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Couverture de Les Grands Hôtels à l’épreuve du temps (Jean El Gammal, Édul, 2024) Show/hide cover

Un long après-guerre

S’il existe moins de travaux sur l’après-guerre ou les « sorties de guerre » qu’au sujet de la Grande Guerre, peut-être parce que la Guerre froide a commencé rapidement après 1945 (voire avant, selon certains historiens), ce type de notion, pour les hôtels qualifiés de grands, a une signification un peu incertaine. En effet, les ruines de certains bâtiments sont telles que des adresses prestigieuses disparaissent ou ressurgissent bien après (l’Hôtel Adlon, à Berlin, par exemple). Des hôtels désaffectés sont progressivement transformés en appartements. En outre, du moins dans certains pays européens, même à l’Ouest, les « standards » du luxe sont en partie remis en cause par des difficultés matérielles persistantes, alors que le regain de l’activité est parfois précoce1. A l’Est, le luxe est devenu suspect, ou est réservé à une partie de la nomenklatura. Sur certains continents, notamment en Asie, les luttes en faveur de la décolonisation ou les conflits liés à des situations très complexes2 relèguent le luxe loin des préoccupations dominantes3. Il est donc difficile de cerner tout à fait les contours d’une période dont l’aboutissement – la sortie de l’après-guerre – serait définissable. On retiendra donc des critères liés, en l’espace d’une dizaine d’années, voire un peu plus, à la reconstitution progressive d’une dynamique, en termes de nouvelles constructions ou de relance du tourisme de luxe, dans des sphères assez limitées et principalement en Europe occidentale.

Les lieux

Il y a certes les « vieux palaces » des grandes villes, et surtout des métropoles, souvent situés dans les pays vainqueurs de l’espace occidental4 ou dans certains pays neutres. Quelques nouveaux établissements apparaissent, tels l’Amigo de Bruxelles en 1957, le Ritz de Lisbonne en 1959, ou le SAS Royal Hôtel de Copenhague à la fin de la décennie, sur lequel nous reviendrons car il est surtout l’une des illustrations de la modernité. Il y a aussi des reconstructions assez précoces en Allemagne, comme celles du Breidenbacher Hof vers 1950 à Düsseldorf ou du Königshof de Munich en 1955.

Certaines chaînes déjà puissantes aux États-Unis – où nombre d’hôtels apparaissent durant la période5 – commencent à ouvrir des établissements en Europe (le Castellana Hilton à Madrid en 19536), voire à la charnière de deux continents (ainsi, le Hilton Istanbul Bosphorus en 19557). Néanmoins, la multiplication d’établissements de ce type relève plutôt du chapitre suivant.

Il semble que l’après-guerre des grands hôtels se donne particulièrement à voir dans une partie de l’espace méditerranéen, où le tourisme se diversifie encore, mais laisse subsister des formes de luxe bien antérieures. Dans certains cas, l’après-guerre n’est pas facile. Truman Capote, lors de ses nombreux séjours en Europe, observe que le célèbre San Domenico Palace de Taormina « reste aux trois quarts vide », alors qu’il « fallait réserver un an à l’avance avant la guerre »8. Il ne s’agit pas seulement de difficultés ponctuelles. Par exemple, même si le processus avait commencé avant 1939, sur la Côte d’Azur, en particulier à Menton et à Nice, de nombreuses fermetures s’observent au début des années 1950. Le symbole de ces changements, même si les établissements concernés sont convertis en appartements, est le quartier de Cimiez, parfois qualifié de « cimetière des hôtels ». L’essor du tourisme de masse dans les années 1950 contraste à bien des égards avec la situation de ces anciens palaces emblématiques9. D’autres subsistent et amorcent même un renouveau, notamment le Negresco, racheté par Jeanne et Paul Augier en 195710, tandis que la Réserve de Beaulieu, dirigée depuis 1945 par Jean Potfer, connaît une période faste11.

Néanmoins, de nouveaux établissements ont ouvert dans certains secteurs fréquentés par les plus aisés. Mentionnons, en Italie, le Sirenuseà Amalfi, en 1951, l’Augustus de Forte dei Marmi en 1953, Le Regina Isabella e Royal Sportingà Ischia, en 1956 ou, toujours durant les années 1950, le célèbre Splendidode Portofino. À Venise, outre la transformation du Gritti Palace en 194812, l’un des principaux événements hôteliersest l’ouverture du Cipriani, dix ans plus tard.

Sur d’autres continents, la notion d’après-guerre n’a pas la même place, sous des angles divers, du reste. Le dynamisme est peu apparent avant le début des années 1960, même si la chaîne Hyatt a entamé son essor à partir de 1957 et si le fameux Fontainebleau de Miami Beach ouvre ses portes en 1954.

Le maintien de traditions

La notion de tradition doit être ici utilisée au pluriel. Il s’agit tout d’abord du fait que l’univers des grands hôtels, s’il a subi divers retranchements, demeure présent dans bien des cas. Pourtant, certains établissements célèbres manquent d’élan13, vieillissent ou conservent des décors datés – ce que critiquent par la suite les journalistes Henri Gault et Christian Millau à propos d’établissements traditionnels dans leurs Guides Julliard des années 1960. Le style guindé de nombre de grands hôtels est parfois à l’image de la clientèle, dont il sera question dans le point suivant.

Si l’on consulte les Guides Michelin rouges existant dans les années 1950, surtout pour la France et l’Italie, force est de constater que les grands hôtels agréables, indiqués en rouge, se trouvent surtout dans des stations thermales et balnéaires, bien plus que dans les grandes villes et les métropoles, où abondent les maisons « noires », c’est-à-dire sans charme particulier, dans bien des cas14. La situation est un peu moins contrastée en Italie, où deux hôtels romains, le Grand Hôtel et l’Excelsior, ont cinq maisons rouges, ainsi que les trois hôtels de grand luxe classiques d’alors, à Venise, le Danieli Royal Excelsior, le Bauer Grunwald et le Gritti Palace, auxquels s’ajoute l’Excelsior du Lido15. Mais le cas de Venise relève aussi et surtout des lieux de tourisme et de divertissement, et les établissements de luxe agréables se trouvent principalement sur la Riviera ligure, le long des lacs italiens et dans la station de sports d’hiver la plus élégante d’Italie, Cortina d’Ampezzo16.

Les traditions peuvent aussi s’observer à travers les distinctions culinaires et les plats servis dans ceux des grands hôtels qui mettent l’accent sur la qualité des repas proposés. Ils sont loin, à l’échelle des étoiles gastronomiques, d’être la majorité. Sous cet angle17, on présentera ici un rapide tableau surtout axé sur la France18, seul grand pays touristique auquel le guide Michelin décerne des étoiles dans les années 1950. Si les rares trois étoiles de la décennie ne sont jamais attribuées au restaurant d’un grand hôtel au sens classique, certains palaces parisiens en ont deux (le Ritz, le Plaza-Athénée et le George V19), un en province (le Splendide et Royal d’Aix-les-Bains) et un à Monte-Carlo, l’hôtel de Paris. Les palaces non parisiens sont rarement étoilés à cette époque, même si quelques établissements à quatre maisons bénéficient de cette distinction20. Ce n’est manifestement pas leur priorité, peut-être pour des raisons financières.

À cette époque, comme souvent avant 1939, du reste, les chefs les plus renommés travaillent plutôt dans des établissements modestes (Alexandre Dumaine à la Côte d’Or, à Saulieu, par exemple) ou dans des restaurants dépourvus de chambres. Parmi les tables à trois étoiles des années 1950, les seules, à partir de 1953, qui se rapprochent du modèle de l’hôtel de luxe sont l’Hostellerie de la Poste d’Avallon21, et, dans une moindre mesure, l’Oustau de Baumanière, aux Baux-de-Provence – mais ni l’Hostellerie ni l’Oustau ne relèvent de la sémantique habituellement attachée aux « grands hôtels ». Quant aux spécialités des palaces (certains, comme le Ritz, ne les indiquent pas), elles mettent en valeur des produits luxueux (« Soufflé au homard » au Plaza-Athénée, « Flan de langoustines George V » et « Filet Prince Albert » au George V, « Bécasse flambée » à l’Hôtel de Paris » de Monte-Carlo), mais ce n’est pas tellement le cas dans les hôtels de grand confort dotés d’une étoile en province.

Clientèles et représentations

On trouve peu d’études, à l’échelle des grands hôtels dans le monde, centrées sur les années 1950, même à propos des pays occidentaux, où se trouvent alors la plupart de ces établissements. Des éléments assez disparates que l’on peut glaner, on retient que la clientèle des « têtes couronnées » est moins présente – bien que certains chefs d’État et de gouvernement commencent ou continuent à retenir l’attention22 – et que la place des artistes et des célébrités semble s’accroître, en partie par un effet d’optique, car ce sont eux qui attirent l’attention de la presse et des magazines, par exemple à l’occasion des festivals de Cannes23 ou de Venise, alors que la plupart des clients, touristes ou hommes d’affaires, voire de rares écrivains24, sont plus discrets. En tout cas, les grands hôtels « vieillots », s’ils subsistent, commencent à apparaître un peu décalés25, même s’il arrive qu’ils soient aussi le cadre de films prestigieux, tel, en 1957, « Love in the Afternoon » (« Ariane ») dont le metteur en scène est Billy Wilder. Le Ritz – et notamment la suite 14, où le séducteur milliardaire américain interprété par Gary Cooper rencontre la jeune violoncelliste Ariane (Audrey Hepburn), fille d’un détective privé (Maurice Chevalier), et où joue de manière récurrente un orchestre tsigane – en est le principal théâtre26.

Vers la fin de la décennie, alors que s’amorcent d’autres changements, certains lieux de l’Europe méridionale (non ibérique) créent une impression de modernité. C’est du moins ce que laisse supposer, non sans ironie, « La Dolce Vita » de Fellini, dont l’un des espaces emblématiques – il en est de nombreux autres, dont la Via Condotti27 – est la Via Vittorio Veneto, à Rome, le long de laquelle se trouvent plusieurs grands hôtels, dont l’Excelsior et le Grand Hôtel Flora. En outre, les nouveaux établissements édifiés sur les côtes italiennes sont fréquentés par une clientèle souvent plus jeune et attirée par des vacances certes luxueuses, mais plus détendues que dans les palaces traditionnels. En France, l’un des établissements de la Côte d’Azur qui accède à la notoriété dans les années d’après-guerre n’est pas un grand hôtel au sens usuel et se situe à quelque distance des palaces du littoral28. Il s’agit de la Colombe d’Or de Saint-Paul-de-Vence. Originellement modeste auberge29, l’établissement attire depuis la fin de la guerre des célébrités du monde artistique et culturel, notamment à la suite d’Yves Montand et Simone Signoret30.

Bien évidemment, les clientèles mondaines et artistiques et les représentations qui leur sont attachées durant cette période ne se situent pas seulement en Europe. Dans les grandes villes américaines, notamment à New York, des réceptions ont lieu dans de grands hôtels, comme « la fête de fiançailles de Grace Kelly et du prince Rainier de Monaco à l’hôtel Waldorf Astoria », photographiée en 1955 par Elliott Erwitt31.

Par ailleurs, Simone Signoret, précédemment évoquée, s’est trouvée dans une situation délicate dans le célèbre Beverly Hills Hotel, à Hollywood, lorsque Yves Montand, vedette avec Marylin Monroe de « Let’s make love » (« Le milliardaire ») de George Cukor, avait noué une liaison avec elle32. Dans le domaine cinématographique, c’est un autre hôtel californien, le Del Coronado de San Diego, datant du siècle précédent, qui, censé être situé à Miami, est l’un des principaux cadres de « Some like it hot » (« Certains l’aiment chaud ») de Billy Wilder, avec Marylin Monroe, Jack Lemmon et Tony Curtis. Citons cet échange entre Cameron Crowe et le cinéaste :

— J’ai une question sur l’hôtel del Coronado à San Diego. J’ai été élevé à San Diego. La légende raconte que l’hôtel a été la partie la plus magique du tournage de Certains l’aiment chaud, que Marylin Monroe s’y sentait détendue.
— Oui, on s’est vraiment bien amusés. Je cherchais quelque chose qui ressemblait à un hôtel en Floride. On m’a montré celui-là et en effet, c’était le bon. C’était le style.33

Dans l’ensemble, la clientèle des grands hôtels et des établissements à la mode ne constitue qu’une faible proportion de celle qui s’intéresse à de nouvelles formes d’hébergement. D’autres voyageurs, par exemple lors des débuts du Club Méditerranée, même s’il n’existe pas de cloisonnement complet, se situent dans une autre configuration touristique et sociale. En Europe, par ailleurs, des formes de tourisme, plus traditionnelles, sont pratiquées dans des pays aux régimes alors très autoritaires. En dehors de quelques palaces des plus grandes villes, l’hôtellerie raffinée est illustrée par les pousadas du Portugal (la chaîne a été créée en 1942) et les paradores espagnols, dont la fréquentation a peu à voir avec les lieux caractéristiques d’un tourisme de masse qui commence à se développer.

Quant au tourisme de grand confort qui correspond à la recherche d’une immersion ou d’un passage dans de paisibles demeures, il fait ses débuts à compter de 1954, avec les débuts de la Route du Bonheur – Relais de Campagne, lancée par Marcel Tilloy34. Il ne s’agit pas alors d’établissements de luxe, mais l’impulsion est donnée, et le développement de cette initiative se révèle progressif.

  • 1 Voir par exemple Tessier Alexandre, Le Grand Hôtel, op. cit., p. 311-315.
  • 2 C’est le cas en Palestine, avec l’attentat au King David de Jérusalem en 1946, ou, de manière non sanglante, à l’American Colony, épargné grâce à la scrupuleuse neutralité de sa direction avant et après la proclamation de l’État d’Israël (voir le documentaire cité d’Arte). Sur ces deux hôtels, voir Bouaziz Franck, « Jérusalem, des chambres à part », Libération, 7-8 mars 2020, p. 52-53.
  • 3 Même si l’une des conséquences de la défaite des nationalistes est la construction à Taipei du Grand Hôtel éponyme, ouvert en 1952, la ville n’ayant pas alors d’hôtel de luxe : voir Koval Wally, Accidentaly Wes Anderson, op. cit., p.303. Par ailleurs, la même année, dans un autre contexte géopolitique, est ouvert un très bel hôtel à Singapour, dont l’architecte est John Portman, disciple de Frank Lloyd Wright, le Regent Singapore : voir ibid., p. 310-311.
  • 4 Encore que l’hôtel Ukraine ouvre à Moscou en 1955, avec mille chambres. Longtemps après, il est devenu le Radisson Royal Moscou : voir Viguié Desplaces Philippe, « Hôtels, Paquebots – Le retour des géants ! », Le Figaro, 19 octobre 2022, p. 34.
  • 5 Tel le Jefferson de Washington en 1955. Au Canada, signalons le Queen Elizabeth de Montréal en 1958.
  • 6 En 1956, c’est une chaîne espagnole qui ouvre le Melià Princesa Madrid.
  • 7 Il s’agit du premier hôtel cinq étoiles de type contemporain à Istanbul : voir Monceau Nicolas, Istanbul, op. cit., p. 1140-1141 (notice due à Pérouse Jean-François).
  • 8Les chiens aboient, Paris, Gallimard, réédition L’Imaginaire, 2014, p. 55, traduction de Malignon Jean. Le texte cité date de 1951.
  • 9Panicacci Jean-Louis, « La situation de l’hôtellerie azuréenne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale », colloque du Centre universitaire méditerranéen de Nice de mai 2015, « La Côte d’Azur des Trente glorieuses » dans Recherches régionales, janvier-juin 2017, n° 212, p. 18-26 (notamment p. 19 et 25).
  • 10Augier Jeanne, La Dame du Negresco, Paris, Rocher, 2012 et le documentaire de Comazzi, Karine, France 2, 2019.
  • 11Derai Yves, « La Réserve de Beaulieu », art. cit., p. 44. De nombreuses personnalités fréquentent cet établissement, dont Charlie Chaplin, David Niven, Orson Welles, Gregory Peck, Jacques Brel et Gilbert Bécaud.
  • 12 Avec l’adjonction de l’aile Excelsior : voir Rabaudy Nicolas de, Cent destinations gourmandes en France et en Italie, Paris, Verlhac, 2017, p. 248.
  • 13 Le Ritz, par exemple, perdrait ses traditions initiales, selon Mazzeo Tilar J., The Hotel on Place Vendôme, op.cit, p. 225, au détour d’un chapitre dans lequel il est surtout question du duc et de la duchesse de Windsor en 1951 : « The Ritz was starting to show its age as well in the 1950s. ».
  • 14 Voir par exemple le Guide Michelin France 1958. Aucun grand hôtel ne se voit attribuer la couleur rouge à Paris, contrairement à certains de ceux situés à Nice, Cannes, Juan-les-Pins, Deauville, Biarritz et Evian.
  • 15Guides Michelin rouges d’Italie : Rome en 1958, Venise en 1956. En 1960, le Parco dei Principi apparaît dans le paysage de l’hôtellerie romaine.
  • 16 Avec deux établissements à quatre maisons en 1958 : le Miramonti Majestic et le Cristallo.
  • 17 De manière plus générale, voir El Gammal Jean, Tables en vue, op. cit., plus particulièrement p. 37-38.
  • 18 Principalement d’après le Guide Michelin France 1958.
  • 19 Qui n’en avait qu’une en 1951, comme le Meurice, le Crillon et le Royal Monceau.
  • 20 Par exemple, le Roy René d’Aix-en-Provence, l’Europe d’Avignon, le Splendid de Bordeaux, le Grand Hôtel du Cap Ferrat, la Verniaz à Evian, ainsi que le Royal, qui a cinq maisons rouges, le Normandie au Havre, l’Albert 1er de Vichy pour son restaurant le Patio.
  • 21ElGammal Jean, Les restaurants de Bourgogne de l’entre-deux-guerres à nos jours, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2020, p.29-31 sur cette période.
  • 22 Konrad Adenauer, à partir de 1951, est fidèle au Bristol de Paris, qu’a fréquenté également Truman. Pour sa part, Eleanor Roosevelt réside au Beau Rivage, lorsqu’elle préside la commission des Nations Unies préparant la Charte universelle des droits de l’homme (voir le documentaire cité sur le palace genevois). Des personnalités continuent à fréquenter pour leurs loisirs de grands hôtels : Churchill, à la fin des années 1950, séjourne, parfois, en famille, au Monte Carlo Beach et surtout à l’hôtel de Paris, aux frais de mécènes, le principal étant Aristote Onassis, actionnaire majoritaire de la Société des Bains de Mer : voir Béglé Jérôme, art.cité, Le Journal du Dimanche, 7 août 2022, p. 32.
  • 23 Voir par exemple la « galerie des stars » proposée par Servat Henry-Jean dans Campbell Alexandra, Hôtel du Cap-Eden Roc, op. cit., p. 252-279 (va au-delà de la période ici abordée).
  • 24 Vladimir Nabokov fait d’ailleurs exception, lorsqu’il s’installe avec son épouse Vera dans le plus grand hôtel de Montreux, le Montreux Palace, en 1961 : voir Matteoli Francesca, 100 hôtels de légende, op. cit., p. 336-339 et surtout Rippl Daniela, « Alltag im Grand Hotel – Vladimir Nabokov in Montreux Palace », dans Seger Cordula, Wittmann Reinhard G. (hrsg.), Grand Hotel, op. cit., p. 136-145.
  • 25 Ce que montre avec malice Agatha Christie dans À l’hôtel Bertram, op. cit. L’atmosphère de l’hôtel – mais non les activités qui s’y livrent -, aurait été inspirée par l’hôtel Browns de Londres. Un autre type de décalage, dans un roman policier de Kerr Philippe, Les pièges de l’exil, Paris, Seuil, 2017, est dû à la présence du détective Bernie Gunther, devenu concierge du Grand Hôtel du Cap Ferrat au milieu des années 1950. L’Hôtel de la Voile d’Or et le célèbre écrivain Somerset Maugham sont évoqués.
  • 26Lepastier Jonathan, « Hôtels et toiles. Usage et imaginaires de l’hôtel parisien au cinéma », Hôtel Métropole,op. cit., p. 159. Voir aussi Dray Nathalie, « Les beaux coups de cœur de Wilder », Libération, 21-22 novembre 2020, p. 28 (est évoqué, en « hommage étincelant » à Lubitsch, le « décor glamour de palace parisien, évoquant l’âge d’or des comédies des années 40 »). La situation du Ritz n’est pourtant guère florissante : si Coco Chanel y fait son retour, une partie de la clientèle préfère les établissements proches des Champs-Élysées. Le Ritz transforme en 1956 le grill-room en restaurant, L’Espadon, mais les tensions internationales de l’année ont nui à sa fréquentation : voir Roulet Claude, Tout sur le Ritz, op. cit., p. 167-169.
  • 27Zucconi Mathieu Morge, « Via Condotti. Et Rome créa la Dolce Vita », qui mentionne les hôtels de Russie et Locarno : Le Figaro, 21 décembre 2021, p. 32.
  • 28 Ceux-ci sont parfois – ou encore – mis en scène au cinéma : « La main au collet » (1955) d’Alfred Hitchcock, avec Cary Grant et Grace Kelly se déroule en partie au Carlton de Cannes : voir Thabourey Vincent, La Côte d’Azur mise en scènes, Paris, Espaces et signes, 2019, p. 25-26 et 43. Habitué des grands hôtels, Alfred Hitchcock, l’année suivante, situe à La Mamounia de Marrakech des scènes du remake de « l’Homme qui en savait trop ».
  • 29Miles Jonathan,Once upon a Time World…, op. cit., p. 222.
  • 30 Voir le site www.la-colombe-dor.com [consulté le 15 mars 2024] et Buchet Martine, La Colombe d’Or-Saint-Paul de Vence, Paris, Assouline, 1995.
  • 31 Reproduite dans le catalogue, Elliot Erwitt-Une rétrospective, Paris, Tempora, 2023, p. 119 (exposition au musée Maillol de Paris).
  • 32 Voir par exemple le documentaire « Signoret et Montand, Miller et Monroe : deux couples à Hollywood » de Bergère Sylvain (texte et commentaire de Miller Gérard), France 3, 7 décembre 2020.
  • 33Crowe Cameron, Conversations avec Billy Wilder (1999), Arles, Institut Lumière-Actes Sud, 2004, traduit de l’anglais par Coursodon Jean-Pierre, p. 183.
  • 34El Gammal Jean, Tables en vue, op. cit., p. 53-54.