Entre histoire récente et actualité, depuis les années 1990, la situation des grands hôtels, a fortiori à l’échelle du monde, comporte de multiples aspects. Ils se rapportent plus encore qu’auparavant à la taille très variable des établissements et à la recherche de différentes formes de luxe. Par exemple, quelle comparaison faire entre la Trump Tower et ceux des « boutiques hôtels » qui se dissimulent derrière des façades discrètes tout en cultivant un luxe raffiné ? Comment situer dans l’ensemble des « grands hôtels » les resorts de taille variable, avec leurs villas disséminées et leurs aménagements aquatiques ? Quelle place réserver aux spas, dont la présence sert parfois à qualifier les grands hôtels ? Comment le design et quelques grands « créateurs » contribuent-ils à modeler, à restructurer ou à déstructurer l’hôtellerie de luxe ? Certains tournants procèdent aussi des variations de la conjoncture. Nous avons vu que, dans ce domaine, les contrastes ne sont pas nouveaux. Ils ne sont pas présents de la même façon depuis le début du siècle actuel, mais les crises économiques, les craintes en relation avec les attentats, et l’extension récente d’une crise sanitaire de grande ampleur, n’ont fait que révéler la sensibilité du secteur de l’hôtellerie aux aléas locaux, nationaux ou mondiaux. Pourtant, le luxe sous ses diverses formes représente un secteur puissant, et permet des effets d’images qui expliquent certains transferts et acquisitions, les acteurs étant des groupes mondiaux, voire des États. On a parfois quelque difficulté à suivre les changements de propriétaires ou de gestion concernant certains établissements, mais des marques poursuivent leur histoire, qu’elles relèvent de chaînes diversifiées (Accor) ou qu’elles soient insérées dans des groupes (Cheval Blanc, Belmond, par exemple).