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Couverture de Les Grands Hôtels à l’épreuve du temps (Jean El Gammal, Édul, 2024) Show/hide cover

Autour des palaces contemporains

Après avoir examiné des types diversement alternatifs d’établissements hôteliers, relevant de formes en principe plus sobres de la mode et du luxe, on peut aborder, à propos des années récentes, ce qui passe pour la spécificité des palaces, c’est-à-dire, dans l’ordre des représentations, les hôtels les plus opulents et les plus coûteux. Si l’usage étend parfois le champ de l’appellation – comme cela a pu être le cas depuis plus d’un siècle – la volonté apparaît parfois, du moins en France, de décerner un label officiel, qui cadre plus ou moins avec un « univers » de toute façon très international et parfois controversé, avant même la crise qui sera abordée dans le dernier chapitre. Car si les palaces sont présentés comme le sommet du luxe, une certaine ambivalence, voire une critique directe, s’attachent à des symboles, à la fois visibles et destinés à pallier des difficultés diverses.

Les normes et la recherche de la distinction : le cas français

Si le terme palace en tant que tel n’était pas, à compter de la fin du 19e siècle, précisément normé, ses traits caractéristiques se sont inscrits dans un temps long, alors même que des rénovations périodiques étaient indispensables. Dans la plupart des pays, les classements des guides, les articles de presse, le renom, le passage de célébrités réelles ou supposées ont continué et continuent encore à entretenir l’attention des médias et une certaine effervescence, même si ce sont aussi des lieux qui se veulent discrets et protecteurs.

Face aux mutations du tourisme, même de luxe, les palaces doivent maintenir et innover, tout en répondant à la plupart des sollicitations de leur clientèle. Dans le cas français, depuis une dizaine d’années1, le mot « palace » a été officiellement placé au sommet de la pyramide des étoiles de tourisme, qui allait jusqu’à « cinq étoiles ». La distinction est attribuée à l’initiative d’Atout France, une agence française de développement touristique et sur proposition d’une commission qui se réunit périodiquement.

Une forme de compétition s’est donc instaurée, dans le cas français. Figurent actuellement sur la liste 31 palaces français2, ainsi répartis – l’un, le Cheval Blanc, se trouve dans l’île de Saint-Barthélémy3.

Douze4 se situent dans Paris, qu’un titre de presse qualifiait – en 2018, au moment de la réouverture du Lutetia, d’ « eldorado des palaces »5 : il s’agit d’une part du Crillon6, du Four Seasons George V, du Plaza Athénée, du Bristol, du Meurice, du Royal Monceau Raffles et du Lutetia ( depuis 2019), soit d’hôtels ayant conservé leur dénomination d’origine, parfois associée à celle d’un groupe, et d’autre part de palaces plus récents ou pourvus d’une nouvelle dénomination, le Peninsula7, le Park Hyatt Paris Vendôme, le Shangri-La8, le Mandarin Oriental et La Réserve Paris Hôtel & Spa.

Les autres secteurs, par ordre d’importance numérique, sont la « Côte d’Azur » (9), les Alpes (6) et le Sud-Ouest (3).

La première, en fait, est quelque peu élargie, puisqu’elle comprend la Bastide de Gordes, dans le Vaucluse, et, depuis 2019 un établissement situé dans les Bouches-du-Rhône, la Villa La Coste du Puy Sainte-Réparade9. La même année, deux autres hôtels du Sud-Est ont accédé à la dénomination de palaces, Le Cheval Blanc de Saint-Tropez10 et le Château de Saint-Martin & Spa de Vence. Les cinq autres palaces de ce large secteur sont situés à Saint-Tropez (Le Byblos, La Messardière), Ramatuelle (La Réserve Ramatuelle Hôtel Spa & Villas) et sur la Côte d’Azur historique, où l’on en compte deux, Le Grand Hôtel du Cap Ferrat Four Seasons et le Cap Eden Roc. On peut noter qu’aucun hôtel de Nice11 ou de Cannes ne figure à l’heure actuelle dans cette liste12.

En ce qui concerne les Alpes, la situation est plus simple. À l’exception du Royal d’Evian – un des plus connus de France – ils se trouvent tous à Courchevel, qui a bénéficié, de ce point de vue, d’un essor spectaculaire : Le Cheval Blanc, Le K213, les Airelles, Le Barrière les Neiges et L’Apogée sont les établissements distingués.

Quant au Sud-Ouest, il figure dans cette liste grâce au Palais de Biarritz, et à deux établissements moins urbains, les Sources de Caudalie14, à Martillac, près de Bordeaux et les Prés d’Eugénie (depuis 2017), seul palace français aux champs éloigné d’une grande ville, qui, du reste, représente aussi une exception pour d’autres raisons, car l’atmosphère de cet établissement, tout au moins à l’origine, n’était pas celle d’un palace au sens usuel15.

Quels critères peut-on associer à cette liste ? Un article synthétique en date d’avril 2018 donne un certain nombre d’entre eux : une situation géographique « exceptionnelle », des « services d’excellence » disponibles en permanence, des « chambres standard » d’au moins 30 m2, des « restaurants gastronomiques de renommée internationale » et une « architecture remarquable »16.

Plusieurs de ces points peuvent être commentés, dans la mesure où la subjectivité est susceptible d’entrer en ligne de compte. L’architecture remarquable, dans une station de sports d’hiver, n’est pas considérée comme telle par tous. Certains établissements datant de la Belle Époque se ressemblent quelque peu, tout en témoignant de leur adéquation à la forme « palace ». Quant aux restaurants gastronomiques, ils ne sont pas toujours de réputation internationale. Il existe certes plusieurs trois étoiles (George V17, Bristol pour Épicure d’Eric Frechon, Cheval Blanc de Saint-Tropez et de Courchevel, Les Prés d’Eugénie) et des deux étoiles (Les Réserves de Paris - triplement étoilée en 2024 - et de Ramatuelle, Le Meurice, le Mandarin Oriental avec Thierry Marx jusqu’à une date récente, L’Oiseau Blanc18 du Peninsula, La Grand’Vigne des Sources de Caudalie, Le K219), mais dans certains cas une seule étoile ( Le Plaza-Athénée20,Le Pur’21 au Park Hyatt, L’Écrin au Crillon, Les Fresques au Royal d’Évian, Le Palais, Le Cap au Grand Hôtel du Cap Ferrat, Louroc au Grand Hôtel du Cap d’Antibes, La Villa La Coste), voire ou pas ou plus (le Ritz22,le Byblos, le Château de la Messardière, les Airelles, l’Apogée, les Neiges, le Lutetia). Il est vrai qu’avant même la crise sanitaire, la haute gastronomie suscitait une certaine lassitude dans plusieurs palaces, de la part de la direction, de chefs ou de certains clients23.

Enfin, pour ce qui est de la correspondance avec la classification du Guide Michelin, avant 2023 – il n’y a désormais plus de « maisons » - elle était partielle, puisqu’un nombre non négligeable de quatre maisons figure dans cette liste, alors que les cinq maisons sont un peu plus nombreux que les palaces bénéficiant de cette forme de reconnaissance officielle.

Au-delà des frontières : la moindre présence d’un mot

En dehors de la France, il semble que le mot « Palace » n’est pas mis en valeur selon les mêmes modalités, pour des raisons concordantes. En effet, la notion d’un label suprême décerné par une instance administrative en relation avec la politique touristique semble assez française, de même que le goût pas toujours avoué pour les classements et les hiérarchies touristiques (entre autres aspects), même si des « étoiles de tourisme » ou leur équivalent sont couramment attribuées ailleurs.

Néanmoins, le mot peut relever d’un héritage de temps plus ou moins anciens dans de nombreux pays. Il reste que, du moins en Europe, sauf en Suisse24, l’appellation incluse dans le nom de grands hôtels semble devenue plus rare. Elle correspond à des adresses classiques, parfois fortement rénovées25. Les hôtels récents, du reste, ne sont presque jamais appelés « palaces »26, le mot pouvant – c’est une hypothèse – apparaître comme daté, voire désuet, dans de nombreux pays, pour une part de la clientèle, même si d’aucuns continuent à éprouver une satisfaction certaine en fréquentant les établissements les plus prestigieux.

La sémantique est du reste intéressante, dans une perspective comparée. Si, en France, le Guide Michelin, reprenait, dans son identification des hôtels en question, le mot « palace », dans la plupart des cas27, les guides européens de la firme de Clermont-Ferrand où figurait encore une sélection d’hôtels ne retiennent pas ou guère28 cette dénomination, même s’il existe des équivalents - « grand luxe », dans diverses langues, à commencer par l’anglais29, qui est depuis l’origine associé aux « cinq maisons », le sommet de la hiérarchie restant le même pour le guide Michelin.On rencontre aussi des ambiguïtés, lorsqu’un hôtel est un « Palazzo »30 (au sens bien antérieur à « Palace », sans qu’il y ait nécessairement incompatibilité), un « Palacio » en espagnol ou un « Stadtpaleis », en flamand- néerlandais.

Il faut aussi tenir compte de la valorisation par des agences de voyages ou sites de tourisme d’une appellation qui n’est pas toujours galvaudée. Le mot « palace » peut toujours désigner des hôtels renommés pour leur luxe. De ce point de vue, certaines destinations déjà bien connues sont présentées comme propices à la fréquentation de palaces. Prenons l’exemple de Marrakech, dont l’une des adresses les plus prestigieuses demeure La Mamounia. S’y sont ajoutés, bien plus récemment, des établissements tels le Royal Mansour (2010), le Four Seasons (2011) ou l’Oberoi, inauguré en deux temps du fait de la crise sanitaire, en 2019 et 202031. En Égypte, le plus que centenaire Old Cataract d’Assouan, fermé de 2008 à 2011 et rénové par Sibylle de Margerie, fait toujours figure de palace, cultivant une mémoire liée à la littérature et au cinéma, ainsi qu’à sa prestigieuse clientèle32. En outre, au Moyen-Orient, il arrive que le mot palace soit associé à des constructions spectaculaires datant aussi des débuts du présent siècle, tel que l’Emirates Palace d’Abu Dhabi, qui date de 2005 et fait l’objet dans un roman récent d’une description en partie inspirée par un guide touristique du pays. Voici un aperçu de ce qu’écrit ironiquement un auteur néerlandais :

L’opulent Emirates Palace, un hôtel si luxueux qu’il était devenu une curiosité, détenait plusieurs records. C’était l’hôtel le plus cher au monde, jusqu’à ce que ce titre lui soit malheureusement ravi en 2011 par le Marina Bay Sands Hotel à Singapour. Le dôme de l’atrium avait détrôné Saint-Pierre de Rome de sa première place au classement des plus grands dômes.33

Il reste qu’au-delà des mots employés, il y a des indicateurs, notamment de prix et de taille, sur lesquels il faut revenir.

Mesures et démesures

Matériellement parlant, les palaces contemporains continuent à se définir par le soin apporté, non seulement à leur entretien et au décorum qui les caractérise, par leur personnel nombreux, ainsi que par leurs régulières rénovations34, à grands frais. Ces coûts, parmi d’autres, sont à l’origine des prix élevés qu’ils pratiquent tous, même s’il existe aussi d’autres hôtels coûteux qui ne sont pas des palaces, dont certains boutiques-hôtels, voire maisons d’hôtes de caractère exceptionnel.

Une liste détaillée serait quelque peu fastidieuse35. Relevons surtout qu’en Europe, la majorité des palaces des pays du sud36 , et, de manière générale, de l’Europe centrale et orientale37, ont des prix en général moins élevés, et que ceux des chambres38, dans les capitales, sont compris entre un peu moins de mille et un peu plus de deux mille par nuit. Globalement, en France, en 2018, le prix moyen d’une nuit dans une chambre de palace s’élevait à 1226 euros39. Il existe bien évidemment des variations saisonnières, qui rendent lors des périodes moins fréquentées les grands hôtels moins inaccessibles, mais sont accentuées dans certaines villes où peuvent flamber les prix. C’est le cas pour ceux des chambres des palaces cannois lors du Festival de Cannes40 ou lors de grandes manifestations sportives.

Par ailleurs, là où, comme en Grande-Bretagne, la monnaie nationale est en vigueur, l’éventail peut paraître au début des années 2020 un peu moins large, en général entre 500 et 1200 livres – moins encore dans certains grands hôtels d’Europe de l’Est. Le plus souvent, le prix des suites, qui peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros par nuit pour les plus somptueuses, n’est pas fourni par les guides41, de toute façon moins consultés que les agences de voyages et les sites de réservation. Il existe du reste quelques cas particuliers de palaces disposant de plus de suites que de chambres, ce qui fait parfois apparaître des montants fort élevés42.

La taille des palaces est traditionnellement imposante, comme on le voyait déjà à la Belle Époque. Certains grands établissements qui remontent à cette période ou à l’entre-deux-guerres demeurent à cet égard peu changés, avec plus d’une centaine de chambres, le plus souvent, il est vrai, entre cent et deux cents, auxquelles s’ajoutent quelques dizaines de suites. Le cas du Ritz, depuis sa récente rénovation, est particulier, avec le même nombre de chambres et de suites : 71. Le classement français des palaces réserve une place non négligeable à des établissements de plus petite taille. En dehors de Paris, La Réserve de Ramatuelle est le moins pourvu globalement de chambres et de suites, certains autres établissements du sud relevant du même modèle, qui n’est pas sans faire songer au format de certains boutiques hôtels ou resorts, avec « les services d’un palace »43. De telles caractéristiques témoignent d’ailleurs, notamment sur des lieux de vacances ou de détente, d’une volonté de moderniser la notion de grand hôtel, même au plus haut niveau.

En dehors de l’Europe, les traits distinctifs sont parfois plus tranchés. Le gigantisme – ou en tout cas la taille imposante de la plupart des établissements de grand luxe - est du reste un des éléments de la rentabilité. On le voit à Hong Kong ou Macao44 en Extrême-Orient, ou encore à Las Vegas aux États-Unis. Le palace exprime non seulement l’opulence, mais la démesure, non sans usage du kitsch et liens avec l’univers du jeu, par exemple à Macao et Las Vegas, avec des références à des villes européennes, telles Paris ou Venise. Et c’est bien dans la célèbre ville américaine que se trouvent certains des plus grands hôtels, au sens quantitatif45, avec plusieurs milliers de chambres, même si, sous cet angle, la concurrence d’établissements gigantesques en Chine et au Moyen-Orient se fait sentir46.

Les plus vastes hôtels sont-ils des palaces ? Sans doute pas ceux qui relèvent d’un gigantisme exacerbé, mais d’autres, probablement. Du moins se présentent-ils comme tels.

L’acquisition d’une telle image est parfois compatible avec la recherche de l’excellence gastronomique, certains chefs européens célèbres ayant installé dans de grands hôtels un ou des restaurants à leur nom47 : c’était le cas de Joël Robuchon – dont plusieurs restaurants continuent à porter le nom dans des palaces extrême-orientaux, et ce l’est toujours d’Alain Ducasse. Plus ponctuellement, un autre grand chef, Guy Savoy, a ouvert un restaurant à Las Vegas, au Caesars Palace. Hélène Darroze a implanté à l’hôtel Connaught de Londres, où la tradition gastronomique était d’ailleurs auparavant présente, une table désormais triplement étoilée48. Quant à Anne-Sophie Pic, dont la maison familiale de Valence a aussi trois étoiles, elle est aussi la seule femme ayant installé dans plusieurs grands hôtels – souvent des palaces au sens usuel - des restaurants ayant obtenu le plus souvent une ou deux étoiles, à l’enseigne de la Dame de Pic49. Si une certaine sobriété peut s’observer à travers certaines préparations culinaires, il s’agit le plus souvent de maisons opulentes, mais pas nécessairement ostentatoires.

Qui dit démesure et décors peut se référer aussi aux coulisses et à l’envers de ces décors soigneusement entretenus que de nombreux reportages, à la presse et à la télévision, montrent fréquemment, sous un jour généralement flatteur50. Certes, il y a des situations particulières, comme celle du Negresco avant et surtout après le décès de sa propriétaire, Jeanne Augier51, l’hôtel, malgré la perte d’une de ses deux étoiles52, conservant d’ailleurs des distinctions. Il y a aussi les changements d’enseignes et de groupes, un sujet qui ne concerne pas seulement les palaces et sera évoqué dans le chapitre suivant.

Il faut aussi tenir compte de la situation du personnel, en dehors des dirigeants et des cadres des grands établissements. Ce sujet, sur lequel des grèves dans des hôtels de chaînes plus modestes attirent parfois l’attention, est moins traité à l’échelle des très grands hôtels. Dans l’ensemble, au degré d’exigence sont associées des rémunérations un peu plus élevées – et des gratifications parfois importantes de riches clients. Toujours est-il que les contrastes entre le coût des chambres et les exigences de la clientèle, d’une part, et la rétribution sans commune mesure du personnel, notamment d’entretien, de l’autre, continuent à faire partie des caractéristiques des grands hôtels53.

  • 1 À la suite de l’adoption de la loi du 22 juillet 2009 sur la réforme du classement des établissements hôteliers : voir par exemple Visseyrias Mathilde, « Six nouveaux palaces en France », Le Figaro, 5 novembre 2019.
  • 2Ibid. Le classement ne doit pas être modifié avant la fin de 2022, et il ne l’est toujours pas en octobre 2023.
  • 3 Il a été décoré par Jacques Grange : voir Tours Marion, « Saint-Barth, nouvelle vague », Le Point, 24 janvier 2019, p. 98.
  • 4 Le Ritz est aussi mentionné par Visseyrias Mathilde, mais cette distinction ne lui a pas été officiellement attribuée : voir « Les palaces parisiens tentent de rouvrir après le cauchemar estival », Le Figaro, 22-23 août 2020, p. 24.
  • 5Le Figaro, 8 juin 2018, p. 18.
  • 6 Rouvert en juillet 2017 après une longue rénovation. Longtemps propriété de la famille Taittinger, il fait désormais partie du groupe Rosewood.
  • 7 À l’emplacement de l’hôtel Majestic, il a ouvert ses portes sous ce nouveau nom en 2014.
  • 8 L’ancienne et somptueuse demeure du prince Roland Bonaparte a été édifiée en 1896 par Ernest Janty. Elle a été vendue par sa fille, Marie Bonaparte, et fait l’objet de travaux dirigés par Michel Roux-Spitz. Siège de l’Office national du commerce extérieur, elle a été transformée en hôtel en 2010 : voir le site shangri-la.com, et une photographie dans Hôtel Métropole, op. cit., p. 229. Après la fermeture du restaurant gastronomique L’Abeille, le palace dispose notamment d’un restaurant étoilé de cuisine hongkongaise, le Shang Palace.
  • 9La Roche Marie-Catherine de, « De l’art entre les vignes », Madame Figaro, 9-10 août 2019, p. 32-38, ainsi que le Guide Michelin France 2023, p. 909, qui mentionne les noms d’architectes et d’artistes célèbres, faisant de l’hôtel une sorte de « musée d’art contemporain ». La notice se termine ainsi : « Vous ne trouverez aucun établissement comparable, ni en Provence ni ailleurs ».
  • 10 Rénové par Jean-Michel Wilmotte et François Vieillecroze : voir un article signé J.W., « À Saint-Tropez, les pieds dans le sable », Le Figaro Magazine, 21 septembre 2018, p. 112.
  • 11 La situation complexe du plus célèbre hôtel de Nice et sa décoration, très marquée par l’influence de la défunte propriétaire Jeanne Augier, ne cadrent pas nécessairement avec tous les critères en vigueur : voir Demey Juliette, « Le fantôme de la dame du Negresco », Le Journal du Dimanche, 13 janvier 2019, p. 18.
  • 12 Dans la principauté de Monaco, indépendante, l’Hôtel de Paris et l’Hermitage, au premier chef, peuvent être considérés comme des palaces.
  • 13 Désormais K2 Palace, du reste, ainsi distingué du K2 Altitude, qui n’est pas un palace : voir le Guide Michelin France 2021, p. 133-134.
  • 14 Dont la famille Cathiard est propriétaire. Alice et Jérôme Tourbier-Cathiard ont ouvert en 2020 Les Sources de Cheverny, autour du château du Breuil : voir Debray-Mauduit Alyette, « Alice et Jérôme Tourbier, pionniers de l’oenotourisme », Le Figaro, 16 novembre 2022, p. 36. La table gastronomique des Sources de Cheverny, le Favori, a obtenu une étoile.
  • 15 Sur les transformations des Prés d’Eugénie, voir Tours Marion, « Chaîne thermale du Soleil : retour aux sources », article cité, p. 76-77.
  • 16 D’après Douine Horia Mustafa, « Les Palaces : 5 étoiles et plus encore… », Le Figaro Magazine, 20 avril 2018, p. 22.
  • 17 Pour Le Cinq de Christian Le Squer, ainsi que deux tables étoilées, L’Orangerie et Le George (sur le chef de ce dernier, Simone Zanoni, voir Girard Quentin, « Bombino », Libération, 29 juillet 2020, p. 24).
  • 18 Doublement étoilé en 2022 après l’arrivée de David Bizet ; voir Pajon, Léo, « David Bizet, le Perche dans les étoiles », Le Monde, 20 décembre 2022, p. 25 (« Grand amoureux de sa région natale, le chef de l’hôtel parisien Peninsula, doublement étoilé au Michelin, joue à réconcilier le luxe des palaces et le terroir de son enfance »).
  • 19 La gastronomie y occupe une place particulière, avec le Sarkara, doublement étoilé pour sa cuisine de spécialités sucrées du chef Sébastien Vauxion. Le K2 Altitude disposait d’un autre restaurant ainsi récompensé, le Montgomerie, qui a été remplacé par un restaurant libanais : voir le Guide Michelin France 2023, p. 409 et celui de 2024, p.440.
  • 20 Alain Ducasse et Romain Meder y avaient trois étoiles, mais la direction a fait appel ensuite au jeune chef Jean Imbert, vainqueur de l’une des premières éditions de l’émission Top Chef, qui pratique une cuisine d’apparat très classique et a obtenu une étoile en 2022 : voir le Guide Michelin France 2022, p. 585 et Couderc Philippe, « À la mesure de la tradition », Challenges, 10 février 2022, p. 98.
  • 21 Associé depuis des années au nom de Jean-François Rouquette, que d’autres guides situent à un niveau plus élevé que l’étoile.
  • 22 Dont L’Espadon, célèbre pour ses grands chefs, dont Guy Legay, Michel Roth et Nicolas Sale a été fermé pendant quelque deux ans. La jeune cheffe Eugénie Béziat, auparavant étoilée à Villeneuve-Loubet, a pris la succession : voir Durand-Souffland, Stéphane, « Au Ritz, Eugénie Béziat prend son envol », Le Figaro, 14-15 octobre 2023, p. 36.
  • 23Langrand Charlotte, « Les palaces perdent leur appétit », Le journal du Dimanche, 10 mars 2019, p. 41 et Bardeleben Elvire von, « Resto gastro : quand les palaces se lassent », Le Monde, en ligne le 29 août 2019. Nous remercions Eva Charbit de nous avoir communiqué cet article. Le cas le plus connu de départ est celui de Stéphanie Le Quellec, dont La Table a été supprimée au Royal Monceau après l’obtention de deux étoiles, en 2019 (elle les a retrouvées après avoir ouvert un restaurant restaurant du même nom ouvert). Christopher Hache, pour sa part, a quitté l’Écrin du Crillon pour s’installer à Eygalières, où il a conservé sa distinction. Un nouveau restaurant a ouvert – L’Écrin subsistant - en janvier 2023. Son nom, mais pas nécessairement sa fonction, semble être complètement étranger à l’univers des palaces : le grill Nonos et Comestibles, il est vrai dirigé par le chef triplement étoilé (à Shanghaï) Paul Pairet : voir par exemple le Journal des Palaces, 24 janvier 2023 (consulté le 2 février 2023 : www.journaldespalaces.com [consulté le 15 mars 2024]).
  • 24 Avec notamment le Bellevue Palace de Berne, le Mont-Cervin Palace de Zermatt, le Badrutt’s Palace de Saint-Moritz, le Fairmont Montreux Palace, le Palace de Lucerne et le Gstaad Palace de Gstaad.
  • 25 Par exemple, El Palace, à Barcelone, The Westin Palace Hotel à Madrid, et le plus modeste Palace de Munich. À New York, le Palace associe un bâtiment de 1882 et une tour de 55 étages (voir le Guide Michelin New York City 2006, p. 429).
  • 26 Les frères Costes ont néanmoins ouvert un Plage Palace à Palavas-les-Flots, station peu connue pour son tourisme de luxe : voir le Guide Michelin France 2020, p. 765. Plus classique, en un sens, est le Palace Downtown de Dubaï (Guide Vert Michelin cité, p. 123).
  • 27 Dans les textes du guide rouge, les hôtels non labellisés en tant que « palaces » sont rarement dénommés ainsi, même si celui qui correspond au Royal Hainaut de Valenciennes commence ainsi : « Le Hainaut a son palace ! » ( Guide Michelin France 2020 cité, p. 1210).
  • 28 Parmi les exceptions en 2020, Le Four Seasons Hôtel des Bergues de Genève, Le Plaza de Bruxelles, le Rosa Grand Starhotels Collection de Milan et le Starhotels Savoia Excelsior de Trieste sont explicitement qualifiés de palaces, ce qui n’est pas le cas pour l’écrasante majorité des cinq ou quatre maisons. Citons aussi le Pestana Palace de Lisbonne (alors que le Lapa Palace, lui aussi doté de quatre maisons, est de « Grande Luxo »).
  • 29 Les palaces londoniens, par exemple, ne sont pas qualifiés ainsi par le Guide Michelin.
  • 30 Tel le Palazzo Parigi de Milan, le Palazzo Montemartini et le Palazzo Naiadi de Rome, le Gritti Palace et le Londra Palace de Venise. Sur la côte amalfitaine, on peut citer le Palazzo Avino (ex Palazzo Sasso) à Ravello, qu’un article qualifie de « palace familial » : voir Chevalley Sarah, « Balade céleste sur la Côte amalfitaine », Le Figaro Magazine, 11 août 2023, p. 69. Il dispose d’une table étoilée, Rossellinis.
  • 31 Sur ce dernier établissement, voir Derai Yves, « L’Oberoi de Marrakech, une si longue attente… », Ornicar, n° 2, novembre 2022, p. 138-143.
  • 32Saint Vincent Bertrand de, « La vie de palace », op. cit., notamment p. 62 et « Lifestyle : Dans les coulisses du Old Cataract, l’hôtel favori de François Mitterrand et Agatha Christie », Vanity Fair, 2 mai 2021, article signé « La rédaction de Vanity Fair ». Parmi les clients prestigieux de la fin du siècle précédent, il convient en effet de mentionner François Mitterrand, qui y passa une partie des fêtes de fin d’année, son dernier séjour précédant de peu sa mort en janvier 1996.
  • 33Pfeijffer Ilia Leonard, Grand Hotel Europa, 2018, Paris, Presses de la Cité, 2021, traduit du néerlandais par Antoine, Françoise, réédition 10/18, 2023, p. 660-661.
  • 34 Certains établissements, parfois à la suite d’un rachat, sont métamorphosés. Ainsi, l’établissement ouvert par César Ritz en 1894, connu sous le nom de Grand Hôtel, devenu le St. Regis Rome après son rachat en 2000 par le groupe Starwood a-t-il rouvert en 2018, après une restauration dirigée par Pierre-Yves Rochon : voir Ozanne Marie-Angélique, « Histoire d’une Renaissance », Le Figaro Magazine, 7 décembre 2018, p. 130.
  • 35 Les prix donnés ci-dessous remontent pour la plupart à 2020, avant le début de la crise sanitaire et par ailleurs de l’évolution des éditions imprimées du Guide Michelin. Dans le cas français, la réintégration d’« hébergements » en 2023 n’est plus associée à des indications précises, mais à quatre niveaux de prix : voir la page 29.
  • 36 En France, le moins coûteux, de loin, était en 2020 Les Sources de Caudalie, entre 270 et 330 euros pour ses quarante chambres, les prix des 21 suites n’étant pas indiqués : voir le Guide Michelin France 2020, p. 253.
  • 37 Où il existe d’ailleurs différents cas de figure : les palaces de Vienne sont plus coûteux que ceux de Berlin. Ceux – assez rares – des anciens pays du bloc de l’Est, ne sont pas les plus onéreux. Le plus luxueux, dans cette catégorie, est probablement le Gresham Palace de Budapest.
  • 38 Le petit déjeuner est en général facturé à part, autour de 50 euros, voire bien davantage.
  • 39 Article cité d’Houria Mustafa Duine.
  • 40Tion Guillaume, « À Cannes, pas tous logés à la même enseigne », Libération, 17 mai 2019, supplément p. V.
  • 41 En France, il est parfois affiché - notamment à Paris – à l’entrée des hôtels. Il peut être indiqué dans certains articles.
  • 42 Par exemple, La Réserve de l’avenue Gabriel dispose de 25 suites, chiffrées de 1450 à 15000 euros, et de 15 chambres dont le prix n’est pas indiqué ; il en va de même de l’hôtel du même nom à Ramatuelle (respectivement 19 suites de 2600 à 8500 euros et 6 chambres) : voir le Guide Michelin France 2020, p. 865 et 984. Cette caractéristique ne concerne d’ailleurs pas seulement des établissements ayant obtenu le label « palace » : on peut mentionner l’Hôtel Cap Estel, dont le restaurant la Table de Patrick Raingeard est étoilé, à Eze-Bord-de-Mer qui propose 10 chambres, dont le tarif des 18 suites s’échelonne entre 2090 et 12220 euros : voir le Guide Michelin France 2020, p. 462 ; voir aussi Hesse Claudine, « Cap au Sud », Madame Figaro, 22-23 juin 2018, p. 117, qui se termine ainsi : « Catherine Deneuve, Robert de Niro et Bono : le livre d’or est une mine ! »
  • 43Guide Michelin France 2020, p. 101, au sujet de la Villa La Coste du Puy-Sainte-Réparade.
  • 44 Prenons pour référence le Guide Michelin (rouge)de ces deux villes, consulté pour l’année 2012. Nous ne mentionnons que les « cinq maisons », qui comptent tous plusieurs centaines de chambres et suites. Par ordre alphabétique, à Hong Kong : Conrad, Four Seasons (avec, cas exceptionnel, deux trois étoiles : Caprice et Lung King Heen), Intercontinental, Island Shangri La, Mandarin Oriental, The Peninsula, The Ritz-Carlton ; à Macao : Altira, Banyan Tree, Encore, Four Seasons, Grand Lisboa, MGM Grand, Sands, The Venetian (2900 chambres et 100 suites), Wynn.
  • 45 Certains d’entre eux se voient attribuer des étoiles en tant que curiosités. Par exemple, à Las Vegas, le Wynn, l’Encore et le Venetian Palace ont en ont trois, le Caesars Palace et le Bellagio deux : voir le Guide Vert Michelin Amérique du Sud-Ouest, 2019, p. 209-218.
  • 46 À l’heure actuelle, il semble que le plus grand soit l’Abraj Kudaj de Médine, avec 10000 chambres : voir Viguié-Desplaces Philippe « Hôtels, Paquebots – Le Retour des géants », Le Figaro, article cité du 18 octobre 2022.
  • 47 Pour la table ouverte à son nom dans le célèbre hôtel Gleneagles d’Auchterarder, Andrew Fairlie obtint deux étoiles en 2006 et les conserva jusqu’à sa mort prématurée en 2019 : voir Murphy Sean, « Andrew Fairlie : How he Became Scotland’s Most Celebrated Chef », The Scotsman, 22 janvier 2019, consulté le 23 décembre 2022 sur foodanddrink.scotsman.com)
  • 48 Sur le rôle de la gastronomie dans cet hôtel, notamment depuis 1975 avec Michel Bourdin, Angela Hartnett et Hélène Darroze, voir le site the-connaught.co.uk. Voir aussi le récent dossier de la revue Yam, « Hélène Darroze, l’émotion avant tout », novembre-décembre 2023, n° 72, p. 10-19.
  • 49 Il s’agit notamment - outre un restaurant parisien - du Beau Rivage Palace de Lausanne, du Four Seasons at Trinity Square de Londres, de l’historique Raffles de Singapour et du Four Seasons de Megève : voir Condis Stéphanie, « Les recettes de l’intuition », Challenges, 3 novembre 2022, p. 118-120, notamment p. 119.
  • 50 Encore que le cinéma puisse se montrer ironique : voir le film de Christian Vincent, Quatre étoiles (2014), avec notamment Isabelle Carré et José Garcia, comédie qui se déroule en partie au Carlton de Cannes.
  • 51 Outre les articles de presse, voir la version la plus récente du documentaire de Comazzi Karine, présenté sur France 2.
  • 52 En 2020 : Virginie Basselot les avait conservées un an, après le départ de Jean-Denis Rieublanc pour le Royal Champagne de Champillon, près d’Epernay, entièrement rénové (par Sibylle de Margerie pour la décoration intérieure) : voir Tours Marion, « Ça bulle en Champagne ! », Le Point, 11 octobre 2018, p. 150-152.
  • 53Bantigny Ludivine, La plus belle avenue du monde…, op. cit.,rend compte p. 222-230, sous le titre « Vies de palaces », d’entretiens avec quelques membres du personnel de grands hôtels – seul le Plaza Athénée est nommé – dont les propos sont d’ailleurs nuancés, entre considérations sur l’extravagance de certains clients et satisfaction de travailler dans des établissements de ce type, vus de manière fort critique par l’historienne. Par ailleurs, un documentaire de Morales Karine, « Les reines du Palace », concernant une grève de quarante-neuf femmes de chambre du Park Hyatt Paris-Vendôme en 2018, a été diffusé sur France 3 en novembre 2021.