Le développement dynamique de l’économie du Grand-Duché de Luxembourg a stimulé une croissance inédite de sa population ainsi que celle des territoires voisins. Tous les territoires, luxembourgeois et les zones frontalières, se voient confrontés à différentes conséquences, comme de nouveaux besoins d’une population diversifiée et hautement mobile.
La coopération transfrontalière locale permet de répondre à différents problèmes communs. Afin de la pérenniser et stabiliser, il était nécessaire de créer un outil d’ingénierie dédié et structurellement transfrontalier. C’est ainsi qu’en date du 8 mars 2013, l’État luxembourgeois1, les communes luxembourgeoises d’Esch-sur-Alzette2, Mondercange3, Sanem4 et Schifflange5 ainsi que l’État français 6et quatre collectivités françaises (la Communauté de Communes du Pays Haut Val d’Alzette7, la Région Lorraine8 [remplacée depuis 2015 par la Région Grand Est] et les Conseils Départementaux de Moselle9 et de Meurthe-et-Moselle10) ont mis en place le Groupement européen de coopération territoriale (GECT) Alzette Belval.
Sur un territoire français et luxembourgeois qui a été frappé de plein fouet par le déclin de l’industrie sidérurgique et des mines, de grands projets urbains, comme la reconversion de la friche de Belval au début du 21e siècle, émergent. Dans ce contexte, et en plus des actions transfrontalières déjà engagées depuis 2013, les deux États et la Région Grand Est ont exprimé leur volonté d’aller plus loin en termes de qualité architecturale ainsi que procédurale et se sont engagés dans un processus IBA (de l’allemand : Internationale Bauausstellung). L’idée était d’envisager une amélioration du modèle architectural et de la conception urbaine du territoire transfrontalier. L’idée était aussi de définir des processus communs, de sortir des fonctionnements habituels pour réinventer ensemble le développement territorial. Et c’est le GECT Alzette Belval qui conduit, depuis 2019, les travaux de préfiguration IBA au sein du partenariat français et luxembourgeois.
Dans ce cadre, une coopération avec l’École nationale supérieure d’architecture à Nancy a été engagée. L’initiative ayant déjà d’étroites relations avec les cercles d’architecture au Luxembourg, il était intéressant de tisser des liens avec les réseaux français. Ainsi, sur l’année académique 2020-2021, un petit groupe d’étudiants s’est penché sur des territoires qui semblent, trop souvent, délaissés par la pensée architecturale : les zones péri-urbaines voir quasi-rurales, notamment du versant français. Les étudiants ont su saisir la situation particulière de ces territoires et les dynamiques actuelles (préIBA Alzette Belval, Luxembourg in Transition, …) pour fonder un argumentaire pour ces espaces « périphériques – maudits » qui constituent l’hinterland des centres métropolitains. Ils ont retenu ces espaces en particulier, car ces derniers pourraient tout à fait se trouver au cœur de la discussion sur la transition écologique. Eux seuls disposent des ressources viables et nécessaires (en terres agricoles, en eau potable et main-d’œuvre) et méritent une prise en compte. Je vous invite à découvrir sur les pages suivantes les réflexions de ces jeunes personnes en recherche d’un futur désirable pour le territoire transfrontalier, dans tous ces aspects.