Ces députés symbolisent le gaullisme triomphant : élus sous l’étiquette UNR en 1958 (206 : 199 +7 apparentés), UNR-UDT en 1962 (233 : 216 +17), UD pour la Cinquième République (200 : 180 +20) en 1967 et UDR (293 : 270 +23) en 1968, ils constituent le groupe le plus nombreux à l’Assemblée nationale sans détenir à lui seul la majorité absolue sauf en 19681. Parmi eux, huit femmes sur un total de 437 députés étiquetés gaullistes ou apparentés, raillés par Le Canard enchaîné qui les qualifie de « godillots »2.
Tous ne sont pas entrés en « gaullistes » et certains n’ont rejoint le groupe qu’au fil des années (1962 ou 1967), comme Madeleine Aymé de la Chevrelière ou Marie-Madeleine Dienesch… Pour l’immense majorité, ils entrent au Palais-Bourbon pour la première fois : seuls 49 (11,2 % du total) ont déjà siégé au Parlement sous la Quatrième République dont seize étaient des sortants en 1958 et beaucoup d’élus en 1951 (RPF), battus en 1956. Parmi eux, des « anciens » (Jacques Chaban-Delmas, Léo Hamon — sénateur sous la Quatrième —, Maurice Lemaire, Radius, Raymond Triboulet, Jean-Yves Chapalain, Edmond Bricout), des « jeunes » (Alain Peyrefitte, Jean Charbonnel, Jacques Chirac, Bernard Pons), mais aussi des députés météores (Georges Pompidou) et des « carrières longues » (Didier Julia, André Bord, Robert Galley, Olivier Guichard, etc.). Tous ne sont pas sortis en « gaullistes » : Jacques Soustelle bien sûr (réélu centriste en 1973 et battu par Michel Noir en 1978…), d’autres sous l’étiquette Front National (Pascal Arrighi, Charles de Chambrun par exemple) ou Parti Socialiste (Olivier Stirn). Treize d’entre eux sont en vie un demi-siècle après leur élection et parfois presque autant depuis leur sortie du Palais-Bourbon !
Jérôme Pozzi a étudié leurs itinéraires jusqu’aux années 1970 en concluant, à propos du renouvellement du groupe au fil des années que : « la législature 1973-1978 a été en quelque sorte le chant du cygne des parlementaires de la République gaullienne »3. À l’occasion de ce colloque, comme les organisateurs nous y invitent, il s’agit de regarder au microscope la sortie en politique des députés et d’affiner cette affirmation. Quelle est la chronologie des sorties de l’Assemblée nationale et leurs motifs ? Que deviennent les anciens députés ? En conclusion, il faudra tenter une mise en perspective, en amont avec des députés d’un autre régime, la Troisième Républiqueet en parallèle avec l’ensemble des députés de la Cinquième République puis une esquisse de typologie des sorties des députés gaullistes de la République gaullienne4.
Le temps des adieux à l’Assemblée : souvent forcés…
La sortie s’effectue sur une longue période, entre 1962 à 2002, mais, dans la moitié des cas, au temps des présidences de Gaulle et Pompidou et le plus souvent (358 sur 437 soit 82 %) lors du renouvellement de l’Assemblée, soit par un renoncement à une nouvelle candidature, soit pour cause de défaite5. Trois élections arrivent en tête quant au départ d’élus gaullistes des années de Gaulle : 1973 (103 sorties soit 23,5 % du total) ; 1962 (65 sorties — dont 51 élus de 1958 et 9 élus au temps du RPF6 — soit 15 %) et 1967 (61 sorties soit 14 %). Puis viennent comme dates de sortie de l’Assemblée, 1968 (14 soit 3 %) et 1978 (45 soit 10,5 %). Ainsi, entre 1962 et 1978, 288 députés élus au temps du général de Gaulle quittent l’Assemblée à l’occasion des législatives, soit les deux tiers. Par la suite, les élections législatives qui voient le plus grand nombre de sorties des gaullistes des années 1960 sont celles de 1981 avec le raz-de-marée socialiste : 27 soit 6,2 %. Le groupe gaulliste (RPR) au Palais-Bourbon connaît alors son étiage avec 88 députés seulement. Peu à peu, ensuite, à chaque scrutin, des parlementaires gaullistes « historiques » quittent l’Assemblée7.
Pour l’ensemble des députés ayant appartenu aux groupes gaullistes entre 1958 et 1969, l’âge moyen de sortie de l’Assemblée est de 59,93 ans, mais ce chiffre masque de gros écarts. 83 (19 %) ne dépassent pas les 50 ans dont 11 ont moins de 40 ans, dont Jacques Mer (39 ans), Alain Terrenoire ou René Hostache (37 ans), Georges Brice (35 ans), Guy Vaschetti (31 ans) le plus jeune. Six ont plus de 80 ans : Marcel Dassault (94 ans), Jean-Paul de Rocca-Serra (87 ans), Jacques Baumel (84 ans), Pierre Guillain de Bénouville (83 ans), Maurice Lemaire (83 ans) et Jacques Chaban-Delmas (82 ans).
La durée du mandat est très variable. L’antériorité du mandat avant la naissance de la Cinquième République ne doit pas être oubliée. 48 élus de 1958 sont d’anciens parlementaires de la Quatrième République (soit 11 % du total), dont beaucoup d’élus du RPF en 1951, battus en 1956. 16 gaullistes élus de 1958 sont des sortants8. Pour l’ensemble des députés ayant appartenu aux groupes gaullistes entre 1958 et 1969, 182 ne siègent que durant un seul mandat (41,6 %) ; 280 pendant au moins deux mandats dont 98 au moins quatre mandats (22,4 %).
La défaite, cause première
Pour l’ensemble des députés ayant appartenu aux groupes gaullistes entre 1958 et 1969, 224 sont battus, soit plus de la moitié et trois sont invalidés9. Les élections les plus difficiles provoquant l’échec de plus d’un tiers des députés sont, dans l’ordre, celles de 1973 : 69 battus (16 % du total) ; 1962 : 53 battus (12 %) et 1967 : 40 battus (9 %). Cette hiérarchie correspond à celle des sorties de l’ensemble des gaullistes des années de Gaulle. Les nombreuses défaites en 1967 s’expliquent par le recul très sensible des gaullistes et de leurs alliés qui ne conservent la majorité absolue que d’une voix. En revanche, le nombre d’échecs en 1962 n’est pas lié à un affaiblissement du groupe qui sort renforcé des élections provoquées par la censure du gouvernement Pompidou. Deux facteurs principaux interviennent : la déchirure du groupe sur la politique algérienne qui a conduit à la défaite de députés sortants en rupture avec le pouvoir et le manque d’assise de nombreux élus UNR, portés en 1958 par la vague gaulliste après le retour du général de Gaulle au pouvoir. Le nombre élevé de battus en 1973 a une origine en partie similaire : beaucoup de députés élus en juin 1968, dans le contexte de l’après mai 1968, lors des « élections de la trouille », selon la formule prêtée à de Gaulle, étaient sans expérience et sans implantation, ce qui a empêché leur réélection à la fin du mandat. S’y ajoute le facteur générationnel qui, en 1973 puis en 1978 (19 battus soit 4,5 %), a contribué au renvoi de députés ayant souvent commencé leur carrière au temps du RPF.
Par la suite, à l’exception de 1981 avec l’alternance politique marquée par l’arrivée de la gauche au pouvoir (18 battus soit 4,5 %), chaque élection législative jusqu’en 1997 voit la défaite des derniers témoins de la présidence de Gaulle à l’Assemblée nationale10.
La défaite n’exclut pas d’avoir préparé la transmission. L’exemple de la famille Marie dans les Pyrénées-Atlantiques en témoigne : Bernard Marie, député depuis 1967, choisit sa fille Michèle Alliot-Marie comme suppléante en 1978 et 1981. Réélu en 1978, battu en 1981, il transmet indirectement le flambeau à sa fille en 1986. Certes, en 1986, il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle. Mais en 1988, elle est réélue députée de la sixième circonscription des Pyrénées-Atlantiques (Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Hendaye et le sud de la côte basque) où son père était implanté comme maire de Biarritz depuis 1977.
Mourir en fonction
Pas moins de quarante-deux députés, soit près d’un sur dix, sont morts en cours de mandat, parfois relativement jeune11. Parmi eux, deux gaullistes qui n’étaient plus députés au moment de leur décès, car ils siégeaient au gouvernement, Robert Boulin et Joël Le Theule. La mort du premier, en 1979, élu et réélu depuis 1958 sans interruption, a suscité beaucoup de questions et continue à rester non totalement expliquée : la thèse officielle — le suicide — est fortement contestée par la famille et un certain nombre de gaullistes. Un tiers de siècle plus tard, « l’affaire Boulin » n’est pas résolue malgré l’ajout de nouvelles pièces au dossier. S’il y a eu tentative d’intimidation qui a mal tourné, voire d’assassinat, le mystère demeure sur les motivations : gaulliste gênant, car premier ministrable en un temps ou le parti gaulliste — bien qu’appartenant à la majorité — s’oppose souvent au chef du gouvernement, Raymond Barre et au président de la République Valéry Giscard d’Estaing ? Gaulliste dangereux, car fin connaisseur du parti et prêt à en révéler de délicats secrets12 ? Le décès de Joël Le Theule, lui aussi élu et réélu depuis 1958, n’a suscité aucune interrogation : le ministre de la Défense qu’il était depuis quelques semaines meurt d’une crise cardiaque en 1980.
Deux députés morts en cours de mandat ont été remplacés, plus ou moins vite, par un enfant. Ainsi, dans la famille Falala en Haute-Marne : à Marcel décédé en 1960, succède son fils Jean au conseil général (1961-1988), à la députation (1967-2002) et à la mairie de Reims (1983-1999) puis son petit-fils, Francis, conseiller général (1988-2015) et député (2002-2007). Bel exemple de « dynastie » ou « lignée républicaine ». En Corse, après Jean-Paul de Rocca-Serra, député décédé en 1998 succède quelques années plus tard son fils, Camille, député (2002-2017).
Quelle vie après le Palais-Bourbon ?
L’heure de la retraite ?
Pour cent-vingt-deux députés (soit 28 %), le départ du Palais-Bourbon est un choix. Les situations sont très différentes. Mais à quel âge ? À un seul moment de son histoire, le parti gaulliste a fixé une limite pour se présenter — 75 ans —, à l’initiative d’Alain Juppé, président du RPR, pour les législatives de 1997. La règle fut difficile à appliquer à quelques figures du gaullisme, dont Jacques Baumel et Robert Galley. Le premier, malgré ses 79 ans, put se présenter et ne renonça à être candidat qu’en 2002. Quant au second, ses 76 ans conduisent le RPR à ne pas lui accorder l’investiture tout en ne présentant aucun candidat contre lui. Malgré la défaite de la droite à ces élections, Galley fut réélu, mais de justesse. Au total, parmi les sortants faisant le choix de ne pas se représenter, une cinquantaine de députés ont de plus de 65 ans : trente-six entre 65 et 74 ans13 ; treize entre 75 et 79 ans14 et quatre de plus de 80 ans, figures historiques du gaullisme depuis la Résistance15. Certains ont très mal vécu un retrait « forcé » et l’ont exprimé sans détour, à l’image de Jean Foyer :
Face à la candidature d’Hervé de Charrette, député sortant de la Nièvre (UDF), le pacte RPR-UDF exigeait le retrait de M. de Charrette (…). Pourquoi le RPR m’avait-il abandonné ? La principale raison est simple. Monsieur Giscard d’Estaing voulait faire élire député son ami et le président du RPR ne voulait pas mécontenter l’ancien président de la République. Celui-ci était plus important que moi pour la future élection présidentielle. La mission du RPR n’était pas de défendre idées ou projets, elle était de faire élire Monsieur Jacques Chirac à la tête de l’État (…). Le procédé de mon élimination n’était pas vraiment convenable16.
Dans d’autres cas, le retrait est voulu pour transmettre un mandat, y compris de force et par la ruse, comme l’a raconté Roselyne Bachelot pour le passage de flambeau entre son père, Jean Narquin et elle dans le Maine-et-Loire où il est encore question d’Hervé de Charrette :
En 1986, le père veut “passer le manche” à sa fille. Toubon répond : “une femme ne peut pas être en position éligible” ; » « je suis partie pour les régionales » (…). En 1988, « avec mon père, nous étions résolus. Il me passait le flambeau et j’étais parfaitement légitime pour lui succéder (…). Mais le national annonce Charrette avec pour suppléante Roselyne Bachelot ! Nous étions fous de rage… Jean Narquin annonce qu’il se représente… mais à 23 h 45, un quart d’heure avant la date limite de dépôt des candidatures, nous déposions la mienne et non celle de Jean Narquin (…). À Paris, il serait faux d’assurer qu’ils n’étaient pas contents : à vrai dire, ils étaient absolument furieux17.
Chez les Missoffe, le siège est transmis par François, député de la Seine élu pour la première fois en 1958 à sa femme, Hélène — qui était sa suppléante — en 1974 avant que sa fille, Françoise de Panafieu ne devienne à son tour députée en 1986 — elle était suppléante d’Alain Juppé nommé au gouvernement — et soit élue en 1988 jusqu’en 2012. Autre bel exemple de continuité familiale, ici dans le 18e arrondissement de Paris.
Une nouvelle marche dans la carrière
Vingt-sept départs du Palais-Bourbon sont dus à une promotion à une fonction exécutive. Les deux plus connus sont ceux de Georges Pompidou et de Jacques Chirac. Mais le premier, élu député du Cantal pour la première fois en 1967 sans siéger à l’Assemblée puisque reconduit comme Premier ministre, n’a représenté son département qu’entre juillet 1968 — départ de Matignon — et juin 1969, date de son élection à l’Élysée. Le second, élu et réélu au Palais-Bourbon entre 1967 et 1995, y a siégé plus de seize ans en discontinu quand il n’exerçait pas de fonction ministérielle. Vingt-quatre députés ont quitté l’hémicycle en entrant au gouvernement comme ministre ou secrétaire d’État18. Selon les cas, comme pour Pompidou et Chirac, leur « carrière » à l’Assemblée a été plus ou moins longue.
Rares — cinq seulement — sont les députés gaullistes qui ont quitté la chambre basse pour le Sénat : faible attirance pour cette assemblée qui s’était distinguée comme très hostile à de Gaulle en 1962 et que le référendum de 1969 a voulu supprimer19 ? Peut-être, mais plus sûrement, saisir l’opportunité d’obtenir un mandat de neuf ans au Palais du Luxembourg alors que leur réélection à l’Assemblée est menacée ? Ainsi, en 1978, les sièges laissés en 1977 par de La Malène dans la Seine et Marc Jacquet dans la Seine-et-Marne et en 1981, ainsi que celui quitté par Tomasini dans l’Eure en 1980 sont conquis par des socialistes20.
Pour cinq autres encore, le Palais-Bourbon est abandonné au profit du Palais-Royal quand ils sont nommés membres du Conseil constitutionnel21. Les sorties par démission sont rares : sept, au total22.
Plus de cinquante ans après leur élection et souvent longtemps après leur sortie du Palais-Bourbon, douze anciens députés gaullistes sont en vie dont six ayant appartenu à des gouvernements23. Pour beaucoup de députés, la fin du mandat législatif ne signifie pas l’arrêt de la vie politique. Les exemples les plus exceptionnels sont évidemment Georges Pompidou et Jacques Chirac, élus à la présidence de la République. Puis viennent ceux qui se font élire à la Chambre haute, soit trente-et-un ayant siégé au Sénat après le Palais-Bourbon, soit 7 %24.
Certains restent ou deviennent des grands notables locaux : Roger Goemaere (président du Conseil général du Loir-et-Cher 1988-1998) ; Yves Guéna (maire de Périgueux 1971-1997) ; Jean-Pierre Roux (maire d’Avignon 1983-1989). Plusieurs exercent des responsabilités électives locales, dans un Conseil général, une Communauté de communes ou une municipalité, à l’image de ceux encore en vie aujourd’hui25. Au moins une vingtaine des anciens députés gaullistes élus sous de Gaulle ont publié, plus ou moins vite après avoir quitté le Palais-Bourbon, un ou plusieurs ouvrages, le plus souvent leurs autobiographies qui constituent de précieux témoignages pour les historiens. À de rares exceptions, il s’agit de personnalités ayant occupé des fonctions exécutives, ministérielles au moins26. Ainsi, les anciens présidents de la République : Pompidou longtemps après son décès (Pour rétablir une vérité en 1982 ; Lettres, notes et portraits 1928-1974 en 2012) et Chirac (Mémoires, tome I, Chaque pas doit être un but en 2009 et tome II, Le Temps présidentiel en 2011) et les anciens Premiers ministres : Debré Trois Républiques pour une France. Mémoires entre 1984 et 1988, Chaban-Delmas Mémoires pour demain en 1997 et Messmer Ma part de France. Entretiens avec Philippe de Saint-Robert en 2003. D’anciens ministres ont eux-aussi publié au moins un ouvrage de souvenirs après leur sortie du Palais-Bourbon, dont l’un d’eux, Jean Charbonnel — normalien, agrégé d’histoire, il est vrai — qui s’est fait historien du gaullisme27.
Pour tenter d’apprécier les éventuelles originalités des sorties du Palais-Bourbon des députés gaullistes des années de Gaulle, une comparaison avec les parlementaires de la Troisième République peut être esquissée, même si, bien sûr, les régimes politiques et les contextes sont différents. Sur la durée du mandat, les ressemblances l’emportent : 41,6 % des élus gaullistes des années 1960 ne siègent que durant une législature, soit à peine moins que les parlementaires entre 1875 et 1940 (47 %) ; 22,4 % font plus de quatre mandats tandis que 26 % de leurs lointains prédécesseurs en font entre trois et cinq. Pour la moitié des élus (49 % exactement) au Parlement sous la Troisième République, c’est la défaite qui marque leur fin de carrière nationale, soit à peine moins que pour les députés gaullistes (51,2 %)28.
Qu’en est-il par rapport à l’ensemble des députés sous la Cinquième République ? Si globalement, « près de 60 % des députés ne dépassent pas le cap des deux mandats », les élus gaullistes sous de Gaulle ont une longévité au Palais-Bourbon très inférieure à l’ensemble des élus de la même famille politique entre 1958 et 2007 dont seulement 34 % n’ont qu’un mandat29. La cassure due à la politique algérienne entre 1958 et 1962 d’une part et le caractère exceptionnel de l’entrée massive de gaullistes à l’Assemblée en juin 1968 constituent sûrement les facteurs principaux d’explication des carrières plus courtes. Quant aux carrières longues, elles sont souvent liées — analyse Luc Rouban — au « poids des dynasties », dans plusieurs forces politiques : les exemples qu’il cite — dont les Falala et les Rocca-Serra pour les gaullistes — parmi ceux évoqués dans cette contribution, prouvent qu’il n’y a pas ici de spécificités, car d’autres « clans » sont mis en évidence, chez les centristes notamment (les Barrot ou les Méhaignerie)30.
Les fins de carrière de l’immense majorité des députés gaullistes des années 1960 ne présentent donc pas de réelles spécificités. Mais seule une étude aussi systématique des sorties des parlementaires giscardiens ou de gauche de la même période permettrait d’affiner encore et de se prononcer définitivement.