p. 27-28 (l’auteur voit en Johannes Badrutt l’inventeur des sports d’hiver et indique que le premier club britannique de ski a été créé à Saint-Moritz en 1868).
  • 59André Gide y a séjourné en novembre 1895 : voir sa lettre à Marcel Drouin (n° 33), dans Correspondance 1888-1951, édition de Masson Pierre, Paris, Gallimard-Folio, 2019, p. 133-134. Dans la lettre suivante, adressée à Francis Jammes, il évoque p. 137, « ce morne Saint-Moritz ».
  • 60Fraysse Bertrand, « Le roman de Zermatt – La montagne magique », Challenges, 7 mars 2019, p. 76-78. Il est aussi question du Monte Rosa, de 1855 (l’hôtelier Alexandre Seiler a donné ce nom à la première auberge du village et a racheté l’hôtel Mont-Cervin) et du Grand Hotel Zermatterhof de 1879.
  • 61« Alte Dame » des hôtels de Davos indique le Guide Michelin Suisse, 2017, p. 159.