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Couverture de Les Grands Hôtels à l’épreuve du temps (Jean El Gammal, Édul, 2024) Show/hide cover

De la Grande Guerre à ses lendemains

La césure de l’été 1914 a fait l’objet de nombreux travaux historiques, notamment au sujet de l’entrée dans la guerre1 et elle a donné lieu à bien des notations dans les journaux et mémoires2. Elle provoque très rapidement de grands changements dans l’« univers » des grands hôtels, jusqu’alors voué à une ostentation croissante. Certes, il faut pour une part distinguer entre les pays neutres – tous ne le restent pas – et ceux qui sont engagés d’emblée dans le conflit. En outre, la question du tourisme pendant le conflit mondial est assez peu traitée, même si des recherches pionnières ou récentes ont été entreprises3. Il sera successivement question du très faible nombre de constructions, de la reconversion ou de la fermeture partielle des établissements, des difficultés de fonctionnement, de la persistance du tourisme dans certains cas, avant que ne soit abordé le rôle de quelques établissements, au temps des traités, notamment en 1919.

Quasi-interruption des constructions, fermetures partielles et reconversions

Comme le montre la liste qui figure à la fin de ce volume, il n’est quasiment pas d’ouverture d’hôtel répertoriée pendant les quelque quatre années de la guerre. Cette observation vaut aussi pour les pays neutres européens (même si le Lausanne Palace ouvre en 1915 et le Majestic à Barcelone en 19184) et à bien des égards pour les Etats-Unis, y compris avant la déclaration de guerre d’avril 1917 (il est vrai que le Wardman à Washington date de l’année suivante).

D’une part, les conditions ne sont guère réunies pour poursuivre la vague de constructions ayant caractérisé la Belle Epoque, ni même pour mener à bien les travaux engagés. Les clients, sauf exception5, sont bien moins nombreux, le flux des investissements s’est pour l’essentiel tari et le contexte n’est plus à l’ostentation et aux mondanités des années précédentes. Ce n’est pourtant pas le seul aspect de l’histoire des grands hôtels pendant la Grande Guerre. On peut se demander notamment ce qu’il advint de ceux, nombreux, qui étaient établis depuis longtemps ou encore venaient d’ouvrir, arborant des signes de la modernité.

Dans son ouvrage sur la grande hôtellerie suisse, Thierry Ott utilise un titre frappant : « Grande Guerre, petites affaires ». Il évoque notamment la fermeture du Palace de la Majola et diverses réductions d’activité6. De manière générale, les reconversions relevées le plus fréquemment correspondent à l’accueil de blessés. Certains grands établissements sont en partie transformés en hôpitaux7. Les deux premiers étages du Grand Hôtel de Cabourg, dès les premières semaines de la guerre, sont réservés aux blessés8. On peut aussi évoquer des cas à Aix-les-Bains9 ou dans les Vosges, à proximité du front, où plusieurs hôtels réquisitionnés, par exemple à Vittel et à Martigny, accueillent de nombreux blessés10. À Nice, nombre d’hôtels ont été ainsi reconvertis ou saisis comme « biens ennemis » lorsqu’ils appartenaient à des Allemands ou à des Autrichiens. Les mesures de réquisition sont allégées à partir de septembre 191511.

Au-delà des situations particulières, lors de la dernière année de la guerre, certains hôtels reçoivent des permissionnaires et des infirmières venus des États-Unis. Même des palaces métropolitains peuvent être en partie concernés, du moins par la suspension de leurs activités. Il en va ainsi du Ritz, qui, contrairement au Grand Hôtel, ferme pendant plusieurs mois12, mais retrouve ensuite, on y reviendra, une partie de sa clientèle.

Fonctionnement et fréquentation

En temps de guerre, même là où il n’existe pas, comme c’est le cas dans les Empires centraux, de problèmes majeurs d’approvisionnement, les hôteliers et surtout les cuisiniers doivent pallier bien des difficultés. Dans ses souvenirs, Auguste Escoffier, alors à Londres, en évoque certaines, notamment au sujet des conséquences du rationnement, qui le conduisit à adapter ses recettes. Il les présente flegmatiquement, avant de faire état d’un « grave souci » : l’aide aux familles de ses cuisiniers mobilisés, grâce à l’organisation d’un Comité de secours. Il avait veillé aussi à ce que les « ouvriers » mobilisés retrouvent leur travail à la fin de la guerre. Celle-ci est retracée à travers les moments de joie accompagnant l’armistice, et l’abondant menu préparé malgré les restrictions et servi au Carlton Hotel de Londres13.

Revenons par ailleurs sur la situation à Nice, ville certes éloignée du théâtre des opérations. S’il est possible à certains hôtels de recevoir des clients à compter de la saison 1915-1916, rares sont alors les établissements de prestige, tels le Ruhl ou le Riviera, en mesure de fonctionner. Si une reprise se fait sentir en 1917-1918, le manque de clients et des difficultés d’approvisionnements en limitent les effets14.

En Suisse, malgré la neutralité, l’enclavement joue sans doute un rôle et peut conduire à une hausse des prix. Les touristes qui fréquentent encore les hôtels se voient souvent proposer une cuisine plus économique, relevant aussi d’une volonté de rationalisation15.

Au sujet du Plaza de New York, notamment après l’entrée en guerre des États-Unis, le livre de Julie Satow contient des informations intéressantes. Si le pays et sa ville principale sont bien moins touchés par les conséquences du conflit que les pays européens engagés depuis 1914, la direction du grand hôtel new-yorkais s’associe aux initiatives patriotiques du gouvernement, ainsi qu’aux appels caritatifs. Il s’efforce aussi de servir à ses hôtes une nourriture plus simple16.

Malgré les aléas, le rationnement n’est pas partout en vigueur17 et la clientèle aisée n’a pas disparu18. Du reste, en son sein, figure assez fugitivement une des plus célèbres « espionnes » du premier conflit mondial, Margareta Zelle dite Mata-Hari, arrêtée le 13 février 1917 à l’Élysée-Palace19 et fusillée à Vincennes en octobre de la même année. Au-delà du sort retentissant de Mata-Hari, certains hôtels de luxe passent parfois, tel l’Hôtel des Réservoirs de Versailles, pour des lieux à la fois mondains et un peu équivoques, à travers la présence d’affairistes de diverses nationalités et d’« embusqués »20.

On peut aussi rendre compte d’autres formes d’adaptation aux circonstances. Ainsi, toujours à Paris, le Grand Hôtel, qui a mis à leur disposition quelque 80 chambres, accueille-t-il des réfugiés, tandis que la part des militaires dans sa clientèle tend à augmenter, notamment avec des officiers étrangers. Vers la fin du conflit, les restrictions édictées par les autorités ne sont pas toujours respectées et la présence de « fille de mœurs légères » est critiquée21.

D’autre part, dans le domaine littéraire, la biographie, la correspondance et l’œuvre de Proust sont éclairantes.

Tout d’abord, Proust est présent à Cabourg d’août à octobre 1914. Mais lorsqu’il est question de sa fréquentation de grands hôtels pendant la guerre, c’est surtout au Ritz que l’on songe. Certes, la présence de l’écrivain dans ce palace ne relève pas du tourisme. C’est à la fois en raison de ses habitudes et de sa célébrité, en grande partie rétrospective sous ce rapport, qu’il est devenu l’un des archétypes – et en même temps une figure singulière – du client d’un grand hôtel. La sociabilité littéraire et surtout mondaine, même si son état de santé ne lui permet guère de sortir, lui associe Paul Morand – ainsi que la princesse Hélène Soutzo – et Jean Cocteau, tandis qu’au Ritz comme au domicile de l’écrivain, le maître d’hôtel Olivier Dabescat lui rapporte nombre de nouvelles et de rumeurs22. Plus tard, dans Le Temps retrouvé, Proust a dépeint le spectacle des raids nocturnes, en écho à ce qu’il avait vu du Ritz. Jean-Yves Tadié écrit dans la biographie qu’il a consacrée à l’écrivain : « C’est de cet observatoire que Proust contemple Paris sous les bombes. »23

Plus généralement, on dispose de peu de témoignages ou d’évocations littéraires sur les grands hôtels européens pendant et surtout en relation avec la guerre, d’une part parce que celle-ci ne peut le plus souvent être véritablement observée dans le cadre de tels établissements, et parce que les sacrifices des soldats contrastent avec ce qui subsistait du luxe et des loisirs de l’arrière. Toutefois, même si peu d’hôtels prestigieux sont encore ouverts à proximité des champs de bataille et si les guides éprouvent parfois des difficultés 24, le « tourisme de guerre » (l’expression est rétrospective), commence à apparaître, notamment à travers les circuits organisés par l’agence Picksfords, durant les derniers mois de la guerre, et qui, de manière plus générale, se développent par la suite25.

Grands hôtels et conférences

Si l’activité de certains établissements de luxe reprend rapidement à l’approche de la victoire des alliés26, c’est surtout à partir de 1919 que, tout au moins à Paris – principal foyer de discussion des traités entre les vainqueurs – des grands hôtels reçoivent à nouveau des clients en vue, en l’occurrence des délégations étrangères, souvent nombreuses au titre des principales puissances. Un livre très détaillé de l’historienne canadienne Margaret MacMillan permet d’esquisser une sorte de géographie parisienne des grands hôtels dans l’année qui suit le conflit. Elle mentionne notamment le séjour de la délégation britannique à l’hôtel Majestic, dont le personnel français a été évincé par crainte d’indiscrétions, tandis que les services administratifs étaient installés à l’hôtel Astoria, dont le personnel n’avait pas été renouvelé. Quant à la délégation américaine, à l’exception de Wilson, logé dans un hôtel particulier, elle était hébergée à l’hôtel Crillon27, les bureaux se trouvant dans les immeubles voisins. La délégation chinoise, de son côté, logeait à l’Hôtel Lutetia, et celle de la Grèce au Mercedes28. La fin du processus se déroula à Versailles, où des réunions se tinrent à l’hôtel Trianon Palace29 et où la délégation allemande, convoquée pour la signature du document final – dans le château – était logée dans « le glacial et sombre hôtel des Réservoirs »30.

Pendant la période de ce que l’historiographie actuelle appelle les « sorties de guerres », d’autres conférences directement ou indirectement liées au premier conflit mondial eurent lieu dans de grands hôtels. Il en fut par exemple ainsi pour la conférence de Cannes, en 192231, et pour l’accord germano-russe, signé la même année à Rapallo, négocié avec les représentants du gouvernement bolchevique et leurs conseillers, dont Pierre Pascal32, et ceux de la République de Weimar, dans le cadre de l’Imperial Palace de Santa Margherita Ligure. L’année suivante, la signature du traité de Lausanne, qui marqua un succès diplomatique pour la Turquie, fut préparée principalement au Lausanne Palace et à l’hôtel Beau Rivage d’Ouchy33.

Figure 1. Agence Rol, Ouchy, hôtel Beau Rivage [où logent] Anglais, Roumains, Italiens [pendant la conférence de Lausanne], 1922 (Source : Gallica)

Voir texte.

Stefan Zweig, l’Autriche et l’immédiat après-guerre

Paru bien plus tard, en 1942, l’un des livres les plus connus de Stefan Zweig, Le Monde d’hier, contient des pages sur la situation en Autriche ; où il est revenu, après la défaite et l’effondrement de la Double Monarchie. Non sans une certaine forme de xénophobie – et surtout pour illustrer la crise majeure traversée par le pays – il montre les « hôtels viennois » peuplés de « vautours étrangers ». Bénéficiant de la conjoncture extrêmement difficile, ils sont également présents à Salzbourg, où il réside :

De modestes portiers d’hôtels venus de Suisse, des sténodactylos venues de Hollande logeaient dans les suites princières des hôtels de la Ringstrasse. Si ahurissant que cela puisse paraître, mais je peux l’attester en tant que témoin direct, le célèbre hôtel de l’Europe à Salzbourg, un hôtel de luxe, fut loué pour une longue période à des chômeurs anglais, à qui la généreuse allocation de chômage anglaise permettait de vivre plus économiquement que dans les slums de leur pays.34

Assurément, le témoignage de l’écrivain, peu suspect de nationalisme, est loin de se réduire à cette évocation quelque peu décalée, à l’aune de points de vue plus récents. Il évoque aussi la montée des extrêmes. Toujours est-il que cette image inversée du monde des grands hôtels que Joseph Roth, dont il sera question dans un chapitre suivant, développe de manière plus grinçante et nuancée dans Hotel Savoy, semble ne valoir que fugitivement et de manière localisée dans le « monde des grands hôtels » de l’entre-deux-guerres.

  • 1 Rappelons le livre classique de Becker Jean-Jacques, 1914-Comment les Français sont entrés dans la guerre, Paris, Presses de la Fondation nationales des Sciences politiques, 1976.
  • 2 Par exemple, Élisabeth de Gramont, dans le tome 3 de ses Mémoires, évoque le début du mois d’août à Deauville : « Le Normandy fermé à moitié perd son air de fête, le Royal va être transformé en hôpital. Les boutiques de luxe tirent leurs rideaux de fer, les agences de location sont vides et les étrangers disparaissent. » : Clair de lune et taxi, Paris, Les Cahiers rouges, 2019, p.29. Sur la transformation de l’hôtel en hôpital, Aublet Yves, dans Grands Hôtels de la Côte fleurie, op. cit., p.77 (Isadora Duncan y fut infirmière bénévole).
  • 3Évanno Yves-Marie et Vincent Johan (dir.), Tourisme et Grande Guerre-Voyage(s) sur un front historique méconnu, s.l., Codex, 2019.
  • 4 Voir Viguié-Desplaces Philippe, « Le Majestic Barcelone fête ses 100 printemps », La Figaro Magazine, 8 juin 1918, p. 106.
  • 5 Il est indiqué succinctement dans le documentaire cité sur l’Hôtel Adlon de Berlin que l’établissement afficha complet pendant toute la Grande Guerre, du moins jusqu’à la révolution de novembre 1918.
  • 6Palaces, op. cit., p. 194-109.
  • 7 Dans certains cas avec le concours d’aristocrates : voir Goujon Bertrand, Jemaintiendrai-Femmes, nobles et Françaises, Paris, Vendémiaire, 2022, notamment au sujet de la comtesse Élisabeth Greffulhe, présidente en 1915 de l’Union de la France pour la Belgique et les Pays Alliés et Amis, dont le siège est installé pendant quelques mois dans une partie de l’hôtel Claridge (p. 420-421), tandis que d’autres aristocrates agissent en faveur de l’installation d’hôpitaux auxiliaires dans des palaces tels que le Continental ou l’Élysée Palace ou dans des hôtels de Dinard ( p. 445).
  • 8Tadié Jean-Yves, Marcel Proust, op. cit., tome 2, p. 243.
  • 9Frieh-Giraud Geneviève, Aix-les-Bains- villes d’eaux de la Belle Époque, op. cit., p. 40-41.
  • 10Guillaume Jean-Pierre, « Fréquentation de Vittel et vie mondaine de 1854 à 1939 », art.cité, p. 225-226 et Poull Georges, « Le destin calamiteux du Grand Hôtel International de la station thermale de Martigny-les-Bains, 1897-2021 », art.cité, p. 348.
  • 11Schor Eliane, « 1914-1936 : L’hôtellerie face à l’ébranlement du tourisme traditionnel », dans Hôtels et palaces-Nice…, op. cit., p. 103.
  • 12Teissier Alexandre, Le Grand Hôtel, op. cit., p. 252-253 et BARR Luke, op. cit., p. 274. César Ritz, malade depuis bien des années, était alors hospitalisé à Lausanne. Il mourut en 1918.
  • 13Escoffier Auguste, Souvenirs culinaires, op. cit., p. 212-217. Lors du premier anniversaire de l’armistice, Escoffier se vit remettre la croix de chevalier de la Légion d’honneur, par Raymond Poincaré, qui rendait visite aux Français de Londres.
  • 14Schor Eliane, loc. cit., p. 103. Jonathan MILES, dans Once upon a Time World, op. cit., p. 183,souligne le rôle de la clientèle américaine dans la relance de l’activité hôtelière lors de l’été de 1918.
  • 15Narindal Mathieu, « L’hôtellerie suisse à l’épreuve de la Première Guerre mondiale : la crise comme moteur de rationalisation », in Tourisme et Grande Guerre, op. cit., p. 185-195 (par exemple, le chef du Grand Hôtel de Caux tient compte des contraintes alimentaires).
  • 16Satow Julie, op. cit., p. 58-59.
  • 17 Alors que la situation alimentaire est devenue de plus en plus difficile dans les villes de l’Empire austro-hongrois, l’hôtel Sacher n’est pas touché par le rationnement : voir le documentaire cité d’Arte.
  • 18 Dans Je maintiendrai…, Bertrand Goujon évoque des séjours de femmes relevant de la noblesse, dont la duchesse Élaine de Guiche, fille de la comtesse Greffulhe. La jeune femme a apporté son concours à l’hôpital auxiliaire de Deauville (p.461) ; elle séjourne « dans le très chic hôtel de France », à Pau d’octobre 2015 à la fin du printemps 1916 (p. 543). L’auteur mentionne certaines stations : « À Évian, en 1915, la fine fleur de la noblesse française afflue dans les grands hôtels » (p. 542 : il s’agit du Royal et de l’Ermitage).
  • 19Bantigny Ludivine, « La plus belle avenue du monde », op. cit., p. 196.
  • 20 Ce terme, d’usage courant, figure dans une citation par Bertrand Goujon, op. cit., p. 544, d‘une biographie : Diesbach Ghislain de, Un Prince 1900-Ferdinand Bac, Paris, Perrin, 2002, p. 261. Un autre passage de cette biographie qualifie l’hôtel des Réservoirs de Versailles « d’annexe du Grand État-Major » : « Ainsi que dans les palaces de Genève et de Lausanne, une faune assez faisandée intrigue et encaisse avec un cynisme insolent les dividendes de la guerre, argent qu’elle dépense en toilettes coûteuses, en dîners somptueux » (ibid.).
  • 21Tessier Alexandre, Le Grand Hôtel, op. cit., notamment p. 255-256 et 265-266 (citation p. 266).
  • 22Mazzeo Tilar J., The Hôtel at Place Vendôme, chapitre 3, « Dogfight above the Place Vendôme », p. 39-48 (centré sur juillet 1917). Dans ce chapitre, il est aussi question de l’excentrique marquise Casati ; cf. TADIÉ Jean-Yves, Marcel Proust, op. cit., tome 2, p. 300.
  • 23Marcel Proust, op. cit., tome 2, p. 286. Sur Proust au Ritz, voir aussi Duchêne Roger, op.cit, p. 992-994 et Damblant Michel, op. cit., p. 218-220.
  • 24Morlier Hélène, « Les guides Joanne devenus bleus : d’autres vainqueurs de la Grande Guerre », dans Tourisme et Grande Guerre, op. cit., p. 207-223. La naissance officielle des Guides bleus se situe en juillet 1919 (p. 213-215).
  • 25Ecksteins Modris, « Michelin, Picksfords et la Grande Guerre : le tourisme sur le front occidental 1919-1991 », in Audoin-Rouzeau Stéphane et alii (dir.), Guerre et cultures, Paris, Colin, 1994, p. 419-420. Concernant l’Est de la France, voir El Gammal Jean, « Reconstructions et paysages touristiques en France au XXe siècle et au début du XXIe siècle », dans El Gammal Jean et Jalabert Laurent, Après le conflit, un monde nouveau, Annales de l’Est, numéro spécial, 2020, notamment p. 355. Parmi les établissements susceptibles d’accueillir les touristes aisés après la Grande Guerre, sont cités le Grand Hôtel de Nancy, celui de Metz, ainsi que la Maison Rouge et la Ville de Paris à Strasbourg et l’Hôtel du Parc à Mulhouse.
  • 26 Voir le chapitre 8, « L’armistice », de Clair de lune et taxi, op. cit. Il commence par une évocation de la célèbre station : « À Biarritz, les palaces baignés de lumière sont suffisamment remplis d’un peuple nouveau » (p. 137, en partie citée par Goujon Bertrand dans Je maintiendrai…, op. cit., p. 541).
  • 27 Un temps quartier général de l’état-major anglais : voir Fargue Léon-Paul, Le Piéton de Paris, op. cit., p. 211-212.
  • 28Macmillan Margaret, Les Artisans de la paix, Paris, Lattès, 2006, p. 97, 64-65, 523 et 559.
  • 29 Qui accueillit ensuite la Commission des Réparations, tout en bénéficiant de la clientèle de maharadjahs : voir Fargue Léon-Paul, Le Piéton de Paris, op. cit., p. 216. Le souvenir de la conférence y demeure, à tel point, sur le plan gastronomique, que l’hôtel a proposé un « menu de la paix » en 1919 : voir Danancher Thibaut, « À la Table du traité de Versailles », Le Point, 30 mai 2019, p. 136-137 (ce menu a été conçu par le chef exécutif du restaurant Gordon Ramsay, Frédéric Larquemain).
  • 30Macmillan Margaret, op. cit.., p. 739 et 734.
  • 31Miles Jonathan, Once upon a Time World, op. cit., p. 189.
  • 32 Voir le tome 3 de ses mémoires, Mon état d’âme, Paris, L’Âge d’homme, 1977, et la biographie due à Coeuré Sophie, Pierre Pascal-La Russie entre christianisme et communisme, Lausanne, Noir sur Blanc, 2014, p. 117 (sont aussi évoqués des déménagements antérieurs de Pierre Pascal dans d’anciens hôtels de Moscou et son travail pour Gueorgui Tchitcherine dans les bureaux des Affaires étrangères, alors installés dans l’ancien hôtel Métropole, p. 114-116).
  • 33 Sur le Beau Rivage, voir aussi un récent mémoire de master 2 de Guihard Loan, « Maurice Pellé, un haut-commissaire français à Constantinople », sous la direction du professeur Jean-Noël Grandhomme, université de Lorraine, 2023, p. 81-82. Le général Pellé résidait avec la délégation française au Lausanne Palace (un dessin représentant celui-ci est reproduit p. 82), où se trouvaient aussi les délégations turque, japonaise et le secrétariat général de la Conférence. La délégation grecque était plus isolée à l’hôtel Royal de Lausanne.
  • 34Le Monde d’hier, traduction de l’allemand de D. Tassel, Paris, Gallimard, 2013 [éd. orig. 1952], p. 385.