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Les sorties présidentielles en politique aux États-Unis de 1974 à nos jours

Dans le présent volume, à la suite de la journée d’étude du 29 avril 2022, les communications portent principalement sur des cas de figure et des spécificités propres à l’histoire de la France contemporaine. Il a paru intéressant, non d’esquisser une comparaison, mais de proposer un contrepoint, en relation avec des enseignements que j’ai longtemps assurés à l’Université de Lorraine et en écho à un travail particulier, portant sur l’histoire de la communication politique, que j’avais effectué dans le cadre d’une journée antérieure, placée sous la direction de Jérôme Pozzi1.

La période ici considérée, même si elle correspond à près d’un demi-siècle2, sera plus courte, du départ de Richard Nixon aux quelque deux années postérieures à l’échec de Donald Trump. Elle soulève de multiples questions, non seulement parce que 1974 marque la première démission d’un président en fonction, menacé d’une procédure de destitution (impeachment), mais car le résultat du scrutin de 2020 a été refusé, événement sans précédent, par Donald Trump et une grande partie de ses partisans. Dans l’intervalle, il y a eu certes des sorties de politique plus traditionnelles en fin de mandat, mais la signification des départs de la Maison Blanche, si elle dépend avant tout du respect des choix des électeurs — et plus précisément des grands électeurs — ne se borne pas à la chronologie des présidences, qu’elles soient uniques ou doubles3.

Il convient aussi d’évaluer la portée de ces césures. Sont-elles définitives, dès lors qu’il est impossible d’effectuer plus de deux mandats consécutifs depuis un amendement antérieur à la période étudiée, et, sur un autre plan, qu’il n’est pas d’usage qu’un battu se représente après un échec (mais Nixon avait fait exception en 1968) ? Ne faut-il pas aussi évoquer les influences, les moyens d’action des anciens présidents, les lieux tels que les bibliothèques présidentielles, la réputation que certains entretiennent par des conférences, des fondations et des publications ? Et, globalement, la sortie en fin de mandat réduit-elle drastiquement le rôle des héritages, alors même que des présidents ont été auparavant vice-présidents, tels Nixon et surtout, ici, George H. Bush et Joe Biden ?

On le voit, le sujet recoupe bien des thématiques, entre institutions, histoire et mémoire, voire actualité parfois déconcertante. Nous aborderons successivement trois aspects : l’année 1974 et ses répercussions, les retours à la normale, les contrastes récents en regard d’un temps plus long. Bien évidemment, le recul n’est pas le même selon qu’il s’agit du dénouement (partiel) du scandale du Watergate et de la mise en perspective de la sortie du pouvoir de Richard Nixon ou bien du sort de Donald Trump, engagé dans la campagne de 2024.

L’année 1974 et ses répercussions

À bientôt cinquante ans de distance, la démission de Nixon n’a plus le même écho, n’étant plus qu’un élément et une conséquence du scandale du Watergate, antérieur à la réélection très aisée de Nixon en 1972, et qui produit progressivement ses effets durant les mois qui suivent. Nixon a cru qu’il pourrait échapper à ce scandale politique d’espionnage du parti démocrate, mais « l’épreuve de vérité », selon l’expression de Romain Huret, commence en 1973. Nixon apparaît de plus en plus isolé au printemps et au début de l’été de 1974. Sa sortie du pouvoir, contrainte en raison d’une menace de plus en plus probable d’impeachment, s’inscrit dans un temps court, lors des premiers jours d’août, marqué par un célèbre discours (« The Resignation Speech »), en date du 8 août4. Nixon y vante surtout sa politique étrangère, évoquant évidemment beaucoup moins le scandale.

Dans l’immédiat, la sortie brutale du pouvoir correspond surtout à une mise en cause du pouvoir présidentiel, d’autant que le vice-président Gerald Ford, qui accède à la Maison Blanche, ne figurait pas sur le ticket républicain de 1972. Spiro Agnew ayant été contraint à la démission en 1973 pour une affaire de corruption, Nixon avait nommé Ford qui, tout en étant un parlementaire expérimenté, n’était pas issu de l’élection présidentielle. De plus, le pardon accordé par Ford à Nixon pour mettre un terme aux poursuites judiciaires lui valut bien des critiques5. S’il fut battu — d’ailleurs d’assez peu — par Jimmy Carter en 1976, ce fut surtout en raison de la situation économique et des difficultés politiques éprouvées par le pays. Il quitta ses fonctions après un demi-mandat, en quelque sorte.

Les conséquences de la démission de Nixon s’inscrivent aussi dans un contexte plus long, celui des vingt dernières années de la vie de l’ancien président6. Certes, il n’avait aucune chance de revenir au pouvoir, mais il s’efforça d’échapper au mépris et à l’oubli. Les souvenirs de sa sortie prévalaient. Son héritage de politique étrangère comportait plusieurs aspects, parfois très controversés, comme au sujet du Chili, mais pas à propos du rapprochement avec la Chine du début des années 1970. Il est resté que les principaux tournants géopolitiques se situent dans les années 1980, quelques années avant sa mort. Quatre anciens présidents, ainsi que Bill Clinton qui, après Henry Kissinger, fit son éloge, assistèrent à ses funérailles en 20047.

Les retours à la normale

Après la défaite de Gérald Ford, qui n’avait pas été aussi contesté que Nixon et dont le départ en janvier 1977 ne donna lieu à aucun incident, les États-Unis connaissent une série d’alternances8 qui ne se caractérisent par une aucune sortie de mandat dans un contexte exceptionnel — sauf pour une part en 2000-2001 — mais qui méritent néanmoins d’être évoquées en relation avec la conjoncture politique, voire un certain nombre de grands courants. Durant une période marquée à la fois par les soubresauts de la politique étrangère, les enjeux intérieurs et l’essor de la communication politique, des traits spécifiques apparaissent au fil des années.

Ainsi, la sortie de Jimmy Carter fait suite à une lourde défaite face à Ronald Reagan, en janvier 1981, alors que le nouveau président triomphe. Peut-on dire qu’après un seul mandat, le président démocrate apparaît simplement comme un chef d’État tenu en échec, notamment en termes de politique étrangère, où il a été sévèrement critiqué non seulement par les républicains, mais par des démocrates néo-conservateurs, dont certains avaient rallié Reagan ? Si l’on prend un peu de recul, il apparaît que Carter, qui, en dehors des accords de Camp David, a connu bien des échecs à la fin de son mandat9, n’a guère eu d’influence au sein du parti démocrate, au sein duquel il était d’ailleurs un outsider.

Le candidat lourdement battu de 1984 par Ronald Reagan est du reste son ancien vice-président Walter Mondale. Mais si la carrière politique de Carter est achevée, il s’engage dans l’action humanitaire et la médiation internationale — ce qui lui vaut le prix Nobel de la Paix en 2002 — et retient l’attention, dans une certaine mesure, par sa longévité exceptionnelle. Il a d’ailleurs fait l’objet d’un livre récent, dont le dernier chapitre, « Keeping Faith », tout en renvoyant aux convictions religieuses de Jimmy Carter, atteste aussi d’un certain rapport à la politique post-présidentielle10.

Pour plusieurs raisons, le cas de Ronald Reagan11 est bien différent. Fort âgé de lors de son élection en 1890 — il est né en 1911 — déjà connu en tant qu’acteur de cinéma et ancien gouverneur de Californie, il accomplit deux mandats consécutifs marqués principalement par une politique économique dite ultralibérale — au sens français — accompagnée du reste d’une forte augmentation du déficit fédéral et par une politique étrangère marquée par un ascendant progressivement pris sur l’URSS en difficulté des années 1980. Malgré le scandale de ventes d’armes dit de « l’Irangate »12 durant son second mandat, il achève sa présidence sur un double succès, directement avec une grande popularité et indirectement avec l’élection en 1988 de son vice-président George H. Bush. Certes, Reagan, quelque peu diminué par la maladie, est toujours critiqué à gauche et il est aussi un « survivant »13 avant même la fin de son second mandat. Toujours est-il que de nombreux hommages lui ont été rendus avant – notamment le lancement du navire USS Ronald Reagan — et après sa mort en 2004.

Si George Herbert Bush n’a accompli qu’un seul mandat, il convient de rappeler, avant d’évoquer sa sortie du pouvoir, que sa présidence coïncide avec la fin de la Guerre froide et qu’il a été très populaire à la fin de la Guerre du Golfe. Sa sortie, en janvier 1993, est le résultat des difficultés économiques des États-Unis et d’une certaine maladresse face à Bill Clinton, nouveau venu sur la scène fédérale et bien plus habile en campagne. Elle met aussi un terme à une séquence exceptionnelle, à l’échelle de la période étudiée, de trois mandats présidentiels républicains consécutifs.

Ce que l’on peut retenir de Bill Clinton, dans la perspective de notre sujet, est sa capacité à se maintenir à la présidence malgré une forte poussée républicaine lors des élections de mi-mandat (mid-term) de 1994 — peut-être aussi en raison de l’agressivité des partisans de Newt Gingrich, speaker de la Chambre des représentants après le scrutin, jusqu’en 1998 — et en dépit des répercussions de l’affaire Lewinsky lors de son second mandat, puisqu’il échappe à l’impeachment. La sortie du pouvoir de Bill Clinton, en janvier 2001, se produit dans un contexte spécifique, puisque son vice-président Al Gore a été battu d’extrême justesse et dans des conditions controversées en novembre 2000 (le scrutin n’a été validé qu’à une voix de majorité par la Cour suprême, plusieurs semaines après). Clinton ne s’en enorgueillit pas moins d’avoir associé son nom à une période économiquement faste, dans l’ensemble, pour le pays. D’autre part, il n’a pas tout à fait abandonné la vie politique, puisqu’il s’efforce d’apporter son concours à la carrière de son épouse Hillary, devenue sénatrice, ministre et en 2016 candidate à la présidence des États-Unis. On ne saurait parler véritablement de dynastie politique, mais le schéma s’est esquissé, relativisant pour Bill Clinton la notion de sortie du pouvoir.

Dans le cas de la famille Bush, qui offre quelques traits communs avec la dynastie Kennedy — mais aussi bien des différences en termes d’aura et de tragédies personnelles — l’aspect dynastique est présent, notamment à l’échelle de la présidence, l’un des fils, George Walker, étant élu huit ans après la défaite de George Herbert. Les huit années à la Maison Blanche de l’élu un temps contesté de 2000 ont été avant tout marquées par les conséquences intérieures et internationales des attentats du 11 septembre 2001, sans doute à l’origine — avec la mobilisation de la droite religieuse — de sa réélection assez aisée face au démocrate John Kerry en 2004. C’est donc un peu plus de quatre ans après, que, ne pouvant se représenter — et du reste quelque peu usé et affaibli par la victoire démocrate lors des élections de midterm de 2006 et la crise économique qui fait rage depuis 2007 — il laisse le pouvoir à Barack Obama en janvier 2009.

Point n’est besoin d’insister ici sur le retentissement de la victoire du jeune sénateur de l’Illinois. Il franchit sans grande difficulté, même si sa marge est assez limitée et si les attaques de la droite républicaine ont été virulentes, l’obstacle de la réélection face au républicain relativement modéré Mitt Romney en 2012. Si, en 2016, le contexte économique est loin d’être aussi difficile qu’en 2008, la transition avec son successeur républicain Donald Trump, qui l’emporte face à Hillary Clinton à l’issue d’une campagne verbalement violente de sa part, grâce au vote d’une majorité des grands électeurs, alors qu’il a été nettement devancé en voix, est assez brutale. En effet, le nouvel élu est particulièrement agressif et la passation de pouvoir se fait dans une grande tension en janvier 2017, d’autant que Donald Trump entend revenir sur toute une série de mesures prises sous la présidence de Barack Obama.

En 2017, la longue phase que nous avons associée à la notion de retour à la normale en termes de sortie du pouvoir semble compromise, voire terminée. Il est désormais temps d’aborder la dernière période.

Contrastes récents et mises en perspective

Si l’on peut observer depuis près de trente ans une montée de l’agressivité politique aux États-Unis, sous différents aspects relevant du terme désormais quelque peu galvaudé de populisme et en relation avec des fractures culturelles, sociales et politiques, dont la montée en puissance d’une droite républicaine est l’une des expressions14 et qui renvoie selon certains auteurs à une forme de déclin15, c’est assurément la période qui suit l’élection présidentielle de 2020 qui apparaît le plus souvent révélatrice et inquiétante.

En effet, quoique nettement devancé en termes de suffrages et dans une moindre mesure à l’échelle des grands électeurs, Donald Trump n’a pas reconnu sa défaite face à l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, prétendant que les élections avaient été non seulement faussées par le vote par correspondance, mais truquées. Suivi par une partie non négligeable de ses partisans et nombre de parlementaires républicains, il a multiplié en vain les recours. Le 6 janvier 2021, des émeutiers ont envahi le Capitole afin d’empêcher la validation des résultats, que le vice-président sortant Mike Pence a pour sa part fait proclamer. Cette émeute sans précédent, qui a causé plusieurs morts, a eu un retentissement considérable dans le pays et à l’étranger. Donald Trump a quitté le pouvoir tout en refusant de participer à la cérémonie de transition traditionnelle et il s’efforce de continuer à mobiliser ses partisans, dans la perspective des élections de midterm de novembre 2022.

Le moins que l’on puisse dire est que la sortie de pouvoir de janvier 2021 a été chaotique en raison de l’attitude de Donald Trump, contre lequel des poursuites ont été déclenchées, même s’il a échappé — fait sans précédent — à un second impeachment consécutif à son départ du pouvoir, les républicains demeurant suffisamment nombreux au Sénat pour empêcher la procédure d’aboutir. Cette série d’événements renvoie à une crise multiforme et à de profondes divisions16, qui ne sont pas exclusivement liées à la personnalité de Donald Trump, mais dont il a joué depuis qu’il a fait irruption sur la scène politique.

On observe donc des contrastes, voire une profonde dégradation, qu’une exacerbation récente a fait porter en quelque sorte sur un processus de sortie du pouvoir jusqu’alors bien ordonné, quelles que soient les controverses de campagne, aux États-Unis.

Pourtant, cette idée de contraste peut être relativisée, si l’on prend quelque distance avec les événements récents. En effet, c’est à l’échelle d’un quasi demi-siècle que l’on peut s’interroger sur d’autres caractères spécifiques des sorties présidentielles du pouvoir. Dans l’introduction de cette contribution, nous mentionnions quelques aspects en partie structurels qui témoignaient de la place des présidents américains.

Il existe une sorte d’institutionnalisation des bibliothèques présidentielles, en relation, dans certains cas, avec des centres de recherche, voire des fondations17, souvent implantées dans des lieux symboliques de l’ascension politique ou des résidences locales des anciens présidents18. À certains égards, il s’agit de reconnaissance institutionnelle, même si familles et donateurs ont leur part, mais aussi de patrimoine politique. Pour ceux qui sont encore en vie, la notion de sortie doit aussi être nuancée à plus d’un titre. On peut évoquer leur présence à des cérémonies, souvent protocolaires, lorsque leur état de santé le permet. Mais c’est plutôt de politique active qu’il peut être question dans certains cas.

Plusieurs cas de figure retiennent l’attention, même s’il ne s’agit pas d’attitudes systématiques. Ce peut être le soutien actif à des candidats à des scrutins locaux ou législatifs, qui souhaitent bénéficier du concours d’un ancien président, ou sont — ce qui est plus nouveau — placés sous son contrôle, pour ce qui est de Donald Trump à l’approche des élections de midterm. Parfois, un soutien est exprimé clairement à l’occasion d’une élection présidentielle, pas uniquement, dans le cas de Bill Clinton en faveur de son épouse, non seulement en 2016, mais déjà en 2007-2008 lors des primaires démocrates. Barack Obama, de son côté, a très clairement soutenu Hillary Clinton en 2016 et Joe Biden en 2020.

Il est aussi question du rôle des livres politiques, en relation avec la fin d’un mandat présidentiel. Richard Nixon a écrit de nombreux ouvrages, en grande partie à des fins de justification, durant les années qui ont suivi sa démission. D’autres présidents ont publié des mémoires, voire des ouvrages moins politiques, après la fin de leur mandat. C’est le cas de Bill Clinton19. Celui de Barack Obama est sans doute le plus singulier, tout au moins pour la période étudiée. La publication de livres a accompagné son ascension politique. Elle s’est poursuivie — c’est vrai aussi pour son épouse Michelle — après son départ de la Maison-Blanche20. C’est dire que les voies de l’influence sont diverses, même si le rôle joué est nettement plus modeste qu’au temps du mandat.

Enfin, quelques réflexions peuvent être formulées au titre de la sémantique et de sa place dans la mémoire, voire l’historiographie. Au nom de certains présidents est associé le suffixe « isme », ce qui donne par exemple « nixonisme » (quelque peu oublié), « reaganisme » ou « trumpisme ». Il s’agit le plus souvent de présidents républicains et de termes utilisés assez souvent de manière péjorative. Se pose également la question de l’héritage (ou legacy en anglais). Cette question est assez complexe, car, pour des périodes récentes, l’évaluation peut s’avérer éphémère, peu après la fin d’un mandat présidentiel. Elle est sujette à controverse ou accueillie avec scepticisme lorsqu’elle relève du plaidoyer pro domo. Elle peut aussi faire l’objet d’appréciations mitigées ou évolutives. D’un point de vue historiographique, de type universitaire, ce type de travail est d’ailleurs moins présent que les biographies, d’origines diverses. Il peut être construit selon une approche thématique, avec plusieurs auteurs21.

À travers les caractéristiques relevées et les pistes de réflexion proposées, on peut se demander s’il existe des fins complètes d’activités politiques pour les anciens présidents des États-Unis avant que leur état de santé ne les y contraigne. Certes, cette question peut aussi être posée à propos d’autres pays. C’est pourquoi, redisons-le, il s’agit ici surtout d’un contrepoint. À dire vrai, outre-Atlantique comme ailleurs, il n’existe pas de règle générale. La conjoncture, la personnalité, l’aura, la volonté de continuer à s’affirmer, à se justifier, voire de prendre une revanche le moment venu, ou de lutter contre l’oubli — tous ces éléments ont leur importance. Chacun à sa manière — peut-être à l’exception de Gerald Ford, même s’il est décédé très âgé — est désireux de veiller à ce que son rôle dans l’histoire soit reconnu, voire exalté. Le fait que l’inscription institutionnelle des présidents des États-Unis dans le temps soit marquée — à commencer, même si cela peut sembler un détail hors du pays, par leur numérotation22 — et que de nombreux sondages visent à classer les présidents23, alors que critères et paramètres fluctuent, tout ceci conduit à nuancer l’idée d’une sortie complète du champ politique, même quand celui du pouvoir exécutif n’est plus occupé par le sortant.

  • 1 Voir ElGammal Jean, « De la parole à la communication politique dans le monde anglo-saxon des années 1930 à nos jours », dans Pozzi Jérôme (dir.), De l’attachée de presse au conseiller en communication — Pour une histoire des spin doctors, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 25-33 pour la période ici considérée.
  • 2 Elle s’inscrit dans une temporalité un peu large, celle des « présidents des temps médiatiques », depuis Kennedy : voir la troisième partie de la synthèse de Kaspi André et Harter Hélène, Les présidents américains de George Washington à Joe Biden, Paris, Tallandier, nouvelle édition, Texto, 2022. Pour la séquence 1974-2008, voir les pages synthétiques de Michelot Vincent, Le Président des États-Unis-Un pouvoir impérial, Paris, Gallimard, collection Découvertes, 2008, p. 86-95. Signalons l’intérêt d’un ouvrage thématique paru après la rédaction de cette étude : Péréon Pierre-Yves, Rendre le pouvoir- Les Présidents américains après la Maison-Blanche. De Washington à Trump, Paris, Tallandier, 2023.
  • 3 Dans ce dernier cas, il s’agit lors de la période considérée de mandats consécutifs. Dans l’histoire des États-Unis contemporains, il n’y a qu’un cas de cas de mandats non consécutifs, l’exception correspondant au président démocrate Grover Cleveland, à la fin du 19e siècle : voir l’appendice figurant à la fin du livre de Jones Charles O., The American Presidency-A Very Short Introduction, Oxford, Oxford University Press, Second Edition,2016, p. 167-171.
  • 4 Outre le livre classique de Kaspi André, Le Watergate 1972-1974, Bruxelles, Complexe, 1983, voir par exemple la présentation synthétique de Huret Romain, De l’Amérique ordinaire à l’État secret — Le cas Nixon, Paris, Presses de Sciences Po, p. 202-206. Le texte en anglais du discours se trouve à la fin de l’ouvrage de White Theodore H., Breach of Faith-The Fall of Richard Nixon, New York, Atheneum Publishers, Reader’s Digest Press, 1975, p. 349-352 (Appendix B).
  • 5 Néanmoins, Vincent Michelot, avec le recul, la commente favorablement : op.cit., p.88.
  • 6 Dans la biographie très détaillée due à Coppolani Antoine, Richard Nixon, Paris, Fayard, 2013, voir les p. 923-939, sous le titre « Après la Chute ».
  • 7 Voir Ayache Georges, La chute de Nixon, Paris, Perrin, p. 273-274, qui rend compte également des hommages d’une partie de la presse.
  • 8 La notion de retour à la normale n’est pas ici un écho à l’un des slogans de la campagne républicaine de 1920, mais elle est liée au sujet de cet article, par référence à la démission de Richard Nixon en 1974.
  • 9Jordan Hamilton, Crisis-The Last Year of the Carter Presidency, New York, G. P. Putnam’s Sons, 1982.
  • 10Bird Kai, The Outlier-The Unfinished Presidency of Jimmy Carter, New York, Crown, 2021, p. 601-619.
  • 11 En français, voir principalement Coste Françoise, Reagan, Paris, réédition Tempus, 2018.
  • 12Drapo Theodore, A Very Thin Line – The Iran-Contra Affairs, New York, A Touchstone Book, Simon and Schuster, 1991.
  • 13 Titre du dernier chapitre de la biographie citée de Françoise Coste ; voir aussi la conclusion, p. 677-682, qui met l’accent sur le retentissement de la lettre de novembre 1994 dans laquelle l’ancien président annonce qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer.
  • 14 Voir par exemple Meyer Alix, Les républicains au Congrès-La résistible ascension des conservateurs américains, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015.
  • 15 Voir le livre récent de Bryant Nick, When America Stopped Being Great-A History of the Present, London, Bloombury, 2021.
  • 16 Voir Halévi Ran, Le Chaos de la démocratie américaine — Ce que révèle l’émeute du Capitole, Paris, Gallimard, 2022.
  • 17 Sur celle de Richard Nixon en 2022, voir un article intéressant de Gylden Axel, « Richard Nixon, un héritage compliqué », L’Express, 9 juin 2022, p. 40-41.
  • 18 Tous ces lieux ont leur site internet, même si certains, pour Barack Obama, voire pour Donald Trump, ne sont pas complètement ou pas encore mis en place.
  • 19My Life, New York, Vintage Books, First Edition, 2004. L’année de sa réélection, Bill Clinton avait publié Between Hope and History-Meeting America’s Challenges for the 21st Century, New York, Time Books, Random House, 1996.
  • 20 Citons notamment, pour Barack Obama, ses trois livres principaux à ce jour: Dreams From My Father-A Story of Race and Inheritance,1995 (un élément important de son ascension politique), New York, Broadway Paperbacks, 2004; The Audacity of Hope-Thoughts on Reclaiming The American Dream, New York, Crown, 2006; A Promised Land, New York, Crown, 2020 (premier tome, très volumineux, de ses mémoires).
  • 21 Voir par exemple Rockman Bert A. et Rudalevige Andrew (dirs), The Obama Legacy, University Press of Kansas, 2019. Le dernier chapitre, dû au premier des coordinateurs, tous deux politistes, est intitulé « The Leadership and Legacy of Obama: Comparisons and Complexities », p. 270-294. Par ailleurs, Andrew Rudalevige est l’auteur de The New Imperial Presidency — Renewing Presidential Power after Watergate, The University of Michigan Press, 2006.
  • 22 De 1 à 46 : voir par exemple Dale Iain, The Presidents — 250 Years of American Political Leadership, Londres, Hodder & Stoughton, 2021.
  • 23 Voir le chapitre neuf, « Faut-il classer les présidents ? » du livre cité de Kaspi André et Harter Hélène.