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Couverture de Les Grands Hôtels à l’épreuve du temps (Jean El Gammal, Édul, 2024) Show/hide cover

Caractères et effets de la mondialisation

En l’espace d’une vingtaine d’années, certaines tendances se sont affirmées, diversifiant la typologie des grands hôtels et variant les échelles et les proportions. Ce qui, dès la fin du 19e siècle, relevait déjà d’une forme de mondialisation, notamment du fait des débuts du tourisme colonial ou para-colonial, demeure présent sous d’autres formes, à travers un nombre croissant de lieux et de nouvelles formes de luxe, du plus discret (en principe) au plus tapageur. La mondialisation actuelle, fondée sur la prolifération des déplacements et des activités touristiques, ici sous des modes vantés comme exclusifs (trajets en classe affaires, avions privés, décors censément paradisiaques, matériaux relevant d’un luxe durable au sens présent) s’étend sur tous les continents. Elle n’en revêt pas moins certaines fragilités, pour une part en relation avec des formes de spéculation et d’autre part en raison de crises de différents types, dont les conséquences s’inscrivent dans un temps plus ou moins long. Si, dans le domaine économique, il n’est pas nouveau que des « ultra-riches » continuent à vivre dans le faste, l’ostentation extrême, alors que presse « people » et réseaux sociaux diffusent de multiples images, n’est pas toujours appréciée, voire suscite des appréciations très critiques. En outre, les attentats, les conflits ou plus encore les pandémies, peuvent contribuer à tarir dans certaines villes ou pays, voire de manière plus globale, les flux sur lesquels repose la fréquentation des grands hôtels.

Sur tous les continents

On l’a dit, l’apparition des grands hôtels, non seulement en Europe, mais sur plusieurs continents, s’inscrivait déjà dans un cadre élargi à la Belle Époque. Un siècle – voire un peu plus – après, l’expansion est manifeste, tout au moins en termes d’établissements. Certes, alors que certains ont atteint un niveau de luxe bien supérieur à celui de leur état initial – tel le Raffles de Singapour . beaucoup, à travers les décennies, ont disparu ou ont été désaffectés, mais les territoires du luxe hôtelier se sont multipliés. Celles des grandes chaînes qui s’intéressent au luxe ont joué un rôle essentiel, de même, plus récemment, que l’apparition d’établissements plus disséminés, voire à l’abri des regards. Surtout, la décolonisation politique est intervenue, ce qui n‘empêche pas que des liens demeurent avec d’anciennes ou de nouvelles puissances, notamment dans le secteur du tourisme et plus généralement du luxe.

Certains circuits, en Europe ou sur d’autres continents, sont destinés à un public fortuné, pouvant combiner, sur le modèle réinterprété de l’Orient-Express, trains de luxe et étapes choisies1. D’autres jouent la carte de la découverte. Si, dans ce domaine, le grand luxe est souvent transposé (par exemple dans des lodges raffinés), il existe des liens entre la découverte de certains aspects d’un pays, voire d’un continent, et des styles d’hébergement. C’est ce que donne à voir en partie, même si les hôtels décrits ne sont en général pas très luxueux, l’un des romans de Michel Houellebecq, Plateforme, qui – entre autres thèmes – évoque de manière à la fois transparente et décalée un grand groupe hôtelier et un pays, la Thaïlande2.

Peut-on, géographiquement et historiquement parlant, rendre compte de rééquilibrages, ou faut-il raisonner en termes d’implantations et de circulations ? Ces termes ne s’excluent pas. À travers leur usage s’esquisse une sorte de combinatoire. Les axes du tourisme d’affaires subsistent, de manière traditionnelle et en redoublant en quelque sorte la notion du luxe. Par exemple, les trajets en avions, d’usage très fréquent pour cette clientèle, s’appliquent aussi à des vacances très lointaines, notamment sur des îles et des lieux souvent isolés, selon la mode des resorts, évoquée précédemment. Les créations les plus récentes, depuis une dizaine d’années, témoignent d’ailleurs d’une certaine diversité – parfois plus apparente que réelle. En effet, on peut trouver des modèles d’établissements ou des types d’investisseurs communs sur différents continents.

Coexistences et rivalités

La géographie du luxe hôtelier, avec ses effets de concentration dans des métropoles3, correspond à des enjeux économiques tels que différents groupes sont à l’œuvre. Leurs contours sont parfois mouvants, en fonction des stratégies, des rachats et des tensions4, qui rendent parfois difficile les repérages dans la situation actuelle, même s’il existe des palmarès globaux et des indications plus spécialisées dans le domaine du luxe5.

Certains groupes, dont le noyau est familial, voire individuel, peuvent s’inscrire dans un cadre géographique spécifique6 ou demeurent de taille relativement modeste, même lorsque les établissements sont très prestigieux. C’est le cas des familles Althoff7, Geisel, Oetker. Celle-ci possède le Bristol à Paris – acheté à la famille Jammet – l’Apogée à Courchevel et le Grand Hôtel du Cap d’Antibes. Quant à Sir Rocco Forte, il centre lui aussi une part importante de ses activités sur l’univers des hôtels les plus luxueux.

En relation avec l’histoire des casinos en France, le groupe Barrière8 possède également plusieurs établissements célèbres, dont le Majestic de Cannes, l’Hermitage de la Baule, Le Fouquet’s9, le Normandy de Deauville et le Barrière Lille. Des groupes d’ampleur variable s’intéressent aussi en France aux grands hôtels, avec des styles différents : citons les importants Domaine Reybier (La Réserve)10, Lov Group de Stéphane Courbit11, La Financière immobilière bordelaise de Michel Ohayon, à l’heure actuelle en grande difficulté12 ainsi que les plus modestes Maison Albar, Hôtels d’en haut13, Evok14 ou Adresses Hôtel15.

En Allemagne et en Suisse, et plus généralement en Europe, voire sur d’autres continents, le groupe Kempinski, dont les origines remontent à la fin du 19e siècle, a associé son nom à plusieurs dizaines d’hôtels de luxe16. Certains groupes développent d’ailleurs surtout leur activité dans un groupe de pays17 ou seulement, si l’on peut dire, à partir ou dans les limites d’un cadre national, tel Melià en Espagne – pas seulement, il est vrai, pour ce groupe assez diversifié – et le moins célèbre UNA en Italie18, dont l’un des fleurons est le Milano Verticale, ouvert en 202119.

Nombre de marques et de groupes sont la propriété d’investisseurs, individuels ou associés, relevant de la sphère proche-orientale et extrême-orientale et caractérisés le plus souvent par le grand – voire très grand – luxe de leurs établissements : Capella20, Oberoi21, Peninsula (Katara Hospitality22-Hong Kong & Shanghai Hotels), Shangri-La23 (Robert Kuok), Mandarin Oriental (Jardine Matheson), Four Seasons (le prince saoudien Al-Walid Ben Talal, notamment)24, Jumeirah (Dubaï Holding, notamment au Moyen-Orient25) ou Dorchester (sultan de Brunei).

D’autres, notamment parmi les groupes « franchiseurs » les plus importants, qui, en 2020, par nombre de chambres décroissant, étaient Marriott, Hilton, Intercontinental26, Accor et Hyatt s’appuient sur la diversité de leurs établissements27. Pour ce qui concerne les grands hôtels au sens qualitatif et/ ou quantitatif, Marriott met en avant The Saint-Regis et Ritz-Carlton, voire « The Luxury Collection » qui réunit des établissements de styles variés28. Hyatt utilise une appellation assez proche pour des hôtels prestigieux, tels, en 2018, le Martinez de Cannes, l’Hôtel du Louvre à Paris ou The Confidante à Miami29. Hilton use pour ses hôtels les plus huppés de la marque Waldorf Astoria. Par exemple, le célèbre Hilton Cavalieri de Rome est devenu le Rome Cavalieri Waldorf Astoria, toujours associé au restaurant triplement étoilé La Pergola, du chef Heinz Beck. En Chine, le Waldorf Astoria Shanghai on the Bund est ouvert depuis 2011, dans l’imposant bâtiment, d’un siècle antérieur, du Shanghaï Club.

L’évolution du groupe Accor est souvent présentée, notamment dans la presse française. Ses origines remontent à 1963, date de sa création par Gérard Pélisson et Gérard Dubrule. Il a d’abord reposé sur des marques diverses mais situées en dehors du champ du luxe (Novotel, Ibis, Mercure) avant d’inclure Sofitel en 198030. Présidé depuis 2013 par Sébastien Bazin, il englobe des marques parfois assez (MGallery) voire très luxueuses (Sofitel Legend, Raffles, Fairmont), ainsi que des établissements « design » bien plus modestes, avec 25 Hours ou Mama Shelter. Globalement, le groupe se situe désormais au sixième rang mondial et au deuxième pour l’hôtellerie de luxe, derrière Marriott. Son premier actionnaire est le groupe chinois Jin Jiang31.

Dans une perspective plus spécifique et sans prendre part à une compétition concernant d’autres catégories, le recours à des marques, dans le domaine de l’hôtellerie, peut répondre à une stratégie de très grands groupes du secteur du luxe, à commencer par le premier à l’échelle mondiale, LVMH, avec les hôtels Cheval Blanc32 et le rachat du groupe Belmond33. Il arrive, qu’une marque de luxe bien connue dans un autre champ soit mise en avant. C’est le cas, également dans le cadre de LVMH depuis 2011, du joaillier Bulgari et des établissements qui en portent le nom34.

Dans le détail, les ventes, participations et achats témoignent d’ailleurs de la complexité des enjeux, entre possibilités d’accroissement du prestige, espoirs fondés sur des marchés prometteurs35 et aléas d’une conjoncture alternant, parfois de manière très rapprochée, entre crises et reprise de l’expansion.

2020-2023 : De la crise au regain ?

La seconde moitié des années 2010, en particulier à Paris, a vu surgir plusieurs crises qui ont entraîné des difficultés pour les grands hôtels, qu’il s’agisse, tout d’abord, d’attentats terroristes ou de manifestations récurrentes – lors de la crise des « Gilets jaunes » – près des Champs-Élysées36.

C’est de manière bien plus globale que se font sentir les effets de la pandémie liée à la Covid-19, à partir de la fin de l’hiver 2020. D’une part, le trafic aérien, fortement réduit, ne permet plus à la riche clientèle de se déplacer autant qu’auparavant, loin s’en faut. La décision prise dans de nombreux pays de recourir à plusieurs reprises au confinement a entraîné, pendant plusieurs mois, la fermeture de nombre d’établissements. Après la levée du premier en juin, beaucoup d’hôtels de luxe ont décidé de ne pas rouvrir avant septembre 202037, voire au-delà, en raison de la faiblesse des réservations, ce qui a aussi impliqué la fermeture pendant des mois de restaurants d’hôtels prestigieux. La reprise d’activité a été d’ailleurs peu linéaire, puisque certains établissements ont dû fermer à nouveau avant même le deuxième confinement. Parmi les projets prestigieux, beaucoup ont été décalés, comme le premier grand hôtel qui porte le nom de Karl Lagerfeld, à Macao, annoncé en 2016 et inauguré en juin 2023, après la mort du célèbre couturier et designer38.

Quant au Cheval Blanc parisien, sur le site de la Samaritaine, il a ouvert en septembre 202139. Du reste, nombreux sont les établissements de luxe qui sont apparus dans la capitale à partir du second semestre de l’année 202140, ainsi que dans d’autres métropoles, tels le luxueux Hotel Aman de New York en 2022, le Six Senses Rome en 202341, et, la même année, les Peninsula de Londres42 et Istanbul43, et deux hôtels Raffles, associant chambres et résidences, à Boston (Raffles Boston Back Bay Hotel and Residences) et – sans doute le plus spectaculaire parmi les hôtels de grand luxe ouverts en 2023, le Raffles Hotel at the OWO, établissement de prestige ouvert dans l’Old War Office44. Des réouvertures après travaux sur la Riviera sont récentes, comme celle de l’Anantara Plaza de Nice après quatre ans de travaux45. D’autres hôtels, moins luxueux mais renommés, ont prévu d’importantes rénovations pour 2024.

Au-delà des fluctuations de la conjoncture, commentées dans de nombreux articles de presse, il est évidemment un peu difficile d’évaluer globalement la portée de la crise sanitaire, peut-être moins marquée dans les aires littorales du tourisme de luxe. Il semble que le regain actuel se fasse davantage sentir dans de très grandes villes, où l’opulence – à l’échelle du secteur du luxe, bien évidemment – est affichée. Elle est parfois plus discrète dans certains lieux historiques du tourisme méditerranéen46.

En remontant quelques années en arrière, on peut d’ailleurs s’interroger sur les changements éventuels de perception de l’univers des palaces. Le célèbre chef Michel Guérard, lui-même à la tête, nous l’avons vu, d’un palace aux champs, exprimait quelques doutes :

À Eugénie-les-Bains, le tourisme étranger ne représente que 35 % de notre chiffre d’affaires. J’imagine que c’est plus compliqué pour les palaces parisiens, dont beaucoup ont d’ailleurs décidé de rester fermés jusqu’en septembre. Peut-être faut-il s’interroger sur ce modèle. Est-ce que l’offre « palace » correspond encore à ce que cherchent les clients ? Y a-t-il une clientèle locale pour cela ?47

Dans un contexte un peu différent, une question voisine avait été posée dans un reportage paru en octobre 2020, au sujet des grands hôtels de Las Vegas :

Las Vegas est un chantier permanent. Les vieux hôtels devenus ringards sont régulièrement démolis pour faire place à de rutilants palaces qui subiront éventuellement le même sort. Avant la pandémie, cela avait sans doute un sens. Mais maintenant ?48

Plus récemment, à la fin d’un article sur le gigantisme hôtelier, évoquant l’expérience d’une « nuit d’observation » dans le Pullmann Montparnasse, le journaliste Philippe Viguié Desplaces, après s’être montré nuancé, conclut en évoquant l’hôtel qui, « comme pour excuser sa taille, dans un vrai paradoxe, cherche à se faire tout petit alors qu’il est si grand…49 »

Quoi qu’il en soit, en raison de la notoriété de certains établissements et du caractère névralgique du secteur du tourisme, en termes de chiffre d’affaires et d’emplois, la réouverture des grands hôtels et palaces – parisiens, en l’occurrence – avait été tenue pour l’un des « signaux faibles » d’un redressement économique. Il a été écrit que la « clientèle moyen-orientale, asiatique et nord-américaine qui constitue 80 à 90 % des habitués des hôtels de luxe parisiens » ne reviendrait pas rapidement50. Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement des établissements européens ou américains. Au Moyen-Orient même, l’essor de l’hôtellerie de luxe se poursuit. L’un des exemples les plus connus, avec celui du Qatar51, est celui des Émirats arabes unis et particulièrement de Dubaï, auquel un guide gastronomique Michelin a attribué des étoiles en 2022 et où existent de nombreux palaces, dont le Burj Al Arab Jumeirah, qui figure « la voile d’un bateau »52. La mondialisation, on le voit, comporte de nombreuses facettes.

Plus de trois ans après le début de la crise sanitaire, alors que le tourisme de luxe connaissait un certain regain, notamment depuis le printemps 202253, les répercussions de la guerre en Ukraine54 et de la hausse des prix de l’énergie entretiennent, même si ce n’est évidemment qu’un aspect limité voire mineur de la situation géopolitique, des incertitudes, qu’il s’agisse de la clientèle « locale » ou plus encore de certaines modalités de la mondialisation. En outre, se greffe sur la conjoncture un enjeu devenu structurel du secteur de l’hôtellerie et de la restauration, le recrutement du personnel, à la fois en termes de salaires, de logement et de conditions de travail.

Si l’optimisme de certains acteurs ou observateurs de l’hôtellerie de luxe55 a été un temps porté par l’augmentation des cours de bourse – pour des grands groupes qui y sont cotés-, et par l’augmentation des prix des chambres que sont prêts à payer les voyageurs les plus fortunés, depuis octobre 2023, toutefois, de nouvelles inquiétudes, assurément bien plus graves, ont trait à la situation au Proche-Orient.

  • 1 Cette histoire de longue durée est associée depuis 2021 à des rivalités entre le groupe LVMH, via Belmond, et le groupe Accor : voir Visseyrias Mathilde, « Orient-Express : Accor lance la bataille des trains de luxe contre LVMH », Le Figaro, 9 décembre 2021, p. 26 et Damour Pauline, « Accor défie LVMH sur l’Orient Express », Challenges, 1er septembre 2022, p. 74-75. Il est question pour Accor et ses associés d’ouvrir de dix à douze « hôtels Orient Express » dans les années qui viennent, à commencer par Rome et Venise. L’une des marques d’Accor est désormais associée au nom du célèbre train : il s’agit de Raffles & Orient Express. La vogue des trains de luxe en partie influencés par le modèle des palaces touche du reste plusieurs continents : voir Jaeger Jean-Marc de, « La voie libre », Madame Figaro, 14-15 octobre 2023, p. 142-145.
  • 2 Voir Houellebecq Michel, Plateforme, Paris, Flammarion, 2001.
  • 3 Certaines d’entre elles disposent d’une diversité d’adresses impressionnante : voir par exemple le Guide Vuitton consacré à Tokyo en 2020.
  • 4 Il est rare, dans le secteur du grand luxe hôtelier, que des investigations de grande ampleur soient retracées dans la presse : Déserts Sophie des, « Le Maybourne Riviera, hôtel de luxe devenu « nid à emmerdes » pour le Qatar, Libération, 11 juillet 2023, p. 12-14 : de multiples procédures sont en cours ; il est question des déboires du groupe Maybourne, du milliardaire nord-irlandais Patrick Mc Millen, contrôlé par la famille princière du Qatar al-Thani depuis 2015. Patrick Mc Millen a été écarté de la gestion de l’hôtel et de plusieurs autres en avril 2022.
  • 5 Voir par exemple les sites www.hoteldeluxe.info et https://journaldespalaces.com [consultés le 15 mars 2024].
  • 6 Ainsi, à Mykonos, avec le groupe Myconian de la famille Daktilides, déjà cité.
  • 7 Dont dépendent deux établissements de grand luxe, le Grand Hotel Schloss Bemberg de Bergisch Gladbach et le Seehotel Überfahrt de Rottach Eggern. Tous deux ont eu une table triplement étoilée, avec les chefs Joachim Wissler – qui a perdu récemment l’une de ses étoiles – et Christian Jürgens, ce dernier n’étant plus mentionné dans le Guide Deutschland 2024.
  • 8 Dans le secteur hôtelier, il a été associé, à hauteur de 40 %, au groupe Fimalac de Marc Ladreit de Lacharrière. Cette situation a changé, dans un contexte de tensions familiales entre Dominique Desseigne, veuf de Diane Barrière, et ses deux enfants (Alexandre et dans une moindre mesure Joy), qui ont donné lieu à de multiples commentaires en 2023 : voir Bordet Marie, « Succession impitoyable chez les Barrière », Le Point, 16 février 2023, p. 58-64, Visseyrias Mathilde, « Derrière les paillettes du groupe Barrière, le putsch d’un fils contre son père », Le Figaro, 1er août 2023, p. 35 (sous-titre : « Fouquet’s, Le Majestic, le Normandy…l’héritage de Diane Barrière a fait exploser sa famille. ») et Schneider Vanessa, « Succession Barrière, la haine en héritage », Le Monde, art.cité.
  • 9Bantigny Ludivine, op. cit., notamment p. 181.
  • 10 Sur Michel Reybier – qui avait fait fortune dans l’agroalimentaire – et son groupe, voir Arnaud Jean-François, « L’élégance de l’éléphant », Challenges, 17 septembre 2020, p. 116-118 et le site michelreybierhospitality.com. Le palmarès 2023 de Challenges (27e édition) des 500 plus grandes fortunes de France situe le groupe au 54e rang ex aequo.
  • 11 Au même rang dans le même palmarès. Stéphane Courbit est le propriétaire du groupe Airelles et s’est associé à Alain Ducasse pour ouvrir un hôtel de luxe, Le Grand Contrôle, à Versailles : Arnaud Jean-François, « Lov Group s’ouvre une perspective royale », Challenges, 10 juin 2021, p. 44.
  • 12 Alors au 103e rang (au 319e en 2023 : voir Challenges, 6 juillet 2023, p. 306) ; sur ses déboires depuis plus de deux ans, voir Bartnkil Marie, « Go Sport, Camaieu, Gap… L’homme qui bâtit un empire pour un euro symbolique », Le Figaro, 11 mai 2021, p. 26. Parmi les hôtels de prestige de ce groupe composite, figurent le Trianon Palace de Versailles, le Waldorf Astoria de Jérusalem et le Grand Hôtel de Bordeaux ; voir aussi Bertrand Morgane, « La chute de l’empire Ohayon », L’Obs, 9 février 2023, notamment p. 47.
  • 13 Composante de la Société Perseus : voir Georgopoulos Lisa, « Valéry Grégo, entrepreneur en hôtellerie », M-Le Magazine du Monde, 6 mars 2021, p. 82-83.
  • 14 Voir BENAÏM Laurence, « Emmanuel Sauvage, le trublion de l’hôtellerie de luxe », Le Figaro, 23 octobre 2018, p. 39. Le groupe a récemment ouvert le Nolinski Venezia : voir Ozanne Marie-Angélique, « Les magiciens de Venise », Le Figaro Magazine, 16 juin 2023, p. 119.
  • 15 Qui compte en son sein l’hôtel Monsieur George, décoré par Anouska Hempel. Le groupe a rénové le célèbre Hôtel de la Ponche à Saint-Tropez et rouvert en mai 2023 le Cap d’Antibes Beach Hôtel, au style désormais épuré : voir Debray-Mauduy, Alyette, « Nicolas Saltiel, fabricant de rêves », Le Figaro, 13 juin 2023, p. 34 et Maida Sabine, « Un œil neuf sur le Cap », M-Le Magazine du Monde, 16 septembre 2023, p. 100-103.
  • 16 Voir le site www.kempinski.com [consulté le 15 mars 2024].
  • 17 Tel le groupe Scandic, dans les pays scandinaves, créé en 1963. Certains de ses hôtels ont retenu l’attention de la presse, tel le Scandic Grand Central (2021), de style contemporain, dans une aile de la gare d’Helsinki de la période Art Déco, due à Eliel Saarinen, père du plus célèbre Arno Saarinen : voir Godfrain Marie, « Mener grand train à Helsinki », M le Magazine du Monde, 16 octobre 2021, p. 150.
  • 18 Où le groupe CIGA joua longtemps un rôle important.
  • 19 Son restaurant gastronomique se nomme Anima et est dirigé par le chef Enrico Bartolini, triplement étoilé dans un de ses nombreux autres établissements, également situé à Milan. Plus généralement, voir le site www.gruppouna.it [consulté le 15 mars 2024].
  • 20 Dans « La Liste » de 2023, Le Capella de Bangkok arrive au premier rang de Thaïlande, avec 98 points sur 100.
  • 21 Notons que l’Oberoi Udaivilas d’Udaipur a obtenu plusieurs distinctions internationales et est classé au premier rang en Inde dans le même palmarès, avec 99 points sur 100.
  • 22 Ce groupe lié comme son nom l’indique au Qatar est propriétaire de nombreux grands hôtels ou y possède des parts : voir son site, katarahospitality.com.
  • 23 Dont l’un des établissements se trouve dans un fameux immeuble de Londres, The Shard.
  • 24 Notons que le classement du Guide Forbes de 2023 fait apparaître, même s’il n’existe pas de classement, l’excellente position qualitative de Four Seasons, derrière les groupes Peninsula et Mandarin Oriental, qui semblent dominer de ce point de vue : voir www.forbestravelguide.com [consulté le 15 mars 2024]. Parmi les hôtels Four Seasons, en dehors des établissements situés dans des pays mentionnés fréquemment, citons ceux d’Amman (2002) et de Bogota, ouvert en 2016 : voir Sasportas, Valérie, « Amman, une ville dans la mémoire de l’Arabie contemporaine » et Ozanne Marie-Angélique, « Bogota, chronique d’une renaissance annoncée », Le Figaro, 17 août 2023, p. 11 et 14 août 2023, p. 13.
  • 25 Quelques grands hôtels européens, comme le Carlton Tower de Londres ou le Capri Palace Hotel d’Anacapri, font partie du groupe.
  • 26 Qui dispose de quelques marques de luxe. Disponible sur : www.ihg.com [consulté le 15 mars 2024].
  • 27 Voir Visseyrias, Martine, « Les géants de l’hôtellerie fragilisés par une crise sans précédent », Le Figaro, 12 août 2020, p. 20.
  • 28 Parmi eux, le spectaculaire « The Castle » de Dalian, en Chine » (2014) et « The Jaffa Hotel », à Tel Aviv, premier établissement d’Israël d’après « La liste », qui a été ouvert en 2018, après des travaux menés sous la direction des architectes John Pawson et Ramy Gill, sur les fondations d’un ancien hôpital et d’un monastère : voir au sujet de cet établissement WOLFF Sylvie, « Jaffa, le quartier bohème de Tel Aviv », Les Échos Week-End, 25-36 août 2023, p. 54-55.
  • 29 Voir Rossignol, Chloé, « Hyatt traque les hôtels mythiques », Le Journal du Dimanche, 16 septembre 2018, p. 30.
  • 30 Voir l’article nécrologique de Chaperon, Isabelle, « Gérard Pélisson cofondateur du groupe Accor », Le Monde, 10 mars 2023, p. 17).
  • 31 Voir Visseyrias Martine, « Comment Sébastien Bazin a transformé Accor en dix ans », Le Figaro, 24 août 2023, p. 26.
  • 32 Réunis sous l’appellation Maison Cheval Blanc à l’initiative de Bernard Arnault : voir le site chevalblanc.com.
  • 33 Voir par exemple Garnier Juliette, « LVMH s’offre l’hôtel Cipriani à Venise », Le Monde, 15 décembre 2018, cahier Économie et Entreprise, p. 4 et Letessier Ivan, « LVMH à l’offensive dans le tourisme de luxe », Le Figaro, 15-16 décembre 2018, p. 28. Le groupe Belmond possédait, outre plusieurs trains célèbres, alors trente-trois « hôtels mythiques », dont le Cipriani de Venise (présenté comme le meilleur hôtel du monde selon « La Liste » de 2023), le Timeo de Taormina, le Splendido de Portofino, le Caruso de Ravello, le Grand Hôtel de l’Europe de Saint-Petersbourg, et le Copacabana Palace,de Rio.
  • 34 L’hôtel Bulgari de Paris est le septième du groupe, après ceux de Milan, Bali, Londres, Pékin, Dubai et Shanghaï : voir Basini Bruna « Paris, nouvel écrin de Bulgari », Le Journal du Dimanche, 28 novembre 2021, p. 35 et Viguié-Desplaces Philippe, « Bulgari Paris : un bijou d’hôtellerie », Le Figaro, 28 novembre 2021, p. 32). Le Bulgari Hotel Roma a ouvert en juin 2023, dans un bâtiment datant de la fin des années 1930, face au mausolée d’Auguste : voir Viguié-Desplaces, « Bulgari Hotel Rome – Lettre d’amour à la ville éternelle ! », Le Figaro, 9 juin 2023, p. 28-29 et Tours Marion, « Si Rome m’était contée… », Le Point, 22 juin 2023, p. 102-104. Le chef italien triplement étoilé, Niko Romito, responsable des restaurants de ces hôtels, a par exemple implanté à Paris l’un des « Il Ristorante », qui offre la particularité d’être l’une des très rares tables de grands hôtels mentionnées dans le Guide du Fooding 2023, p. 136, sous le titre « Voir et se faire voir ».
  • 35 On l’a vu à Paris il y a peu d’années et cela demeure : voir par exemple l’article de Visseyrias Mathilde, « À Paris, le retour du Lutetia relance la concurrence entre les palaces », Le Figaro, 8 juin 2018, p. 18 (carte intéressante, utile pour l’identification des propriétaires).
  • 36 On a beaucoup parlé de la destruction partielle de la brasserie Le Fouquet’s (voir Bantigny Ludivine, op. cit., notamment p. 252-250), mais l’hôtel du même nom n’était pas directement visé.
  • 37 Voir par exemple, au sujet de Paris, Attias Esther, « Palaces rêves de suites », Challenges, 9 juillet 2020, p. 178-179.
  • 38 Voir le site www.karl.com [consulté le 15 mars 2024]. Cet établissement fastueux, The Karl Lagerfeld, est situé dans le très vaste Grand Lisboa Palace Resort Macau.
  • 39 Voir Haloche Laurence, « Cheval Blanc Paris – Un palace en capitale », Le Figaro Magazine, 27-28 août 2021, p. 70-79. La décoration a été confiée à Peter Marino. Le chef du restaurant de prestige, Plénitude, n’est autre qu’Arnaud Donckele, qui a obtenu directement trois étoiles en 2022, tout en conservant celles de la Voile d’Or de Saint-Tropez.
  • 40 Voir Vignando Dorane, « Paris retrouve le goût du luxe », L’Obs, 16 décembre 2021, p. 124-126. Il est question de plusieurs nouveaux hôtels, dont Madame Rêve, dans l’ancienne poste de la rue du Louvre, le Kimpton Saint-Honoré et le Soho House. Parmi les ouvertures de 2022 dans la capitale, on peut citer celles de l’hôtel SO/Paris, dans le cadre du réaménagement d’un ensemble urbain, près de la bibliothèque de l’Arsenal. En 2023, la Maison Delano a ouvert ses portes rue d’Anjou. Son restaurant, « La Maison bleue » est supervisé par le chef espagnol Dani Garcia, qui fut triplement étoilé à Marbella : voir le magazine Yam, été 2023. Quant à l’Hôtel La Fantaisie, rue Cadet, il abrite Golden Poppy, de la cheffe française Dominique Crenn, triplement étoilée à San Francisco : voir Bernard-Guilbaud Yan et Ozanne Marie-Angélique, « Édens parisiens », Le Figaro-Magazine, 7 juillet 2023, p. 94.
  • 41 Proche de la fontaine de Trevi et aménagé dans un palais de style rococo, il est mentionné dans un « Carnet de route » concernant Rome : voir Chevalley Sarah, Le Figaro, 9 juin 2023, p. 30.
  • 42 Voir Ross Christopher, « London Proper », Wall Street Journal Magazine, Fall 2023, p. 43 : ce très luxueux établissement, situé dans le quartier de Belgravia, a fait l’objet de longs travaux, sous la direction du designer Peter Marino.
  • 43 Intégré au site de Galataport. Disponible sur : www.peninsula.com.
  • 44www.raffles/london [consulté le 15 mars 2024]. De nombreux films de James Bond comportent des séquences tournées dans ce bâtiment, fréquenté notamment par Churchill et Ian Fleming.
  • 45 Voir Elkrief, Raphaëlle, « Anantara Plaza, Nice retrouve son joyau », Le Figaro, 13 décembre 2022, p. 38 (il s’agit de l’ancien hôtel de France construit en 1851, devenu par la suite le Plaza, et qui est devenu la « première adresse française » du groupe asiatique).
  • 46 Non sans raffinement dans certains cas, comme à Tanger ou dans les environs. La rénovation d’un palais des années 1920 a donné lieu à l’ouverture du Fairmont Tazi Palace en 2022 : voir Wacrenier Ségolène, « Quoi de neuf à Tanger ? », Madame Figaro, 1er-2 septembre 2023, p. 105, qui signale aussi deux hôtels de charme, la Villa Mabrouka, ancienne villa de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, largement transformée, et la Fiermontina Ocean ; sur ce dernier établissement, situé à Larache, voir aussi Brunet-Rivaillon, Hélène, « Un balcon sur la côte sauvage marocaine », M-Le Magazine du Monde, 4 novembre 2023, p. 94-95 (une dimension locale, voire sociale, est mise en avant).
  • 47 « La vente à emporter ne remplacera jamais le fait d’aller au restaurant », entretien avec Michel Guérard et la jeune cuisinière Manon Fleury, Le Monde, 23 juin 2020, p. 32, propos recueillis par Labro Camille.
  • 48Vincent Armelle, « À Las Vegas, dévastée par le Covid, le vice ne fait plus recette », Le Figaro, 14 octobre 2020, p. 8.
  • 49Viguié Desplaces Philippe, « Hôtels, Paquebots – Le retour des géants ! », article cité, Le Figaro, 19 octobre 2022, p. 34.
  • 50 Voir Motte Muriel, Legendre Raphaëlle, Deprieck Matthieu, Lombard-Latune Marie-Amélie, Vigogne Ludovic, « 9 signaux faibles pour évaluer la reprise », L’Opinion, 25 août 2020, p. 1-2 (citation p. 2, relative au troisième signal dans l’ordre de présentation).
  • 51 Lors de la coupe du monde de football, un article de Cruz Laurent, intitulé « 5 raisons de faire escale à Doha » est paru dans Les Échos Week-End des 2-3 décembre 2022, p. 102 : il y est question d’hôtels de luxe de chaîne et de restaurants.
  • 52La Horie Marine de, « Dubaï, un conte des mille et une toques », L’O2, magazine de L’Opinion, n° 5, 14 octobre 2022, p. 64-66 (ici p. 64). Spectaculaire, l’hôtel fait l’objet d’un onglet particulier sur le site du groupe dont il est le fleuron, avec le sous-titre « A Global Icon of Arabian Luxury » : voir www.jumeirah.com [consulté le 15 mars 2024]. Signalons par ailleurs l’ouverture à Dubaï d’un, autre hôtel spectaculaire, Atlantis the Royal, en 2023.
  • 53Visseyrias Martine, dans « Le retour des touristes étrangers offre un bel été à Paris », Le Figaro, 17 août 2022, p. 20, cite notamment François Delahaye, le directeur des opérations de la « Dorchester Collection », à laquelle appartiennent le Plaza Athénée – où le prix moyen des chambres « approche les deux mille euros la nuit », écrit la journaliste – et le Meurice. Il est indiqué en sous-titre que les touristes américains « dépensent à tous crins ». Sur la côte atlantique, l’hôtel du Palais de Biarritz, rénové grâce aux fonds de la famille Decaux, de la Caisse des Dépôts et du Groupe Hyatt, après des années « de gigantesques travaux », vise également une riche clientèle internationale : voir Gubert Romain, « Biarritz, le chic décontracté », Le Point, 18 août 2022, p. 62-63.
  • 54 Certaines réfugiées ont trouvé du travail dans l’hôtellerie : voir par exemple, au sujet de deux hôtels de luxe d’Èze, la Chèvre d’Or (qui a deux étoiles) et le Château Eza, dans les Alpes-Maritimes, l’article de Fischer Sofia, « Les petites mains ukrainiennes de la Riviera », Le Monde, 28 juillet 2022, p. 12.
  • 55 Voir l’article cité de Visseyrias Martine, « Comment Sébastien Bazin a transformé Accor en dix ans ».