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Couverture de Quitter la politique (Édul, 2024) Show/hide cover

Fin de carrière ou « accident de parcours » ?

L’élection de François Mitterrand le 10 mai 1981 à la présidence de la République conduit à l’alternance. Ainsi, pour la première fois depuis l’avènement de la Cinquième République, un président de gauche accède à l’Élysée. Cette victoire mitterrandienne a eu tendance à masquer une autre victoire pour la gauche, celle des élections législatives des 14 et 21 juin 1981. Le parti socialiste obtient 285 sièges, s’assurant à lui seul la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Si on y ajoute les 44 députés communistes — alors qu’ils étaient 86 à l’issue des élections de 1978 — et 5 députés divers gauche, la majorité de gauche rassemble 334 députés sur les 491 que compte l’Assemblée nationale. Si la gauche a le vent en poupe, la droite elle met ses drapeaux en berne. En effet, face à ce que la presse qualifie de « vague rose » ou de « marée rose », les gaullistes considèrent ces élections législatives, comme une « déroute »1, un « désastre électoral »2, voire une « nouvelle Bérézina » 3 après celle de la présidentielle. Entre les élections législatives de mars 1978 et celles de juin 1981, le RPR est passé de 154 à 88 députés et l’UDF de 123 à 62 députés. La question peut donc être posée du devenir des députés sortants qui ont été battus en 1981 dans le contexte de cette vague rose. S’agit-il pour les intéressés d’une sortie définitive du Palais-Bourbon ou d’un simple accident de parcours avant un retour ultérieur au Parlement ? Cette défaite a-t-elle conduit les députés battus à recentrer leur carrière politique sur des mandats locaux ? Dans un premier temps, nous évoquerons la question des investitures et la campagne du RPR pour ces élections législatives. Ensuite, nous dresserons le profil type des députés qui ont été sortis en 1981 en nous interrogeant sur leurs itinéraires en aval de cette défaite. Enfin, nous verrons qu’il convient de relativiser la sortie du politique, car celle-ci peut parfois masquer un retour inattendu sur le devant de la scène ou le passage de témoin à un proche.

Campagne et investitures du RPR pour les élections législatives des 14 et 21 juin 1981

À la suite de la nomination de Pierre Mauroy à Matignon (21 mai) et de la formation de son premier gouvernement, François Mitterrand annonce la dissolution de l’Assemblée nationale (22 mai). Comme a pu l’écrire Serge Berstein, le recours à l’article 12 montre à quel point l’auteur du Coup d’État permanent 4 « se coule sans sourciller dans le costume institutionnel taillé aux mesures de Charles de Gaulle, peu soucieux de se priver des moyens de gouvernement que lui assure la Constitution de la Ve République »5. Ainsi, le nouveau chef de l’État affirme, quelques semaines plus tard, dans une interview accordée au journal Le Monde : « Les institutions n’étaient pas faites à mon intention, mais elles sont bien faites pour moi »6.

Dans les rangs de la majorité sortante RPR-UDF, la dissolution n’est pas une surprise même si le RPR ne l’a pas forcément anticipée. Dès la soirée du 10 mai 1981, Jacques Chirac, le chef de file du RPR, propose de présenter des candidatures uniques de la majorité au cas où il y aurait une dissolution de l’Assemblée nationale, même si cette union ne semble pas aisée à mettre en œuvre. En effet, la campagne présidentielle a laissé des traces et la rivalité entre Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing a semé le trouble au sein des parlementaires de la majorité. Le 11 mai, Valéry Giscard d’Estaing déclare qu’il a l’intention de s’adresser aux plus de 14 millions d’électeurs qui lui ont fait confiance « en dépit des critiques et des trahisons préméditées »7. Quant au Premier ministre Raymond Barre, il met en cause « ceux qui avaient joué à quitte ou double le sort de la Ve République »8. Le 14 mai, Jacques Chirac et Jean Lecanuet (président de l’UDF) trouvent un accord et publient une déclaration dans laquelle ils décident :

d’unir les efforts de tous ceux qui sont attachés à défendre les institutions de la VRépublique ainsi que les valeurs de liberté, de responsabilité et de progrès. […] Les deux formations qu’ils représentent sont résolues à gagner pour la France. Le succès dépend de leur entente. Elle est réalisée. Elle s’exprimera par un accord électoral qui tiendra compte des réalités de chaque circonscription, soit par une candidature unique, soit par deux candidatures9.

Le 15 mai, le RPR et l’UDF publient un pacte en dix points « fixant les orientations et les changements dont devra s’inspirer l’action du gouvernement que soutiendra la nouvelle majorité, issue des prochaines élections législatives »10. Il s’agit d’un programme que doivent signer les candidats investis par la majorité qui se présentent sous l’étiquette « Union pour une nouvelle majorité ». L’intitulé UNM est assez paradoxal dans la mesure où « nouvelle majorité » pourrait s’entendre comme une référence à la majorité présidentielle, donc de gauche, alors qu’il est question de réélire les députés sortants qui composent la majorité de droite, issue des urnes lors des élections législatives de mars 197811. Comme a pu l’écrire François Goguel, l’Union pour une nouvelle majorité allait apparaître à l’opinion publique comme « une sorte de société de secours mutuels des députés sortants »12.

La campagne courte des législatives, à peine plus de 20 jours, oblige les partis politiques à aller à l’essentiel dans le message qu’ils adressent aux électeurs. Pour Jacques Chirac, il convient d’élire des députés de droite afin de faire contrepoids à la majorité présidentielle. Ce discours est en rupture avec ce qui a été développé par les principaux responsables du RPR pendant la campagne présidentielle, à savoir la nécessité pour un président de la République de disposer d’une majorité parlementaire qui lui permette d’appliquer son programme. Dans les faits, Jacques Chirac semble alors convaincu qu’une majorité de droite peut sortir des urnes13, car l’élection de François Mitterrand serait selon lui un « accident »14. Il sous-estime la volonté de changement politique qui s’est exprimée par la victoire du candidat socialiste. De même, certains parlementaires RPR considèrent que le résultat de la présidentielle est uniquement un vote sanction contre Valéry Giscard d’Estaing et qu’ils vont pouvoir conserver la majorité à l’Assemblée nationale15. Ainsi, la bataille électorale qui s’annonce dans 491 circonscriptions16 permettrait de contrer la victoire de la gauche ou tout au moins de la limiter.

La question des investitures est réglée assez rapidement puisque la plupart des députés sortants souhaitent se représenter. Il y a donc clairement une tendance forte à investir les députés qui ont été élus ou réélus en 1978 et qui ont déjà fait leurs preuves, ce qui paraît plutôt normal. Ainsi, plus de 80 % des députés RPR de 1978 se représentent en 198117. Cette tendance laisse donc peu de place pour de nouveaux candidats. Toutefois, il y a deux exceptions à cette règle. En effet, le RPR accorde l’investiture à deux candidats promis à une belle carrière dont la sortie du champ politique est bien ultérieure aux années 1980. Le premier est François Fillon 18 dans la Sarthe, proche collaborateur de Joël Le Theule, décédé en cours de mandat19, qui se présente sous les couleurs de l’UNM et parvient à être élu dans le contexte de la vague rose. Il devient à 27 ans le benjamin de l’Assemblée nationale. Un benjamin de droite dans un hémicycle majoritairement de gauche. Le second est Jacques Toubon, élu à 40 ans dans la 19e circonscription de Paris, même s’il avait été le suppléant de Nicole de Hauteclocque dans une circonscription voisine en 1978 (18e circ., 15e arr.).

Les négociations entre le RPR et l’UDF pour investir les candidats qui vont se présenter sous la bannière de l’UNM s’effectuent en quelques réunions. Celles-ci se déroulent dans l’appartement parisien d’Edouard Balladur. Sur ce point les mémoires de Roger Chinaud, président du groupe parlementaire UDF de l’Assemblée nationale, apportent quelques éclaircissements20. Les principaux participants à ces réunions d’investiture sont Jacques Chirac, Jacques Toubon21 et Claude Labbé 22 pour le RPR. Du côté de l’UDF, on retrouve Jean Lecanuet et Roger Chinaud. Tout compte fait, il y a un candidat unique de l’UNM dans 385 circonscriptions, contre 158 en 1978. En ce qui concerne les 89 circonscriptions restantes, il y a au moins deux candidats de la droite parlementaire qui se présentent et le premier tour fait donc office de primaire. Toutefois, seules 15 de ces 89 circonscriptions ont un député sortant issu du RPR ou de l’UDF. Il s’agit donc de circonscriptions pour lesquelles la droite a fondé peu d’espoir de renverser la tendance par rapport au scrutin de 1978. En fait, trois cas de figure se présentent parmi ces 89 circonscriptions. Tout d’abord, certains députés sortants choisissent de ne pas se représenter (sept circonscriptions). Le plus connu d’entre eux est Maurice Druon, député de Paris (22e circ., 17e arr.), qui avait pris ses distances avec Jacques Chirac et soutenu Michel Debré à l’élection présidentielle. C’est Bernard Pons, député de l’Essonne (2e circ.) qui est investi à sa place. Ce cas de figure correspond également à la sortie du Parlement de Robert Bisson (Calvados) et Marie-Madeleine Dienesch (Côtes-du-Nord). Ensuite, des députés sortants se représentent, mais sans obtenir l’investiture de l’UNM pour le premier tour (huit circonscriptions), celle-ci étant accordée à un autre candidat. Ceci est le cas par exemple de deux députés du Finistère, en l’occurrence Charles Miossec 23 (5e circ.) et Guy Guermeur 24 (7e circ.). Dans ces deux cas, l’investiture de l’UNM a été accordée à un candidat du CDS qui ne parvient pas à être élu. Charles Miossec est réélu dès le premier tour et Guy Guermeur est battu au second tour par un candidat socialiste. Enfin, dans 74 circonscriptions, l’UNM a investi un candidat, mais cette décision n’a pas été acceptée, ce qui provoque alors des candidatures dissidentes du RPR ou de l’UDF. Ces candidatures émergent souvent dans des fiefs de la droite parlementaire où il y a peu de risque qu’un candidat de gauche l’emporte. Ainsi, Emmanuel Aubert, député RPR des Alpes-Maritimes et maire de Menton 25 (1977-1989) a face à lui la candidature d’Hervé de Charrette, mais celui-ci ne parvient pas à empêcher la réélection du général Aubert. De même, Michel Noir est réélu député du Rhône, malgré la présence d’un candidat du parti républicain. Dans le département de l’Orne, les trois circonscriptions ont un député qui appartient à la majorité26. Ils reçoivent l’investiture de l’UNM, mais ont face à eux des candidatures dissidentes. Seuls deux des trois sont réélus, dont le député RPR Daniel Goulet.

Au soir du premier tour, 156 sièges sur 491 sont pourvus, dont 50 pour le RPR27. Ainsi, 48 députés sont réélus, un député sortant est réélu dans une autre circonscription (Bernard Pons) et un nouveau député est élu (François Fillon). Parmi ces 48 députés, on retrouve des personnalités de premier plan de la famille gaulliste, comme Jacques Baumel, Jacques Chaban-Delmas, Jacques Chirac, Maurice Couve de Murville, Olivier Guichard. Pour ce qui concerne les battus, un seul député du RPR est éliminé dès le premier tour, il s’agit du parlementaire de la Moselle Julien Schvartz28. Si les résultats du premier tour ne sont pas a priori défavorables aux candidats du RPR, il n’en est pas de même du second tour qui va précipiter vers la sortie de nombreux députés sortants29.

Des députés sortants du RPR… sortis par la « vague rose »

Le 21 juin 1981, 63 députés du RPR sont battus. Plusieurs cas de figure peuvent être distingués au sein de ce corpus. Certains avaient choisi, après une carrière politique bien remplie, de passer en deuxième ligne, en l’occurrence de se présenter comme suppléant, ce qui est le cas par exemple de Maurice Papon 30 (Cher) et de François Le Douarec 31 (Ille-et-Vilaine). Néanmoins, cette tactique, plutôt habile en apparence, ne permet pas au RPR de conserver ces deux circonscriptions. Dans les faits, ce phénomène demeure minoritaire et la sortie de l’arène parlementaire s’effectue soit de façon préméditée, c’est-à-dire par la décision prise en amont de ne pas se représenter (Robert Bisson dans le Calvados, Marie-Madeleine Dienesch dans les Côtes-du-Nord, Maurice Druon à Paris), soit par la candidature de trop qui conduit à une défaite et à une sortie définitive du Palais-Bourbon. Ainsi, 28 de ces 63 battus du RPR ne redeviennent plus parlementaires (député, sénateur, député européen) après la vague rose de 1981, même si quelques-uns se sont à nouveau présentés à des élections législatives ultérieures. Cette défaite marque la fin de leur carrière politique nationale, ce qui est le cas par exemple de Jean Boinvilliers 32 dans le Cher, Bernard Marie dans les Pyrénées-Atlantiques, André Bord dans le Bas-Rhin et Joël Le Tac à Paris. Les élections législatives de 1981 ont donc précipité la fin de leur carrière, ce qu’ils n’avaient pas vraiment anticipé.

Toutefois, ceci n’empêche pas 33 des 63 battus de poursuivre une carrière politique locale comme maire, conseiller général et conseiller régional. Leur disparition de l’arène parlementaire en 1981 ne correspond donc pas à une sortie politique, si ce n’est à considérer celle-ci, avec comme seul critère, le fait de ne plus exercer un mandat politique national. En effet, parmi les battus de 1981, nombreux sont ceux qui sont réélus comme maire en 1983 dans un contexte plus favorable à la droite. Ils poursuivent ainsi des mandats locaux qu’ils ont entamés dans les années 1960-1970. À titre d’exemple, en Moselle, Julien Schvartz est maire (Boulay-sur-Moselle, 1959-1992) et conseiller général (1961-1992), puis président de l’Assemblée départementale (1982-1992). Jean Boinvilliers reste maire d’une petite commune (Brinon-sur-Sauldre, 1959-1994) et conseiller général du Cher (1984-1992). Quant à Bernard Marie, il conserve la maire de Biarritz (1977-1991). Pour André Bord et Joël Le Tac — l’unique parlementaire gaulliste qui avait appelé ouvertement à voter pour François Mitterrand au second tour de la présidentielle de 198133 — la défaite des législatives représente bien une fin de partie, à l’échelle nationale comme locale.

En revanche, les législatives de 1981 peuvent être considérées comme un simple accident de parcours pour 35 députés battus puisqu’ils redeviennent parlementaires par la suite, soit 20 députés, 9 sénateurs et 4 députés européens.

Ces 20 députés 34 retrouvent tous les bancs de l’Assemblée nationale dès les élections législatives de 1986, ce qui peut sembler assez paradoxal, dans la mesure où ce scrutin constitue une exception dans l’histoire de la Cinquième République puisqu’il s’agit d’un scrutin proportionnel à un seul tour avec des listes départementales. Le choix de ce mode de scrutin était à la fois une promesse de campagne de François Mitterrand (47e des 110 propositions35) et un moyen d’empêcher la droite d’obtenir la majorité absolue dans l’hémicycle sans le soutien des députés du Front national. Ainsi, le scrutin proportionnel de 1986 a permis le retour en grâce d’un tiers des députés du RPR qui avaient été battus en 1981, même si pour 6 d’entre eux36, ce « come-back » n’est qu’éphémère dans la mesure où il ne dure que le temps de la législature 1986-1988. Il doit donc être interprété comme un phénomène temporaire dans un contexte politique national où les droites ont plutôt le vent en poupe depuis les municipales de mars 1983. Parmi ceux qui retrouvent leur siège de député après une petite traversée du désert qui correspond à la législature 1981-1986, nous pouvons citer les exemples de Pierre Pasquini (député jusqu’en 1993), Robert Poujade (député jusqu’en 2002), Claude Dhinnin (député jusqu’en 1997), Arthur Dehaine (député jusqu’en 2002 et maire de Senlis 1974-2008), l’ancien élève de l’ENA Jean-François Mancel (député jusqu’en 1997 puis de 2002 à 2017), Antoine Rufenacht (député jusqu’en 1997 et maire du Havre 1995-2010). Pour ces députés, la défaite des législatives de 1981 tient plus de l’accident de parcours que d’une sortie définitive du champ politique.

Par ailleurs, neuf députés battus en 1981 vont se diriger vers le Palais du Luxembourg37, à l’instar d’Yves Guéna, réélu en 1986, mais battu aux législatives de 1988 et sénateur de la Dordogne (1989-1997), de Lucien Neuwirth, sénateur de la Loire (1983-2001), d’Alain Gérard, sénateur du Finistère (1986-2008) et maire de Quimper (2001-2008). Le Sénat a pu être considéré comme une solution de repli plus sûre pour les intéressés, avec deux avantages. D’une part la durée d’un mandat de neuf ans, d’autre part le fait d’être à l’abri d’une dissolution, comme celle de 1981 dont ils avaient été les victimes. Ainsi, le Compagnon de la Libération, André Jarrot, bien que réélu député de Saône-et-Loire en 1986, décide de se présenter quelques semaines plus tard aux élections sénatoriales. Il est élu et siège au Sénat jusqu’en 1995, date à laquelle il met un terme à sa carrière politique. L’entrée dans la chambre haute au gré de ses renouvellements successifs a été pour ainsi dire le début d’une seconde carrière parlementaire pour quelques députés qui s’étaient fait sortir en 1981 et qui bénéficiaient d’une longue expérience au Palais-Bourbon.

Enfin, seulement quatre députés sortis en 1981 (Jean-Claude Pasty38, Guy Guermeur, Raymond Tourrain et Pierre Lataillade39) ont trouvé refuge au Parlement européen, ce qui tend à relativiser l’idée selon laquelle l’assemblée de Strasbourg aurait servi à « recycler », grâce au scrutin proportionnel plurinominal, les battus du suffrage universel direct, tout au moins pour les années 1980, ce phénomène s’étant selon nous généralisé plus tardivement.

Tout compte fait, peut-on mettre en évidence quelques éléments spécifiques qui permettraient d’expliquer la sortie définitive de ces 28 députés RPR de la vie parlementaire en 1981 ? En fait, trois éléments d’explication peuvent être avancés. Premièrement, la clé de lecture générationnelle semble être opérante puisque 19 d’entre eux sont nés dans les années 1910 et 1920. Ils ont donc entre 60 et 70 ans lorsqu’ils sont battus en 1981. Une certaine usure du pouvoir s’est fait sentir, d’autant plus qu’il y avait eu un renouvellement générationnel des candidats gaullistes en 1973 40 et 1978. Pour ces dernières, citons à titre d’exemples l’entrée à l’Assemblée nationale de trois trentenaires du RPR : Jean-Pierre Delalande (Val-d’Oise, 1978-2001), Jean-Louis Masson (Moselle, 1978-1997 et sénateur depuis 2001) et Alain Devaquet 41 (Paris, 1978-1981 et 1988-1997). Deuxièmement, la question de la longévité parlementaire, qui recoupe souvent le premier point, mais pas systématiquement. En effet, sept d’entre eux, soit le quart de cet aréopage, sont entrés au Palais-Bourbon en 1958 ou en 1962 et se présentent donc pour la septième ou la sixième fois consécutive aux élections législatives, ce qui peut être interprété comme la candidature de trop. Troisièmement, cinq députés battus sont d’anciens suppléants qui ont été élus en 1978 ou qui ont succédé au député sortant quelques mois avant les législatives de 198142. Ils n’ont pas eu le temps de prendre leur envol sous leurs propres couleurs, et la dissolution les a frappés de plein fouet. Toutefois, il convient de relativiser l’idée d’une sortie définitive du champ politique pour les députés battus. D’une part, quelques-uns d’entre eux reviennent rapidement au Palais-Bourbon, notamment à la suite d’une élection législative partielle. D’autre part, un autre aspect de leur sortie peut être abordé, à savoir celui de la transmission à un proche de leur mandat ou tout au moins d’une certaine notabilité politique qui facilite l’élection d’un successeur. De ce fait, la fin de carrière transforme l’ancien parlementaire en un spectateur engagé qui poursuit par procuration son engagement politique.

Une sortie du politique parfois compensée par une élection législative partielle ou un passage de témoin

La sortie du paysage parlementaire des députés du RPR lors des élections législatives de 1981 doit être légèrement rectifiée à la marge, puisque quelques mois après ce scrutin, le Conseil constitutionnel invalide l’élection de quatre députés qui avaient été soutenus par le parti socialiste, ce qui ouvre la voie à quatre élections législatives partielles prévues pour les 17 et 24 janvier 1982. La majorité et l’opposition sont représentées par un candidat unique lors de ce scrutin. Toutefois, c’est l’opposition RPR-UDF qui voit ses candidats élus dès le premier tour dans ces quatre circonscriptions43. Deux députés RPR battus en 1981 retrouvent ainsi leur siège : Pierre de Bénouville 44 (Paris, 12e circ.) et Alain Peyrefitte 45 (Seine-et-Marne, 4e circ.). Un candidat du RPR Bruno Bourg-Broc, ancien suppléant du député Jean Bernard, battu en 198146, est élu (Marne, 3e circ.) et entre pour la première fois au Palais-Bourbon, ce qui marque le début d’une longue carrière parlementaire47. Enfin, l’UDF Jacques Dominati retrouve son siège de député (Paris, 2e circ.), qui lui avait été ravi en 1981 par le professeur de droit Pierre Dabezies48, un gaulliste de gauche soutenu par le PS49. Ces élections législatives partielles montrent à quel point la sortie du politique peut parfois être un phénomène extrêmement passager. Pour les deux députés gaullistes Pierre de Bénouville et Alain Peyrefitte, leur sortie inattendue de juin 1981 précède de quelques mois leur retour sur le devant de la scène. En revanche, pour Jean Bernard, la défaite de juin 1981 est interprétée comme une sorte de désaveu qui le conduit à ne pas se représenter en poussant sur le devant de la scène son suppléant Bruno Bourg-Broc50.

Pour quelques-uns de ces parlementaires du RPR qui ont quitté la chambre basse en 1981 ou quelques années plus tard, puis mis un terme à leurs mandats locaux, la sortie du politique a beau être personnelle, elle ne l’est pas totalement, car un membre de leur famille a parfois pris le relais en obtenant des mandats divers. Il s’agit là, en quelque sorte, d’une vie politique par procuration, dans la mesure où le mandat a été transmis à un parent, ce qui soulève la question de savoir si les intéressés sont vraiment sortis du champ politique bien que n’étant plus élus. Sur ce point, les exemples de transmission d’une vocation politique sont assez fréquents et s’identifient à la fois à une même famille politique, ainsi qu’à une aire géographique proche, à quelques rares exceptions51. L’exemple le plus connu au sein de notre corpus concerne le passage de témoin entre Bernard Marie et sa fille Michèle Alliot-Marie. Suppléante de son père en 1978 et en 1981, elle est élue députée des Pyrénées-Atlantiques en 1986. Toutefois, d’autres exemples sont tout aussi probants, même s’ils ont moins attiré le regard des historiens du politique.

Martial Taugourdeau, député (1978-1981 ; 1986-1989) puis sénateur (1981-2001) d’Eure-et-Loir a un fils Jean-Charles Taugourdeau, qui a été député du Maine-et-Loire (2002-2020). Michel Aurillac, député de l’Indre (1978-1981, réélu en 1986), puis ministre de la Coopération (1986-1988) est marié à Martine Aurillac, députée de Paris (1993-2012) et maire du 7arrondissement (1995-2002). Jacques Delong, député (1962-1981), puis sénateur (1981-2001) de la Haute-Marne a transmis le flambeau à sa belle-fille Sophie Delong, députée de la Haute-Marne (2007-2012) et maire de Langres (2014-2020). André Jarrot, député (1958-1974 ; 1978-1981) puis sénateur (1986-1995) de Saône-et-Loire, a été maire de Montceau-les-Mines (1965-1986). Sa fille Marie-Claude Jarrot est maire de cette ville depuis 2014, même si elle n’est pas parvenue à être élue députée en 2007. Xavier Hamelin, député du Rhône (1973-1981) a un fils, Emmanuel Hamelin, député du Rhône (2002-2007) et conseiller municipal de Lyon (2008-2020). Jean Bonhomme, député du Tarn-et-Garonne (1968-1981 ; 1986-1988) et maire de Caussade (1959-1989) a un fils, François Bonhomme, qui lui a succédé quelques années plus tard dans son fauteuil de maire (2008-2016) et dont l’élection comme sénateur en 2014 a été remarquée puisqu’il a été le tombeur du sénateur sortant et président du conseil général Jean-Michel Baylet.

Ces quelques passages de témoin d’une génération à l’autre montrent à quel point la sortie du politique ne signifie pas la fin de la capacité d’influence d’un homme politique, en l’occurrence d’un parlementaire à l’échelle locale, une tendance qui n’est pas spécifique au gaullisme et que l’on retrouve dans d’autres familles politiques. Ce phénomène de filiation à des degrés divers peut apparaître pour l’électeur comme un élément de continuité rassurant, ou à l’inverse être considéré comme une forme d’entre-soi.

Pour conclure, nous pouvons avancer l’idée que la défaite du RPR aux élections législatives de 1981 ne s’est pas traduite par la fin de la carrière politique des députés sortants, tout au moins pour une moitié d’entre eux. Les députés du RPR battus ont été victimes d’un contexte favorable à l’alternance et d’un vent de changement insufflé par la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle. Pour un certain nombre de parlementaires, cette défaite des législatives les amène à recentrer leur activité politique sur un ou des mandats locaux, à une époque où le cumul des mandats est la norme. Ce retour au local leur permet de rester en prise avec leur circonscription et d’être de facto des candidats crédibles pour de futures échéances nationales. Le fait qu’un tiers de ces députés retrouvent leur siège en 1986, certes avec un mode de scrutin différent, n’est donc pas le fruit du hasard et montre que le tournant de 1981 a été pour eux plus un accident électoral qu’une sortie définitive de l’arène parlementaire. Ainsi la question de la sortie du politique soulève celle liée au retour en politique52, ce qui vient confirmer ce propos de Jacques Chaban-Delmas (1983) : « Tant qu’un homme politique n’est pas mort, il n’est jamais fini »53.

Tableau 1. Tableau des députés du RPR battus aux élections législatives des 14 et 21 juin 1981

Nom/Prénom Département Circonscription Mandats parlementaires après 1981
Boyon JacquesAin1eDéputé 1986
Rolland HectorAllier1eDéputé 1986-1988
Liogier AlbertArdèche3e
Sourdille JacquesArdennes3eDéputé 1986-1988 Sénateur 1989-1996
Hardy FrancisCharente2eDéputé 1986-1988
Boinvilliers JeanCher2e
Bechter Jean-PierreCorrèze1eDéputé 1986-1988 (suppléant de Jacques Chirac)
Bozzi JeanCorse-du-Sud1e
Giacomi Pierre-PaulHaute-Corse1e
Pasquini PierreHaute-Corse2eDéputé 1986-1995
Poujade RobertCôte-d’Or1eDéputé 1986-2002
Berger HenryCôte-d’Or2e
Lecat Jean-PhilipeCôte-d’Or3e
Pasty Jean-ClaudeCreuse1eDéputé européen 1984-1999
Guena YvesDordogne1eSénateur 1989-1997
Tourrain RaymondDoubs1eDéputé européen 1986-1989
Tailleur JacquesEure4e
Taugourdeau MartialEure-et-Loir2eDéputé 1986-1989 Sénateur 1989-2001
Gerard AlainFinistère1eSénateur 1986-2008
Crenn JeanFinistère6e
Guermeur GuyFinistère7eDéputé européen 1984-1994
Lataillade PierreGironde7eDéputé européen 1986-1994 ; 1997-1999
Cesar GérardGironde9eDéputé 1986-1988 Sénateur 1990-2017
Cressard JacquesIlle-et-Vilaine1e
Guillou AndréIlle-et-Vilaine2e
Aurillac MichelIndre1eDéputé 1986
Mourot Jean-PaulIndre3e
Castagnou JeanIndre-et-Loire3e
Voisin André-GeorgesIndre-et-Loire4eSénateur 1983-1992
Neuwirth LucienLoire2eSénateur 1983-2001
Pervenche DominiqueLoire-Atlantique1e
Grard PierreLoiret2e
Bernard JeanMarne3eSénateur 1992-2001
Delong JacquesHaute-Marne2eSénateur 1981-2001
Schvartz JulienMoselle5e
Bousch Jean-EricMoselle6eSénateur 1988-1992
Dhinnin ClaudeNord3eDéputé 1986-1997
Legendre JacquesNord16eDéputé 1986-1988 Sénateur 1992-2017
Dehaine ArthurOise4eDéputé 1986-2002
Mancel Jean-FrançoisOise5eDéputé 1986-1997 ; 2002-2017
Cazalet AugustePyrénées-Atlantiques2eSénateur 1983-2011
Marie BernardPyrénées-Atlantiques4e
Bord AndréBas-Rhin2e
Caille RenéRhône1e
Hamelin XavierRhône12e
Jarrot AndréSaône-et-Loire4eDéputé 1986 Sénateur 1986-1995
Rufenacht AntoineSeine-Maritime6eDéputé 1986-1997
Massoubre Jean-LouisSomme2e
Limouzy JacquesTarn2eDéputé 1986-2002
Bonhomme JeanTarn-et-Garonne1eDéputé 1986-1988
Lepercq ArnaudVienne3eDéputé 1986-2002
Braun GérardVosges3eSénateur 1995-2004
Mercier AndréYonne3e
Moustache JoséGuadeloupe1e
Maximin MarianiGuadeloupe2e
Guilliod RaymondGuadeloupe3e
Rivierez HectorGuyane1e
Devaquet AlainParis9eDéputé 1988-1997
Martin ClaudeParis10e
Le Tac JoëlParis26e
Delalande Jean-PierreVal-d’Oise2eDéputé 1986-2001
Peyrefitte AlainSeine-et-Marne4eDéputé 1982-1995 Sénateur 1995-1999
Ribes PierreYvelines8e
  • 1Foyer Jean, Sur les chemins du droit avec le Général. Mémoires de ma vie politique 1944-1988, Paris, Fayard, 2006, p. 428.
  • 2Bas Pierre, Secrets, Manœuvres, Chocs et Volte-face de Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy, Sainte-Marie-la-Mer,éds. Alexandra de Saint-Prix, 2012, p. 483.
  • 3Pasqua Charles, Ce que je sais…, t. 1, Les Atrides 1974-1988, Paris, Seuil, 2007, p. 93. L’expression de Bérézina est également utilisée par Guena Yves, Mémoires d’Outre-Gaulle, Paris, Flammarion, 2010, p. 145.
  • 4Mitterrand François, Le coup d’État permanent, Paris, Plon, 1964.
  • 5Berstein Serge et Winock Michel, La République recommencée. De 1914 à nos jours, Paris, Seuil, collection « Points histoire », 2017, p. 536.
  • 6 Interview de François Mitterrand, Le Monde, 2 juillet 1981.
  • 7 Le Monde. Dossiers et documents — Les élections législatives de juin 1981, juin 1981, p. 14.
  • 8Ibid.
  • 9Le Monde, 15 mai 1981.
  • 10 Les dix principes fondamentaux qui doivent guider la future majorité RPR-UDF : La France doit sauvegarder son indépendance ; La défense nationale doit être renforcée ; La construction européenne doit être renforcée ; La solidarité avec les pays pauvres doit prendre la forme d’une grande alliance pour le développement ; La liberté et la responsabilité doivent être les moteurs d’une économie de progrès ; Le dialogue social est la condition du sursaut national ; La société française doit devenir plus fraternelle et plus humaine ; La fiscalité doit être réformée ; Les pouvoirs de la puissance publique doivent être redistribués au profit des régions, des départements et des communes ; La famille doit bénéficier d’un nouvel effort de solidarité.
  • 11 Sur les élections législatives des 12 et 19 mars 1978, voir Capdevielle Jacques, Dupoirier Elisabeth, Grunberg Gérard, Schweisguth Etienne, Ysmal Colette (dirs), France de gauche. Vote à droite, Paris, Presses de la FNSP, 1981.
  • 12Goguel François, « Les élections législatives des 14 et 21 juin 1981 », dans Goguel François, Chroniques électorales, t. 3, La Cinquième République après de Gaulle, Paris, Presses de la FNSP, 1983, p. 177-198.
  • 13Guena Yves, op. cit., p. 145-147 et Rolland Hector, Souvenirs dérangeants d’un godillot indiscipliné, Paris, Albin Michel, 1990, p. 153. Jacques Chirac persistait pourtant à affirmer le contraire dans ses Mémoires : « Les résultats des élections législatives ont été conformes à ce qu’on pouvait en attendre » (Chirac Jacques, Mémoires, t. 1, Chaque pas doit être un but, Paris, Nil éditions, 2009, p. 297-298).
  • 14 Le Point, 1er juin 1981.
  • 15Foyer Jean, op. cit., p. 423.
  • 16 En l’occurrence 474 circonscriptions en métropole et 17 en Outre-mer.
  • 17Guede Alain et Rozenblum Serge-Allain, « Les candidats aux élections législatives de 1978 et 1981. Permanence et changements » [en ligne], Revue française de science politique, n° 5-6, 1981, p. 982-998. Disponible sur : https://doi.org/10.3406/rfsp.1981.393987.
  • 18 François Fillon est l’attaché parlementaire de Joël Le Theule (1976-1978). En janvier 1981, il est élu adjoint au maire de Sablé-sur-Sarthe et conseiller général de la Sarthe.
  • 19 Joël Le Theule est décédé le 14 décembre 1980. Son suppléant depuis 1968 est le docteur René Pailler, adjoint au maire du Mans. Comme celui-ci ne souhaite pas se présenter, c’est François Fillon qui est investi par l’UNM pour les élections législatives de 1981.
  • 20Chinaud Roger, De Giscard à Sarkozy. Dans les coulisses de la Ve, Paris, l’Archipel, 2009, p. 237-243.
  • 21 Jacques Toubon est secrétaire général adjoint du RPR en charge des élections (1978-1981). Candidat dans la 19e circonscription de Paris (15e arr.), il est élu député. Le député sortant était le gaulliste Claude Roux, qui siégeait à l’Assemblée nationale depuis 1958, mais qui n’avait jamais manifesté une grande activité dans l’exercice de son mandat. Candidat « dissident », puisqu’il ne bénéficie pas de l’investiture de l’UNM, à la différence de Jacques Toubon, il ne parvient pas à accéder au second tour. Nivet Philippe, « Les députés gaullistes de Paris (1958-1973) », Parlement[s]. Revue d’histoire politique, 2009, HS n° 5, p. 50-66 et Pozzi Jérôme « Le général de Gaulle et les parlementaires gaullistes parisiens (1958-1969) », Paris et Ile-de-France — Mémoires, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Ile-de-France, t. 69, 2018, p. 211-228.
  • 22 Claude Labbé est président du groupe UDR puis RPR de l’Assemblée nationale (1973-1986).
  • 23 Charles Miossec est député de la 5e circonscription du Finistère (Landivisiau) de 1978 à 2002.
  • 24 Ancien élève de l’ENA (1965-1967), Guy Guermeur est député de la 7e circonscription du Finistère (Douarnenez) de 1973 à 1981.
  • 25Pozzi Jérôme, « Le gaullisme dans la France méditerranéenne ou les difficultés d’implantation d’une famille politique (1947-1981) », dans Pellegrinetti Jean-Paul (dir.), Pour une histoire politique de la France méditerranéenne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2021, p. 339-346.
  • 26 Il s’agit de Daniel Goulet (RPR, 1ère circ.), Francis Geng (UDF, 2e circ.), Hubert Bassot (UDF, 3e circ.). Proche de Valéry Giscard d’Estaing, Hubert Bassot est battu par le socialiste Michel Lambert. Le candidat dissident du RPR n’est pas parvenu à accéder au second tour.
  • 27 Auxquels viennent s’ajouter 24 élus UDF-PR, 12 UNM-CDS, 5 UNM-CNIP, 5 UNM-UDF, 2 UNM-radical, 2 UNM, 48 PS, 7 PC, 1 MRG.
  • 28Schvartz Julien, En passant par la Moselle… politique 1959-1995, Metz, Serpenoise, 1995, p. 119-120.
  • 29 Sur l’analyse de la défaite de la droite à ces élections et notamment le rôle de l’abstention, Ysmal Colette, « D’une droite en sursis à une droite défaite, 1974-1981 », dans Lancelot Alain (dir.), 1981 : les élections de l’alternance, Paris, Presses de la FNSP, 1986, p. 135-195 ; Goguel François, « Encore un regard sur les élections législatives de juin 1981 », Pouvoirs, n° 23, 1982, p. 135-143 ; Jaffre Jérôme, « Retour sur les élections du printemps 1981 », Pouvoirs, n° 24, 1982, p. 160-168 ; Martin Pierre, « Le basculement électoral de 1981. L’évolution électorale de la droite » [en ligne], Revue française de science politique, n° 5-6, 1981, p. 999-1014. Disponible sur : https://doi.org/10.3406/rfsp.1981.393988.
  • 30 Maurice Papon (député de 1968 à 1981) est le suppléant de Serge Vinçon. Celui-ci est battu aux élections législatives de 1981, 1986 et 1988, mais parvient à être élu sénateur (1989-2007).
  • 31 François Le Douarec (député de 1962 à 1981) est le suppléant d’André Guillou qui est battu aux élections législatives de 1981.
  • 32 Député du Cher depuis 1958, Jean Boinvilliers avait dirigé la campagne présidentielle de Michel Debré en 1981.
  • 33 De ce fait, Joël Le Tac ne reçoit pas l’investiture de l’UNM pour les élections législatives. La majorité présente contre lui Yves Verwaerde, délégué national de l’UDF chargé des fédérations et futur conseiller municipal (1983-1993) puis député de Paris (1993-1997). Le parti socialiste investit Bertrand Delanoë qui est élu au second tour contre Joël Le Tac.
  • 34 Auxquels nous pourrions ajouter l’itinéraire d’Alain Devaquet, député (1978-1981 ; 1988-1997), qui n’est pas candidat aux élections législatives de 1986, mais est réélu en 1988.
  • 35Berstein Serge, « Le programme présidentiel : les 110 propositions », dans Berstein Serge, Milza Pierre et Bianco Jean-Louis (dirs), François Mitterrand. Les années du changement 1981-1984, Paris, Perrin, 2001, p. 77-90.
  • 36 Il s’agit de : Hector Rolland, Jacques Sourdille, Francis Hardy, Yves Guéna, Gérard César, Jean Bonhomme.
  • 37 Il s’agit de : Alain Gérard (1986-2008), André-Georges Voisin (1983-1992), Lucien Neuwirth (1983-2001), Jean Bernard (1992-2001), Jacques Delong (1981-2001), Jean-Eric Bousch (1988-1992), André Jarrot (1986-1995), Gérard Braun (1995-2004). D’autres députés du RPR qui ont été battus en 1981 se dirigent vers le Sénat après avoir été réélus députés, ce qui est notamment le cas de Martial Taugourdeau (1989-2001), Gérard César (1990-2017), Yves Guéna (1989-1997), André Jarrot (1986-1995).
  • 38 Jean-Claude Pasty a été membre du Conseil économique et social de 1999 à 2010.
  • 39 Les quatre intéressés ont siégé à Strasbourg : Jean-Claude Pasty (1984-1999), Guy Guermeur (1984-1994), Raymond Tourrain (1986-1989), Pierre Lataillade (1986-1994 ; 1997-1999). En outre, un autre député du RPR a siégé au parlement européen avant de reprendre le cours de sa carrière parlementaire nationale, en l’occurrence Jean-François Mancel (1984-1986).
  • 40Pozzi Jérôme, Les Mouvements gaullistes. Partis, associations et réseaux 1958-1976 [en ligne], Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 187-204. Disponible sur : https://doi.org/10.4000/books.pur.111626.
  • 41 Les trois intéressés sont respectivement âgés de 33, 31 et 36 ans au moment de leur élection en mars 1978.
  • 42 Il s’agit de Jacques Tailleur (il avait remplacé René Tomasini élu sénateur en janvier 1981), Pierre Grard (suppléant de Louis Sallé, député de 1962 à 1981. Pierre Grard se présente avec Louis Sallé comme suppléant en juin 1981), André Mercier (il avait succédé à Jacques Piot, député de 1973 à 1980, au moment de sa disparition en septembre 1980), Dominique Pervenche (il avait succédé à Alexandre Bolo, dont il était le suppléant, au moment de sa disparition en juillet 1980), Auguste Cazalet (suppléant de Maurice Plantier de 1978 à 1981. A. Cazalet se présente en 1981 pour lui succéder).
  • 43 Cette victoire fait dire à Jacques Chirac dans une interview : « À l’évidence, les Français commencent à comprendre que la voie dans laquelle le gouvernement socialo-communiste les a engagés n’est pas la bonne » (Le Figaro Magazine, 23 janvier 1982).
  • 44 Pierre de Bénouville avait été battu de 48 voix par Stellio Farandjis (PS) aux élections législatives des 14 et 21 juin 1981.
  • 45 Alain Peyrefitte avait été battu de 183 voix par Marc Fromion (PS).
  • 46 Jean Bernard avait été battu de 256 voix par Annette Chépy-Léger (PS).
  • 47 Député de la Marne (1982-2007), Bruno Bourg-Broc a été également maire de Châlons-en-Champagne (1995-2014), conseiller général (1973-1988) et conseiller régional (1986-1996).
  • 48 Pierre Dabezies avait battu de 57 voix Jacques Dominati.
  • 49Lachaise Bernard, À la gauche du gaullisme, Paris, Presses universitaires de France, 2022, p. 174-175.
  • 50 Dont le suppléant pour cette élection législative partielle n’est autre que Jean Bernard, maire de Vitry-le-François (1971-1989). Avant 1981, Jean Bernard avait été lui-même le suppléant du député gaulliste Jean Degraeve à l’occasion de différentes élections législatives.
  • 51Dubasque François et Kocher-Marboeuf Eric (dir.), Terres d’élections. Les dynamiques de l’ancrage politique 1750-2009, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 ; Bantigny Ludivine et Bauberot Arnaud (dir.), Hériter en politique. Filiations, générations et transmissions politiques (Allemagne, France et Italie, XIXe-XXIe siècle), Paris, Presses universitaires de France, 2011.
  • 52Pozzi Jérôme, « Les rumeurs d’un retour en politique à travers l’itinéraire de quelques leaders de la droite parlementaire (années 1970 à nos jours) », Annales de l’Est, numéro spécial, 2015, p. 285-299.
  • 53 Cité par BernardMathias, « L’impossible retour de Chaban-Delmas à Matignon (1981-1986) » [en ligne], dans Lachaise Bernard, LeBeguec Gilles, Sirinelli Jean-François (dirs), Jacques Chaban-Delmas en politique, Paris, Presses universitaires de France, 2007, p. 351-365. Disponible sur : https://doi.org/10.3917/puf.lach.2007.01.0351.