À la mémoire de Bernard Stiegler (1952-2020)
Dans un monde complexe elles éclairent, dans une société médiatique elles dérangent, dans le champ politique elles intriguent, les sciences humaines et sociales suscitent des réactions qui ne sont jamais neutres. Pour les élus elles constituent un puissant matériel, pour la réflexion autant que pour l'action, ou plutôt elles devraient le constituer, tant nous savons que le monde politique reste encore trop souvent imperméable, ou du moins distant, vis-à-vis des apports des sciences sociales.
Comme élu qui a été formé aux sciences humaines et sociales, je sais la solitude éprouvée par beaucoup quand sont évoquées les analyses par exemple des sociologues, psychologues, historiens, anthropologues, démographes. [...] L'école, force est de constater que dans le débat public elle n'occupe plus la place qui a longtemps été la sienne. Elle a pourtant, plus que jamais, trait aux enjeux du temps présent.
Mathieu Klein
extrait du Propos d'accueil du Deuxième Congrès de la théorie de l'action conjointe en didactique à Nancy, 21 juin 2021
Cette accélération [du désordre] n'allait pas seulement engendrer ainsi le court-circuit des dispositifs par lesquels, jusqu'alors, les énergies pulsionnelles étaient transformées depuis les origines de la vie infantile jusqu'aux établissements supérieurs, en investissements sociaux dans tous les domaines de l'existence : ce sont les procédures délibératives de toutes natures qui allaient être court-circuitées les unes après les autres.
Bernard Stiegler
(2020, p. 190)